Je texte Steve pour lui demander s'il veut une copie de tel album avant demain (pour la répète). Il me répond que oui, et me demande si je veux aller boire un verre avec lui et, peut-être, l'autre Steve (notre bassiste). Je le retrouve quelques minutes plus tard en bas de son immeuble. A une fenêtre, quelqu'un crie. C'est Mark (notre chanteur). Il nous rejoint, en compagnie de Rose, sa petite amie, et l'on file vers Gosta. Trop de bruit, on se translate de quinze mètres vers la gauche vers Sacks après la première pinte. Là, je reconnais Claire, la petite amie de Matt, et après un froncement de sourcil (j'ai un doute), je lui adresse un grand sourire, qu'elle me renvoie. On commande, on s'assoit. Je réalise que la fille à laquelle j'ai souri n'était pas Claire, mais une parfaite inconnue. J'en suis troublé. Et si c'était si simple, et s'il suffisait de sourire à une fille pour qu'elle nous rende la pareille, sans même nous connaître ? On retourne à Gosta, quand Sacks ferme, où l'on retrouve Dave (un ami de Steve Guitare, pas celui avec lequel j'étais hier avec Steve Basse — oui, je sais, c'est confus, mais ce n'est pas de ma faute si la population anglaise se partage trois prénoms —, qui est un ami batteur) et Kate (la fille qui étudie le français et avec qui j'ai discuté il y a quelques semaines), et puis on se dit toutes ces gentillesses qu'il faut être soûl pour oser dire. Les garçons n'échangent pas leurs sentiments facilement, mais l'alcool aide. Steve m'invite à passer quelques temps chez lui, me présente à tel batteur de tel autre groupe qui m'a en haute estime après m'avoir vu jouer (ma foi, je me débrouille, voilà tout), Dave me complimente sur mon anglais, et je renvoie la balle à ma façon. Demain, répète à une heure.

Je répondrai aux divers commentaires (et mails) que j'ai pu recevoir à propos d'Anna, je le promets, mais pas ce soir, les murs ont tendance à danser autour de moi ; je dirais des bêtises. Bonne nuit à tous, et merci à tous ceux qui ont laissé leur trace sur le dernier article.