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Sometimes I give myself the creeps.
Après le séminaire, ce matin, je suis descendu avec Dan fumer une clope. La clope s'est transformée en pinte. La pinte en seconde. La seconde en double whisky. Et le whisky a fait des petits. Alors, de fil en aiguille, on s'est retrouvés dans cette boite rock. La musique était bien, les filles jolies, comme toujours. Puis, Dan a fini par être vraiment soûl. Il est parti aux toilettes. J'ai poireauté une demi heure, fait trois fois le tour de la boîte, mais pas de Dan. Alors j'ai attendu, prêt à faire la fermeture et à m'assurer que mon pote n'était pas resté coincé quelque part, malade, comme cela peut arriver. J'ai fini par l'apercevoir, sur le dance floor, avec un type, probablement un de ses potes. Trop soûl pour se souvenir qu'il m'avait planté là. Puis, discutant avec une fille. Sur la chanson que je préfère (Basket Case, de Green Day), j'ai mis les voiles.

A trois heures du matin, dans Birmingham endormi, je pense à Ch. Je pense à ces filles, qui s'ennuient dans les boîtes, comme je m'y ennuie. Je me dis que si l'une d'entre elles était venue, je l'aurais emmenée au lac, partager sur un banc un peu de tendresse. Qu'elle fut laide ou jolie, épaisse ou mince, peu importe. On cherche parfois simplement un peu d'humanité. Bien sûr, bien sûr, il faudrait le dire. Mais qui vous croirait ? Les filles doivent en entendre des baratins, et leur dire qu'on aimerait les emmener faire un tour au bord d'un lac, juste pour leur ouvrir nos bras, et qu'on dormira par terre si elle le souhaite parce que tout ce qu'on cherche est juste un peu d'amitié, rien d'autre, et que non, on n'a pas trop bu... Je crois qu'elles en riraient. Inutile de se voir descerner la palme du plus beau menteur ; inutile d'expliquer que non, ce n'est pas un mensonge. Apprécier les quelques gouttes qui tombent du ciel sur mon blouson, la nuit fraîche, les rues désertes, et penser à Ch. qui doit dormir depuis longtemps. Ch. qui n'aurait pas eu besoin que je lui explique, qui aurait su sans même que j'aie à le lui dire que je pensais au lac. Simplement parce qu'elle y aurait pensé aussi. Qu'importe. Une mauvaise soirée vaudra toujours mieux que pas de soirée du tout. Bonne nuit à tous et à toutes.

Ecrit par Barjac, le Samedi 6 Novembre 2004, 03:22.
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Commentaires
Le 08/11/04 à 12:29
salut Barjac
j'aime beaucoup ta reflexion sur la discotheque, c'est peut etre un stereotype, parce que là, on y fait l'usine aux rencontres, l'amour machinal, trop calculé et prévisible pour etre emouvant. Trop prévisible, oui, mais surtout trop frequent. Qui saurait voir dans une phrase tendre la tendresse réelle, le lac et la nuit profonde? A la place de quoi, elles se disent que l'important n'est pas là, que ce sont des mots de passe que Don Juan lui meme emploierait avec tacte. Nous sommes victimes de termes galvaudés, d'un amour qui a perdu sa valeur et en se dissolvant dans les mots trop souvent prononcés sans les penser.
je t'embrasse
- Annaelle -
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