Session
Articles par rubrique
Discussions actives
Réflexions sur l'amour (suite)
(6)
Cours de séduction (8) L'odeur de la nuit, l'été (1) Tu tenais le monde dans tes bras (5) Le salaud de ces dames (5)
Autres projets
Ailleurs
zakath-nath:
Aperçu du Christmas Special 2024 de Doctor Who
ultraball: 2168-13 à 2168-16 : le résumé hlepage1: Jardiner avec la Lune en 2025 campanita: Legend of Zelda : Echoes of Wisdom castor: L'arme ultime contre les morts vivants parmakoma: Les Boréales 2024 bangg: Not all men art-orange-2012: Val me manque
Blogs favoris
Recherche
Tribune
|
Le salaud de ces dames
Tout a commencé avec un email comme j'en reçois deux cent par jour. De la pub pour un site de rencontre, voilà qui change un peu du Viagra et autres extenseurs de péniche. Allez hop, poubelle et retour à mes équations. Je passe un moment à regarder à travers mon écran, et puis dans un soupir, retourne à ma poubelle pour en extirper l'email tout froissé. Elle est chez ses parents pour deux semaines, je passe dix heures par jour au bureau, ça me changera les idées, allégera un peu cette solitude passagère. Et puis, c'est juste pour rire, pas vrai ?
L'inscription est gratuite. Ca tombe bien, je n'avais pas l'intention d'utiliser ma carte bleue pour ce genre de choses. Prudence est mère de sûreté. Je me fais la remarque que, pour un peu, si j'étais un homme marié, je pourrais me voir coller un procès de divorce avec ce genre de bêtise. Réflexion méticuleuse d'homme infidèle, qui me confirme à quel point tout cela est juste pour rire. Un nouveau pseudo plus tard, me voilà accédant au saint des saints. Un immense catalogue avec les photos de demoiselles de toutes nationalités, de tous pays... Je jette un œil rapidement, ne pas oublier que j'ai du boulot. J'envoie ma photo, qui ne sera pas mise en ligne avant le lendemain. Le lendemain, ma photo est affichée quand je me connecte. Je laisse la fenêtre ouverte en arrière plan. Quelques instants plus tard, je reçois mon tout premier clin d'œil. Et bien, ça n'aura pas pris longtemps. Dix minutes plus tard, un second. Suivi d'un message et d'une invitation à discuter. Évidemment, la version gratuite ne vous permet pas de lire vos messages, ni de répondre aux discussions (vous pouvez par contre lire tout ce que l'autre écrit, ce qui en fait une conversation entre un sourd et un muet). Vous pouvez seulement envoyer et recevoir des clins d'oeils appréciatifs aux belles qui vous plaisent. Autant en morse, il y aurait moyen de s'entendre... J'ignore donc systématiquement mes messages et observe d'un air désolé cette première demoiselle m'envoyer un "bjr!" sur le chat avant de disparaître, faute de réponse. Qu'importe, c'est juste pour rire. Quelques heures plus tard, j'ai reçu une trentaine de visites, une poignée de clins d'oeils, pris part à trois ou quatre conversations de sourd-muet et ignoré environ autant de messages. Le soir, le nombre a doublé. Je reçois environ une visite par minute, c'est la débâcle. Je désactive les alertes email, ma boîte étant sur le point d'exploser. Et découvre, quelle agréable surprise, que plusieurs clins d'oeils viennent de filles vraiment jolies (ou en tous cas très photogéniques). Je renvoie quelques clins d'oeils, avec extrême parcimonie, parce que c'est juste pour rire. Le lendemain, tandis qu'on approche de la centaine de visites, une petite espagnole a l'idée de génie, en découvrant mon mutisme, de m'envoyer son adresse MSN via le chat. Dix minutes plus tard, je peux enfin m'exprimer. Son anglais est approximatif, mais elle est toute mignonne. Je n'insiste pas, échange des banalités, lance quelques blagues, et me garde soigneusement de demander tout renseignement la concernant. Ne pas oublier que c'est juste pour rire. Dans la soirée, mon espagnole se connecte plusieurs fois. Je reste dans l'ombre. Je n'ai pas tellement envie de lui parler, ce serait s'approcher par trop d'une limite dont je suis déjà dangereusement proche. Le lendemain matin, elle se connecte encore, je tiens bon. Dans l'après-midi, je la retrouve sur MSN. Parce que je repense à ce que j'étais à cette époque, tant de jolies filles qui faisaient la sourde oreille, et le poids de leur silence. Je ne veux pas lui infliger ça. Même si je sais que ce n'est que partie remise. Et que plus je m'enfonce, plus je nourris ses espoirs. Déjà, ce n'est plus vraiment juste pour rire. Je m'aperçois que comme un grand idiot, j'ai donné mon adresse exacte. Que M. a des amies qui sont célibataires et pourraient tout à fait chercher l'âme sœur sur ce site, et auraient vite fait de me coincer la main dans la boîte à biscuits. Je change donc mon adresse. Laisse ma photo, c'est elle qui fait tout le boulot. Et regarde le compteur de visites tourner. Ma petite expérience dure maintenant depuis 5 jours. J'ai reçu 360 visites et 111 clins d'oeils. J'ai visité des centaines de profils, et ce soir, c'est l'overdose. Je me demande à quoi je joue, vraiment. A augmenter ma confiance ? C'est fait. Plus besoin de confirmer que tu as une bonne trogne, Narcisse. La question n'est pas là. La question, la vraie, est celle de savoir ce que je veux. Je crois que je le sais. Je voudrais rattraper le temps perdu. Parce qu'il aura fallu que je penche vers la trentaine pour qu'enfin mes traits de môme laissent la place aux traits de l'homme. Parce qu'après toutes ces années à regarder les filles sans jamais oser, à constamment me déprécier, à éviter tout contact, je réalise que je n'ai aucune raison d'avoir peur. Qu'il y a un sacré paquet de demoiselles qui m'auraient dit oui, si j'avais eu le courage de poser la question. C'est amusant, il y a deux types de jolies filles. Il y a les filles qui sont jolies comme celles des catalogues. Agréables à regarder. Et puis il y a celles qui sont jolies que ça vous en retourne le cœur. Celles qu'on a immédiatement envie de serrer dans ses bras, d'embrasser dans le cou, de porter jusqu'au lit et puis d'aimer, d'aimer, d'aimer. Curieusement, c'est aux espagnoles et aux filles d'Amérique Latine que va mon cœur. Brunes à peau bronzée. Qu'il serait facile de vous aimer. Je me demande ce qui conditionne notre jugement, en matière d'attirance physique. Je tombe à genoux devant une jolie espagnole, une belle colombienne, tandis que les filles slaves me laissent indifférent. Est-ce l'image de notre mère ou celle de notre premier amour que l'on cherche dans les visages des étrangères ? Est-ce autre chose, quelque chose qui ne s'explique tout simplement pas ? Je l'ignore. A chercher des réponses, je me retrouve dans la peau d'un double salaud. Faisant des cachotteries dans le dos d'une petite amie, et marchand de rêve en face de celles qui cherchent, légitimement, le bonheur. Une fille m'a fait tout un sermon, pendant que, sans pouvoir répondre, je me contentais de lire. Comme quoi je n'avais rien à faire sur ce site, et que je poussais un peu. Si elle savait. Que dire. Mon cœur semble guidé par l'attirance physique. Il me semble que je pourrais aimer une brune jusqu'à la fin des temps, mais ma blonde m'ennuie. C'est peut-être bien Ch., que je cherche. Avec ses yeux bruns, ses cheveux noirs, ses petites lèvres roses, ses pommettes si jolies quand elle souriait. Et pourtant, même de Ch., je me suis lassé. Au fond, mon problème, c'est peut-être bien les relations ? Je ne les assume pas. Par regret de n'avoir pas pu en profiter autant que j'aurais aimé ? Possible. Par lassitude, tout bêtement ? Je ne sais pas. Il y a des filles dont il me semble que je ne me lasserais jamais. Mais ce qui est neuf donne toujours cette impression. Le bon côté des choses, c'est qu'il y a un nombre incroyable de jolies filles sur cette planète. Il ne me reste plus qu'à me désinscrire, disparaître. Enfouir mes regrets, mes désirs, mes infidélités. Je ne suis pas heureux avec elle. Mais je ne suis pas sûr de pouvoir l'être pluslongtemps avec une autre. Alors, si au moins je peux lui épargner la vérité. Peut-être devrais-je lui en parler, après tout. Elle ne comprendra pas, elle paniquera, se mettra à pleurer. Les filles sont ainsi. Elles veulent toujours savoir ce que vous avez derrière la tête, et s'énervent quand vous vous taisez. Pardonne mon silence, ce que je te cache te briserait le cœur, et je n'en ai pas le courage. Fait intéressant, ressassé encore et encore sur les profils des demoiselles : "pas sérieux s'abstenir", "relation sérieuse uniquement", "cherche l'âme sœur" et autres "j'attends le prince charmant". Pourquoi les filles sont-elles tellement conservatrices ? Pourquoi cherchent-elles toujours "le bon" ? D'où leur vient ce besoin de se caser ? A vingt-ans, n'est-ce pas trop tôt ? Ou est-ce parce qu'elles manquent tant de confiance en elles ? J'ai lu tant de filles qualifier leur apparence de "moyenne" ou "correcte" quand leur photo disait "très jolie", "charmante", "ravissante". Si elles savaient. Si elles savaient combien peu il nous en faut, nous autres. Une femme est attirante parce qu'elle est une femme. C'est instinctif. Tant de variations sur les mêmes courbes donnent autant de filles toutes aussi jolies. J'ai vu des filles pas minces avec des visages d'anges, que j'aurais embrassées sans réfléchir. Vu plusieurs fois des filles toutes gênées d'être accostées, incapables de réaliser que les tous les garçons dans le bar étaient mentalement à genoux. Les défauts qu'elles voient dans leur miroir, nous ne les voyons pas. Elles sont superbes parce qu'elles sont femmes, à cause de la courbure de leurs hanches, celle de leur poitrine, celle de leur ventre, la douceur de leurs cheveux, leurs parfums légers, sucrés, fleuris. Un garçon qui regarde une fille, c'est un éléphant qui regarde un chat. Elles ont la grâce, le maintien, elles savent toutes ces petites choses, du maquillage aux paillettes, des bijoux aux barrettes. La beauté est une affaire de femme. L'homme a d'autres atouts, mais il joue un jeu bien plus simple et grossier. Il nous suffit de passer une chemise et de faire attention à porter une ceinture qui aille avec les chaussures (et encore, combien le savent ?). Enfin, je persiste et signe : foutue société qui veut que l'on se marie, que l'amour soit un boulet au pied. Il y a tant de possibles, tant d'aventures à vivre, tant de lits où faire battre le coeur du monde. On s'enterre dans des relations qui tôt ou tard deviennent fades, on se meurt dans l'habitude, et le sommier ne fait plus d'exercice. Ce n'est peut-être que moi. Avec mes émotions fragiles, mes sentiments contradictoires, mes désirs déraisonnables ; mon besoin de conquérir le monde après l'avoir fui trop longtemps. Allons. Je me serai offert sous un jour sombre, que ceux qui m'auront lu me le pardonnent et acceptent mes remerciements. Je suis, c'est désormais certain, passablement paumé. Ecrit par Barjac, le Vendredi 1 Août 2008, 00:36.
Laisser un commentaire
Commentaires
|
|||||
Wolf head and Victorian couple are the property of their original authors.
Any other content © 2003-2008, Barjac. |