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Tu tenais le monde dans tes bras
On marche sur la glace, un pied devant l'autre, et comme ça on enchâine les jours, les mois, les années. Avec un peu d'effort, on finit presque par oublier le lac en dessous. Ce lac avec ses eaux gelées, ses fonds silencieux, loin de la lumière. Et ses monstres qui ne dorment que d'un oeil, observant de l'autre le mouvement de nos pas là haut, sur le plafond translucide. Pas de mouches qui s'obstinent, sur cette feuille de glace qui mincit à mesure qu'on avance.
C'est au détour d'un film que la glace a, une fois encore, cédé. "The Notebook", qui raconte une histoire d'amour à rebondissements. Une histoire sur fond d'adolescence, d'été, de campagne. Déménagement, lettres, malentendus, tout y est, bravo. J'écarte la lune d'un revers de la main, mais elle revient sans cesse, comme un insecte idiot. Je laisse passer devant mes yeux des champs, des haies, des arbres. Le paysage défile trop vite, et dejà, au fond du chemin, là bas, j'aperçois sa silhouette. Elle se retourne et je ferme les yeux. En vain, bien sûr, car elle m'attend, de l'autre côté des paupières, avec son regard plus noir que la nuit, trou béant sur un néant peuplé d'étoiles mortes par lequel je me laisse aspirer. Les monstres sont bien réveillés maintenant ; il est l'heure de passer à table. Assis sur le lit, le goût amer du souvenir au fond de la gorge, j'ai le coeur qui chavire, malade. Pourtant ce n'est pas à elle que je pense. C'est à moi. Ce moi qui a appris à jouer l'adulte, faute de le devenir. L'âge adulte fait mentir l'enfance, et je ne peux m'y résoudre. Comment enterrer ces rêves, ces désirs ? On ne met pas les couchers de soleil dans des boîtes. Je veux, encore, vivre l'amour. Sentir mon pouls s'arrêter en la serrant, pour la première fois, dans mes bras. Ce sentiment immense d'être le héros de l'instant, tellement fier d'être celui qu'elle a choisi, d'être soudain responsable de ses grands yeux graves. Moment unique où elle choisit de se donner, en dépit des risques. Douceur de ses cheveux, douceur de son parfum, douceur de sa peau, sublime, magnifique et tellement fragile. Complicité, rires partagés, et jeter de concert un bras d'honneur à la solitude. Toutes ces choses disparaissent dans les relations de longue durée. Les relations sérieuses ont justement un problème : elles sont sérieuses. Hors l'amour est tout le contraire. L'amour est grave, l'amour est fou, l'amour est dangereux. Mais aussi important, aussi exaltant et bouleversant qu'il soit, l'amour reste un jeu. Un jeu tendre, un jeu brûlant, un jeu triste, un je t'aime. Un jeu. Rien de sérieux. Laisse-moi te dire. Tant qu'il restera des troncs d'arbres vierges sur lesquels graver nos initiales, je continuerai avec toi cette insensée partie de cache-cache. Ecrit par Barjac, le Dimanche 1 Février 2009, 23:29.
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