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Rien ne sert de courir.
Ecrire. Je n’en ai même pas envie, en fait. Alors, faire comme avec la nourriture quand j’étais gamin, me forcer, parce qu’il faut, pour vivre. Pas la moindre nouvelle de Ch. Rien. Peanuts. Nada. Niente. Peau de zob. Même pas une carte de ses vacances. Outta her life for good, I’m afraid.

Matin pourri. Je me suis envoyé mon café sur le futal, repeint mes pompes et la moquette. J’aime les semaines qui commencent de cette manière. Et pas de clopes ; j’ai pas pensé à aller en acheter hier.

J’ai reçu deux cartes, pour mon anniversaire. L’une d’une amie qui est à Berlin. L’autre de mon amie japonaise qui est en Angleterre. Des fois je me dis que faudrait inverser la machine. Ne pas attendre une carte ou un coup de fil d’une nana qu’on aime, mais aimer une nana qui nous écrit et nous appelle. Donner à ceux qui donnent, plutôt que vouloir prendre à ceux qui prennent. Essayer de faire tendre ses sentiments vers ce qui est possible, plutôt que d’essayer de rendre possible ce vers quoi tendent ses sentiments. J’en ai ma claque, en fait. Marre d’être déchiré entre deux pensées antinomiques, l’une qui est espoir, l’autre désespoir. L’une qui est oui, l’autre qui est non. L’une qui est le monde avec Ch., l’autre le monde sans elle. Marre d’être maladroit, marre d’aimer avec si peu de raison, marre d’éprouver sans cesse ce sentiment d’abandon. « Nobody said it was easy, but nobody said it would be so hard…» (Coldplay). Marre surtout de cette vie qui nous a laissés souffrir pendant tant d’années dans l’attente d’un futur qu’ au final on ne vivra sans doute pas ensemble. D’une vie qui m’a laissé m’attacher à elle de cette manière, pour qu’aujourd’hui je me retrouve enchaîné alors qu’elle ne veut plus…

Alors on recommence. C’est un de ces des manèges où l’on prend un ticket pour la vie, que l’on passe à tourner, à revenant sans cesse à notre point de départ, malgré nous. Elle ne reviendra pas. Elle reviendra. Elle ne reviendra pas. Elle reviendra. Que croire ? Ni l’un, ni l’autre, enfin les deux. Et hurler à la lune que je n’y suis pour rien, que si je ne l’avais pas plaquée, c’est elle qui l’aurait fait, parce qu’on n’en pouvait plus, ni elle, ni moi. Onze mois de peine par an contre un mois de bonheur trop intense pour être agréable, cela use l’homme. Aucun amour n’aurait résisté, pas à cet âge. On a tenu trois ans, et c’est déjà un miracle. Clamer mon innocence, comme si cela pouvait faire renaître ses sentiments. J’aimerais tant lui dire que ce n’est pas moi, mais la vie, qui a jeté ce mur entre nous. Et que c’était nécessaire. Qu’il était nécessaire que je parcoure le monde, et que pour en avoir la motivation, il me fallait la perdre. On n’épouse pas une fille quand on n’a connu qu’elle. C’est trop dangereux. Il me fallait vivre, vivre ma jeunesse, quand il était temps, afin de n’avoir pas plus tard ce reproche à lui faire : « tu m’as empêché de vivre mes années folles ». Il me fallait flirter, connaître d’autres filles, afin de pouvoir situer ma relation à elle dans un référentiel plus large. N‘avoir connu qu’elle, c’était être incapable de mesurer sa vraie valeur. C’était courir le risque, un jour, de foutre le camp, à cause de mon ignorance des femmes, qui m’y rendait si vulnérable. L’étape était nécessaire. Comprendra-t-elle cela, un jour ? Je n’en suis pas sûr. Elle a dit qu’elle ne voulait pas se torturer la tête avec tout ça, qu’elle préférait vivre sa vie où tout est simple, sans réfléchir à s’en faire des noeuds. Espérons que son cœur ne se laissera pas faire, et l’obligera malgré elle à considérer tout ça. Espérons.

J’ai compris tant de choses, ces dernières semaines. Compris que je n’étais pas responsable de l’avoir quittée. Compris que, si l’on doit jamais s’aimer adultes, alors on remerciera cette rupture qui était indispensable pour parfaire notre connaissance du monde avant d’entrer dans quelque chose de vraiment définitif. Compris pourquoi depuis un an, j’ai cette angoisse terrible d’une vie adulte. Et celle de la mort. Ce refus de m’engager dans quoi que ce soit de définitif, cette peur de ne pas vivre, c’était inconsciemment sans doute Ch. Aimer Ch. était la mission que je m’étais donnée, à l’échelle de ma vie. Ma raison d’être, le moyen de m’accomplir. M’engager dans n’importe quoi, c’était renier cette mission. J’ai encore deux ans devant moi, puisque les Anglais ont accepté ma demande de thèse. Espérons que les choses se dénoueront, pendant ces deux ans. Que ce soit comme je le rêve aujourd’hui, ou autrement. N’importe quoi qui me redonne une motivation, une raison d’avancer, une mission à accomplir. C’est tellement bête, tout ça. Une fille que je connais depuis douze ans, une fille que j’ai aimée pendant six ans, une fille que trois années n’ont pas suffi à effacer de ma mémoire. Une fille que je suis prêt à épouser, et j’écris cela avec le calme d’une décision prise après mûre réflexion. En sachant ce que cela signifie, en sachant qu’elle a des défauts, et qu’il me faudrait vivre avec. En sachant que ce ne serait pas marrant chaque jour. Mais en sachant que je serais heureux, malgré tout. Combien de temps me faudra-t-il attendre avant d’éprouver à nouveau, pour une fille, une telle certitude ? Combien de temps avant de savoir qu’une fille est la bonne ? Douze autres années ? Moi que l’idée de m’engager avec une fille répugne, tant j’ai peur de reproduire ce qu’on fait mes parents, et pourtant quand je pense à Ch., cette peur disparaît, j’ai confiance en moi, en elle, en nous. Retrouverai-je jamais cela pour une autre fille ? Finirai-je comme tous ces gens qui se marient au bout d’à peine quelques années, sans avoir jamais été séparés, sans savoir s’ils s’aimeront toujours autant dans cinq ans, s’ils sauront résister au temps, à l’éloignement ? Et dont au fond la stabilité des sentiments tient à leur manque d’intensité. « Avec lui, tout est simple, tout coule de source, c’est une forme de bonheur, plus durable, je pense ». Pauvre Ch. Tu es devenue une femme comme les autres, je crois. Et tu me laisses seul au monde, seul avec mes idées, seul avec ma vision décalée, seul avec ma sensibilité. A qui parlerai-je, si tu n’es plus là ? Qui comprendra mon langage ? Qui saura voir en moi autre chose qu’un fou, qu’un gamin bourré de complexes, qu’un muet maladroit ? Qui saura lire dans mon cœur, voir ces choses un peu naïves, ces couleurs un peu tristes, ces rêves un peu idiots, et trouver du bonheur à les faire siens ? A qui écrirai-je, pour qui chanterai-je, avec qui paratagerai-je toutes ces choses enfouies en moi ? Qui d’autre qu’elle se sentira bien dans mes bras, qui aurai-je envie d’aimer pareillement, de qui serai-je si fier d’être responsable ?

Je la verrai en septembre, si elle est toujours d’accord. Je ferai semblant d’être un garçon qui mène une vie passionnante, intéressant, heureux, en un mot : aimable. Si on parle du passé, je sourirai calmement, comme si je trouvais ça agréable. Et puis, quand on se séparera, je rentrerai brisé, j’irai verser mes larmes au Thabor, là où nous passions l’après-midi, parfois. Mais mon pote sera là, et on boira à cette vie qui tire les ficelles avec tant d’ironie. Sans rancune. Et puis, je partirai pour l’Angleterre, et je n’aurai plus de nouvelles d’elle. Peut-être, je l’appellerai de temps à autre, en faisant semblant d’être un ami, rien que pour les douces secondes où j’entendrai sa voix. Elle saura pourquoi j’appelle, et je saurai qu’elle sait. Mais on fera semblant, en attendant tous deux que je me lasse. Comme l’échantillon de son parfum sur mon bureau a fini par s’évaporer complètement. Que j’accepte cette fois que le train part pour de bon, et qu’il n’y aura pas de retour. Le plus dur, en fait, ce n’est pas de voir l’autre fermer sa porte, mais bien de nous résoudre à fermer la nôtre. Donner à notre situation une direction définitive, et cela dépend en réalité de nous, et non d’elle. Je n’ai pas ce courage. L’aurai-je un jour ? Peut-être, quand je n’en pourrai vraiment plus, je lui demanderai : « dis moi oui, ou dis moi non, et sache que quelle qu’elle soit, je ferai en sorte de rendre cette décision inaltérable. » Elle rira, sans doute, de me voir prétendre lui faire une fleur quand c’est moi qui mendie son attention, et me répondra, avec un regard bienveillant de mère : « non ».

Je la reverrai en septembre. Alors je rêve qu’elle vient vers moi, qu’elle me gifle, me traite de salaud, parce que je l’ai quittée un jour, puis, en larmes, se jette dans mes bras. C’est absurde, c’est du roman, du théâtre. Garder les pieds sur terre. Il n’y aura pas d’effusion. Elle sera comme Chiara le dernier soir. Calme. Gentille. Et incroyablement lointaine. Une fille qui sait que vous l’aimez, et qui ne peut rien y faire, tout juste vous laisser prendre ses mains, en regardant ailleurs. Je n’ai pas envie d’aller à un rendez-vous dont je sais qu’il me mettra le cœur à feu et à sang. Mais si je n’y vais pas, ce sera pire encore. Je me le reprocherai pendant des jours, des mois, des années. De deux maux, choisir le moindre. Ce qui n’en fait pas pour autant un bien.

Je la reverrai en septembre. Ce sera la première fois depuis notre rupture. La dernière fois qu’on s’est vus, elle était ma nana depuis cinq ans et demi. Ca va me faire drôle. Pour la première fois depuis tant de temps, faire la bise à une fille que je n’ai jamais saluée que sur les lèvres… Ca va être dur. Et puis, la voir, la voir pour de vrai, pas juste un souvenir. Elle. L’elle d’après, celle que je n’ai jamais vue. Aura-t-elle changé ? Sera-t-elle la même ? Et moi, aurai-je changé ? Que pensera-t-elle de moi, et que penserai-je d’elle ? Si seulement elle me disait « non », un non franc, un non clair, un non pour toute une vie. Pas un « non pour le moment, mais demain, qui sait… ». Pas un « non, mais je pense à toi très souvent ». Pas un « non, mais je ne t’oublierai jamais ». Un « non ». Que ton oui soit oui et ton non soit non. Car j’assemble des mondes, je fabrique des galaxies, je monte des univers, mais tout ça, c’est dans ma tête, dans mon cœur, et dans la vie, la vraie, il n’y a rien. Une Ch. pour laquelle je suis tout entier dans le passé, de l’espoir à s’en faire sauter le caisson, et un ciel qui reste éperdument vide. Je n’ai pas vu une seule étoile filante de ce putain d’été. A la radio, Eddie chante « je ne t’oublierai jamais ». Et mille autres détails qui dans le brouillard où je vis prennent un sens particulier. Cynique.

Ecrit par Barjac, le Mardi 24 Août 2004, 07:27.
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Commentaires
Le 24/08/04 à 20:37
Non, Barjac... Ce n'est pas cynique.
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