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Mon dernier post était particulièrement négatif, on en conviendra. Une semaine s'est écoulée depuis, qui a été riche en événements. Tout d'abord, il me faut préciser que, Marianna partie, ce n'est pas pour autant que j'ai laissé tombé l'affaire. Baisser les bras, laisser « la vie » décider pour nous et accepter l'adversité avec soumission, cela est bon pour Ch., mais certainement pas pour moi. Lundi midi, je retrouve Steve au pub de la fac. Nous discutons du concert de la veille, de celui du soir même, et de Marianna. Puis je décide que je prendrai le temps d'écrire à cette dernière, et lui envoie un SMS pour demander son adresse et lui dire que j'ai eu de la peine de la voir triste la veille, et que j'espère qu'elle va mieux. Sa réponse ne se fait pas attendre. Elle est ravie que je prenne de ses nouvelles, me donne son adresse. Et me confie que ce qui nous est arrivé est incroyable, que tout est allé tellement vite, et qu'elle est vraiment désolé d'être si troublée.
L'après-midi se passe à transporter les amplis et la batterie de la fac au pub Scruffy Murphies, pour le concert du soir. Le concert se passe bien, et même si nous faisons notre plus misérable performance, c'est tout de même un bon moment de plaisir, entre nous. La salle est minuscule, et l'audience n'est composée que d'amis, impossible donc de ne pas s'amuser. En rentrant, je reçois un SMS de Marianna qui me souhaite bonne nuit. Le lendemain matin, je suis réveillé par un message de Mark, notre chanteur. Zut, je n'ai pas entendu le réveil, et suis en retard pour ramener le matériel (laissé au pub parce qu'il était trop tard). Je saute du lit, file à Scruffies, arrive trop tard : les gars ont déjà tout récupéré. Sur le chemin de la fac, j'envoie un message à Marianna, pour lui demander si elle a bien dormi. Elle me répond que oui, en effet. Et me souhaite une bonne journée, m'appelant son « prince ». C'est avec le sourire jusqu'aux oreilles que je retrouve Steve et Mark au pub de la fac. On fait un billard, on traîne un peu, puis je rentre. Mercredi, je continue d'aider Regina pour ses TP. Je joue le rôle du French boss, de manière à donner aux étudiants qui vont partir faire leur stage en France une peremière expérience d'entretien. Marianna et moi continuons d'échanger des messages, qui se font de plus en plus tendres. J'en viens à regretter ce que j'ai pu dire sur elle, sur l'amour. Et réalise qu'au fond, ce n'est ni sa faute, ni la mienne, ni celle de l'amour, si j'ai eu tant de peine ce dimanche soir. Simplement, les garçons ont tendance à foncer, tandis que les filles ont besoin de plus de temps pour accepter une nouvelle situation. Le décalage seul est responsable des souffrances occasionnées, tant d'un côté que de l'autre. Mais, la douleur passée, je me sens mieux. Confiant, patient. Heureux de tous ces mots doux que l'on s'envoie, accompagnés de photos. L'ère de l'internet rend les choses plus faciles pour les amoureux que la distance sépare. Jeudi soir, je vais prendre un verre avec Dharmesh, et lui raconte toute l'histoire. Il est heureux pour moi, comme savent l'être les amis authentiques. J'ai toujours un doute, une angoisse, que Marianna change soudain d'avis et me dise qu'il vaut mieux laisser tomber. J'essaie de retenir des sentiments qui ne demandent qu'à aller de l'avant. Cela n'est guère facile. Il est tellement bon de pouvoir à nouveau échanger des mots tendres, se dire combien on s'apprécie (pour ne pas se dire combien on s'aime). Je suis heureux, au fond, de cette distance qui nous sépare, et permet d'une part de se calmer, de prendre du recul, et d'autre part laisse place à l'imagination, à l'amour de l'absent(e), qui chez nous autres idéalistes est capital. Vendredi soir, nous participons à la seconde édition de la compétition musicale de la fac : les groupes concourrent, et l'audience élit le groupe qu'elle juge le meilleur. Officieusement, il s'agit surtout pour chaque groupe d'amener le plus d'amis possible, afin de recueillir le plus de votes possibles. Nous tirons un trait sur la victoire avant même de jouer : aucun de nous n'a réussi à convaincre ses potes de venir, ce qui fait qu'en tout et pour tout, nous avons deux personnes pour nous supporter : Rose et Rachel, petites amies de Mark et Stevie G. Le concert est malgré tout fantastique. Nous avons la grande salle, avec une scène immense, la batterie trône à deux mètres du sol, les éclairages sont professionnels et nous avons même des effets pyrotechniques. Nous n'avons répété qu'une demi-heure cette semaine, le matin même. Mais nous parvenons à faire une très bonne performance, presque sans faute, avec beaucoup de présence. Vers deux heures du matin, c'est l'annonce officielle des résultats. Les groupes sont énumérés les uns après les autres et, non sans surprise, nous nous retrouvons dans le duo final. Alors, c'est l'annonce du vainqueur. Avec trois voix d'avance seulement sur le second, notre groupe remporte la compétition. On s'étreint, on n'y croit pas. J'ai presque envie de pleurer, serrant Steve et Mark dans mes bras. Le prix est double : une journée gratuite dans un studio d'enregistrement (nous avions déjà réservé pour début avril, mais ce sont £200 que nous n'aurons pas à débourser, ce qui n'est pas rien) et l'autorisation de participer à l'équivalent régional du concours. Je ne sais que penser. Je ne peux m'empêcher d'être méfiant. En dix jours, mes trois rêves ont connu un tournant important. Le premier, celui d'amour. Le coup de foudre avec Marianna, le fait que ce soit réciproque, qu'elle soit tellement jolie, tellement gentille. Le second, musical. Trois concerts en moins d'une semaine, la victoire au concours inter-groupes, l'accès au niveau régional. Le troisième, littéraire. Plusieurs personnes m'ont dit, la semaine passée, que ce que j'écrivais méritait mieux qu'une simple publication sur internet. Et c'est peut-être au fond, des trois bonheurs, celui qui me fait le plus plaisir. Mais je ne peux m'empêcher de me dire que tout cela est trop beau, que c'est trop à la fois. Et que le vent finira par tourner. S'habituer à trop de bonheur, c'est risquer de tomber. Oh, loin de moi de gâcher toute cette joie. Je la savoure de toute ma force. Il n'est pas en mon pouvoir de ne pas être heureux, dans les circonstances actuelles. Mais j'ai un peu peur de l'avenir. Et si Marianna changeait d'avis ? Et si le groupe se cassait la gueule ? Et si mon écriture ne me menait nulle part ? C'est curieux. J'ai la glande salivaire submandibulaire complètement dure et enflée. Ca fait mal si j'appuie dessus – donc je ne le fais pas. Je ne me bile pas outre mesure. J'ai déjà eu ce genre de chose avec d'autres glandes : celles du cou (salivaires aussi, je crois), celles sous les bras (j'ignore à quoi celles-là servent). Ca dure quelques jours, et puis ça passe. Je vais attendre. Si ça ne passe pas, j'irai voir un docteur. Mais je me fais confiance. Je n'ai pas mis les pieds chez le médecin depuis plusieurs années. Le Monde consacre son édito de ce matin aux violences conjugales. Selon l'article, une femme sur dix en France serait victime de telles violence. Constat alarmant, ayant incité le corps politique à étudier une nouvelle proposition de loi sur la question. Outre ce qu'elle a de foncièrement révoltant, la question m'interpelle en ce qu'elle suppose de la gent féminine. Une femme victime de violences sur onze seulement oserait porter plainte. Cela est réellement troublant. Surprenant ? Pas tellement. Je trouve que cela confirme, hélas, ce que j'ai pu souligner par le passé concernant cretaines filles et leurs difficultés à prendre leur vie en main, à rester maîtresses de leur navire. Il me semble réellement que, pour une bonne partie de nos compagnes, rien n'importe plus que d'avoir une situation établie. Qu'il s'agisse de Ch. ou de Chiara conservant un petit ami qu'elles n'aiment pas, de Marianna (à moindre échelle) me confiant qu'il est si difficile de s'arracher à l'habitude, ou de ces femmes battues qui n'osent pas porter plainte (car il faut pour cela remettre toute son existence en question), le constat est sensiblement le même. Qu'on ne se méprenne pas. Il ne s'agit pas pour moi de blâmer le beau sexe pour cela. J'ai compris une chose, samedi, en lisant cette lettre de Marianna où elle disait avoir été vraiment touchée par mes larmes, et s'être sentie coupable. J'ai compris que les garçons et les filles fonctionnent différemment, mais qu'il convient de savoir accepter ces différences. Je ne peux pas porter le blâme sur les femmes parce qu'elles n'ont pas le courage des hommes. Ce qui émane de leur nature ne relève pas de leur responsabilité. Je regrette de leur en avoir tant voulu, jusqu'à récemment, et m'excuse de ce que ma douleur a pu me faire dire à leur sujet. Le fort aurait tort de mépriser le faible. J'ai remercié Marianna, parce qu'elle avait su respecter ma douleur, s'en sentir concernée. Et à mon tour, j'ai décidé d'être patient. Oui, les filles ont besoin de temps, et non, ce qui est évident et facile pour un garçon ne l'est pas nécessairement pour elles. Mais plutôt que de leur reprocher de ne pas fonctionner comme nous, de fermer mon esprit, mon coeur, à ces différences dont j'ai pu souffrir, j'essaie désormais de prendre sur moi, d'adapter mon rythme à celui de Marianna. De respecter ce qui fait qu'elle est femme, même si cela a pu me faire de la peine. Je lui ai dit de prendre son temps, que je serais patient. De même, je ne reprocherai pas aux femmes battues de n'oser porter plainte. Mais j'encouragerai les hommes, à commencer par moi-même, à faire leur possible pour mettre à disposition de celles qui ne l'ont pas le courage qui est dans leur nature. On peut ne pas comprendre les femmes, mais même si l'on en souffre, même si l'on ne parvient pas à percer les raisons de leur comportement, je crois qu'il n'est pas d'amour possible si l'on n'est pas capable de respecter leurs différences. Il est tout une part de toi que je ne comprends pas, et ne comprendrai probablement jamais, et qui parfois me fait souffrir. Mais je t'aime, telle que tu es, merveilleuse, fascinante, compliquée, douloureuse. Que mon coeur sache continuer là où mon esprit n'en est pas capable, et que ma peine ne me rende plus méprisant à ton égard. Sur ces bonnes paroles, je publie une image, une fois n'est pas coutume. Je cherchais une carte à envoyer à Marianna, et rien ne me plaisait. Alors j'ai acheté du papier, des crayons, et avec un peu de temps, et l'aide du logiciel Gimp (équivalent fantastique – et gratuit – de Photoshop), j'ai réussi à faire la carte suivante. Je ne peux hélas pas l'imprimer, je lui en dessinerai donc une autre. Bien à tous. Barjac. Ecrit par Barjac, le Lundi 7 Mars 2005, 10:53.
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