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Lettre à Ch., 09/09/04, 14h17
Le 09/09/04, 14h17, Jardin du Thabor, Rennes.

Sur les marches, à l’entrée, on avait mangé un Mac Do’. Il pleuvait. Ici, sur ce banc, à côté des canards, un beignet à la framboise. Il y avait sur tes lèvres un sourire que rien ne semblait pouvoir effacer. De tes baisers, à la manière des volatiles, tu me picorais avec un tendre acharnement. J’étais un homme heureux.

Cela m’a fait du bien de te voir aujourd’hui. Une bouffée d’oxygène après la crise de cette nuit. Je me sens bien quand je suis avec toi ; j’angoisse dés que tu t’éloignes. Dimanche, ce sera comme autrefois. Quand le train se mettra en branle, que le quai s’éloignera, je sais que je vais pleurer. Je te perds à nouveau. Je croyais, en te quittant, ne plus jamais devoir connaître ça. Je me suis encore trompé.

J’aimerais avoir une mère pour pleurer dans ses bras, une mère qui te ressemblerait, un peu forte, les hanches larges, silhouette rassurante de femme pleine de vie, contre le coeur de laquelle je pourrais étouffer mes pleurs. Je n’ai jamais vraiment aimé ma mère. Elle n’était pas la mère dont je rêvais. En toi, je l’avais trouvée, et j’aimais me sentir petit garçon quand tu jouais avec mes cheveux, quand tu m’appelais ton bébé. J’avais pour toi les trois amours de l’homme : amour filial, pour la mère rassurante ; amour matrimonial, pour la femme attirante ; amour paternel pour la petite fille fragile. Tu étais tout à la fois, et mon bonheur était comble. C’était avant, le temps perdu où tout allait bien et semblait ne jamais devoir changer. avant qu’on s’éloigne, qu’on se perde. Le temps où tu étais si belle dans tes robes légères.

J’arriverai en Angleterre dans un sale état, et j’aurai tant besoin de tendresse et de réconfort que je dirai à Charlotte de prendre mon coeur, ce coeur désormais inutile, organe de ma souffrance. J’aurais aimé que tu le reprennes, et j’aurais été heureux d’être à nouveau chargé de ton bonheur, de prendre soin de toi, de te faire rire, de croquer tes sourires. J’aurais été heureux de t’emmener voir l’océan, marcher pieds nus sur le sable, comme dans le rêve que je faisais souvent autrefois, et dans lequel un enfant était assis sur mes épaules. Je donnerai à Charlotte mon coeur d’enfant malade, pour avoir en échange une épaule sur laquelle t’oublier. Combien de temps me faudra-t-il pour cela ? Y parviendrai-je jamais ?

Ma vie aura été une chose étrange, un apprentissage de l’impossible. Je ne comprends pas pourquoi le ciel m’a donné de te connaître, si c’était pour te reprendre ensuite. Je ne comprends pas pourquoi ce déménagement, pourquoi cette rupture, pourquoi ce lien sans nom qui perdure aujourd’hui encore. Tout cela m’échappe et je me sens perdu, en pleine tempête, incapable de savoir si tout cela me mènera quelque part, et si ce sera vers une plage de rêve ou bien sur les rochers. Je savais que je souffrirais de revoir la Bretagne, de te revoir toi, et pourtant, malgré la souffrance, j’aime le pays comme la femme. Amour transi de garçon solitaire, d’enfant paumé. Je croyais avoir trouvé en toi la solution à mon mal de vivre, mais je l’ai perdue, et me revoilà seul au monde, sans but, avec pour seul ami Nico, essuyant mes larmes et remplissant mon verre.

Que te dire, Ch., que te dire... Rien que tu puisses vraiment entendre, désormais. Tu auras été ma seule amie, une amie comme Nico même n’en est pas, bien qu’il soit tant pour moi. Je voudrais me convaincre que tu n’es qu’une fille parmi tant d’autres, mais je sais que ce n’est pas le cas. « Ce qui fait que ta rose est unique, c’est le temps que tu as passé pour elle ». J’aurais aimé que Saint Ex raconte la suite de l’histoire, ce qu’il arrive lorsque le Petit Prince rentre de son tour du monde des hommes, et découvre qu’un autre a déterré sa rose pour l’emmener ailleurs...

Comprendras-tu jamais combien mo ncoeur a mal de n’être plus le tien ? Mais que cela changerait-il, au fond ? Dis-moi, s’il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour retrouver une place dans ton coeur. Je ferai tout pour cela, s’il y a jamais la moindre chance.

Maigre consolation dans mon malheur : je ne déplais pas aux filles. Celles qui ont besoin de rêve aiment la différence. Mais que cela m’apporte-t-il réellement ? Il n’y qu’une seule Ch., et aucune fille, aussi gentille, aussi jolie soit-elle, ne saura jamais jouer de mon coeur coeur comme la virtuose que tu es. Oui, je me sens misérable de te dire tout ceci et, oui, je sais que jamais une fille n’aimera un garçon qui se livre ainsi. Je m’adresse à l’amie qu’il me reste peut-être en toi, en espérant qu’elle comprendra.

Demain, quand tu me diras au revoir, j’aimerais tant que tu me serres dans tes bras... Je n’oserai très probablement pas te le demander. C’est peut-être mieux, au fond.

Pardonne-moi si tu souffres de la situation. Je sais combien ton coeur est sensible, et je sais que ma douleur n’est pas facile pour toi, qu’elle te fait de la peine. Pardonne-moi, la douleur rend égoïste. Pourtant, j’essaie de faire des efforts. Hier, j’ai laissé tomber le cadeau que je comptais te faire. Peut-être le donnerai-je à ma soeur. Peut-être le garderai-je en souvenir de ces jours tristes. Aujourd’hui, je ne t’ai pas donné ma lettre d’hier, pour ne pas t’importuner. Peut-être te la donnerai-je demain, avec celle-ci. Excuse-moi si je t’y fais des reproches. Tu sais que je t’estime trop pour jamais t’en vouloir vraiment. Mais dans la peine, cela soulage un peu de se défendre. Je sais que tu comprendras, et que tu ne m’en tiendras pas gré. Ni de ces reproches infondés, ni de cette maladie d’amour que j’ai contractée pour toi. J’aimerais pouvoir être ton ami, t’apporter mon attention sans te rendre malheureuse. Laisse-moi un peu de temps, d’accord ? Quand j’aurai trouvé quelqu’un d’autre à qui donner mon trop plein de tendresse, ce sera plus facile. Je n’aurai plus l’impression pénible d’avoir quelque chose pour toi que je ne peux pas te donner, et qui me fait éviter ton regard.

Je suis heureux de te voir demain. Ce sera plus difficile ensuite, je suppose. Je continuerai à t’écrire, si tu m’y autorises.

Je t’embrasse.

Ecrit par Barjac, le Mercredi 15 Septembre 2004, 17:27.
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