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Solitarismes
Jeudi soir. Après une semaine passée à préparer le concert, nous voilà sur scène en costume noir et cravate rouge, interprétant nos idoles. Notre meilleure performance so far, et c’est avec une joie non feinte que nous remportons le trophée de meilleur groupe de la soirée. Il me faut prendre des photos avec tous les copains qui sont venus me voir jouer, en particulier les thaïlandais(es). On me félicite, et pour une fois, je ne fais pas le modeste : à l’exception d’un accroc lors de la chute d’une cymbale mal fixée (blâmez les gars de la technique, pas le musicien), je fais un sans faute. La bande à Jane finit par s’en aller, me laissant seul avec Sophie, qui comprend au bout d’un moment que je préférerais retrouver mes potes du groupe, et qui par conséquent met les bouts à son tour, non sans m’avoir, pour la troisième fois, collé un smack dans le cou, chose que je n’apprécie pas particulièrement, mais que je m’efforce de prendre comme une marque d’affection sororale (sachant fort bien que ce n’en est pas une).

Nous avons assuré, et pour la première fois, je suis vraiment heureux en quittant la scène. Nous avons enchaîné les morceaux sans problème, la foule était avec nous (une bonne partie disparaîtra juste après notre performance), Steve et Steve occupe l’espace avec beaucoup d’énergie, Mark assure la partie vocale à la perfection, et je joue aussi bien qu’en répète, ce qui est la première fois. Je crois qu’on commence à prendre de la bouteille. Je passe la fin de la soirée avec le reste du groupe, que Mark abandonne bientôt en emportant notre trophée. Je parle des filles avec Steve, laisse entendre que je trouve Shirley, une amie d’Emma, particulièrement jolie. En fait, jolie n’est pas tout. J’adore le fait qu’elle soit timide. L’anglaise timide est plutôt rare, il faut croire. Du fait qu’elle apprécie Steve, et que Mark la trouve aussi attirante, je lâche l’affaire. Le monde est plein de filles, il serait idiot de se faire des ennemis. Et puis, j’ai mon personnage de solitaire à entretenir.

C’est Anna qui me fait la remarque ce soir : sur les photos, je n’étreins jamais personne. Et bien non, je n’offre pas mes bras à droite et à gauche. J’en garde les extrémités dans mes poches et, pardonnez mes origines, considère qu’il revient seulement à celle que j’aime de s’y blottir. Exception faite des copains, avec qui j’ai toujours du plaisir à partager ces embrassades fraternelles un peu rudes, et tellement chaleureuses (une des multiples raison pour lesquelles je ne voudrais pas être une fille ; vous ne saurez jamais combien il est agréable de serrer contre soi un ami du même sexe). Ce soir, après une journée vide que je n’ai pas réussi à consacrer au travail qui s’accumule (ma semaine toute entière a été consacrée à la préparation du concert et divers bons moments passés dans les cafés), je retrouve Jane et la bande pour une sortie au bar grec. La serveuse ravissante est là, mais je remarque que 1. elle a tellement de bleu sur les paupières que c’en est moins joli que d’ordinaire, 2. son sourire commence lorsqu’elle prend le verre pour vous le tendre, et s’arrête lorsque votre regard lâche le sien. Bref, un sourire de vendeuse. C’est pas que ça m’importe tellement. Je passe la soirée à essayer d’éviter de danser trop près de Sophie, et discute un bon moment avec Fred, qui est là pour le week-end. C’est assez curieux, pour une fois, il n’y a pas une seule fille dans la boîte que je trouve jolie. Non qu’il n’y en ait pas, dans l’absolu, qui le soient, mais je m’en moque. Je me sens bien tout seul. Je suis heureux de ne pas être un garçon qui a besoin de se frotter ici et là, je suis heureux de ne pas éprouver le moindre manque non plus à la vue de toutes ces chevelures et silhouettes harmonieuses. Je n’ai pas envie de faire rire les filles avec lesquelles je suis, ni de danser avec elle, simplement parce que je n’ai pas le moindre besoin de féminité ce soir. J’échange sourires et poignées de mains avec des copains que je croise ici et là, et s’il n’y avait pas la moindre personne du beau sexe en l’endroit, je n’en serais pas autrement affecté. Je pense un peu à Shirley, beaucoup à Ch.. A cette innocence des jeunes jours, où une fille était une chose tellement formidable, unique, merveilleuse. Ce soir, une fille est une fille, et je n’ai pas plus d’émoi à la vue de l’une d’elles que j’en ai à la vue des garçons qui l’entourent. Je sais que toutes ces lettres que j’ai écrites à Ch. ont tiré leurs racines de ma sensibilité, de mon amour pour elle, et non d’elle-même. C’aurait pu être n’importe quelle fille. Tout ça, c’est en moi, et je n’ai pas besoin d’elle, ni d’une autre, pour pouvoir en profiter.

J’ai appris qu’Inna avait un mec, ce qui ne me surprend pas, ni ne m’ennuie. Elle habitait trop loin. Au fond de moi, je ris. Je ris de toutes ces filles qui ont « un copain » et pour qui ça ne veut pas dire grand-chose au final. Inna qui m’envoyait des clins d’oeils, Donna qui dansait avec moi, Jane, Anna, dansant avec des inconnus, l’autre Anna me demandant de l’embrasser. Même la copine de Nicholas passe la moitié de la soirée toute seule. Ils sont beaux, les couples. Des petits amis absents, des fantômes, dont les belles passent de bras en bras, et je souris dans mon coin. Je repense à un coin de champ, un morceau de lune, et une fille qui n’aimait que moi et que j’aimais, moi, plus que tout au monde. Ce que 99% des gens appellent un copain ou une copine ne représente rien pour moi. Ce n’est pas ce dont vous rêviez quand vous étiez mômes, et que papa ou maman vous racontait ces histoires avec des princes et des princesses, pas vrai ? Je suis un des rares à avoir accompli ce rêve, à avoir vraiment rencontré une princesse, été un prince. Toutes les Anna du monde peuvent bien me reprocher de ne pas distribuer les câlins à droite et à gauche, je sais que je suis heureux parce que ces choses que je garde ont une signification que la quasi totalité des gens de mon âge ont oubliée, remplacée par quelque chose qui est à ma définition ce que deux dimensions sont à cent.

C’est aussi pour ça que j’aime bien Shirley. C’est une fille qui n’irait pas danser avec n’importe qui. Trop sérieuse, trop naïve, sans doute. Peut-être je dirai à Steve de glisser un mot ou deux à Emma, l’air de rien, qu’elle sache que si cela lui dit, la place est libre.

Je me demande, au fond, s’il est une seule personne qui sache vraiment ce qu’est l’amour. Je veux dire l’amour selon mon expérience, l’amour à 2h du matin une nuit d’été sous les étoiles, quand un garçon et une fille s’embrassent au pied d’un arbre, à cinq kilomètres de la maison la plus proche, dans la plus absolue intimité, dans l’infinité noire du ciel où monte l’odeur de l’herbe tiède, au coin d’un champ où dort le bétail ; et dans la musique assourdissante des boîtes de nuit, j’en doute, très sincèrement, j’en doute.

Ecrit par Barjac, le Dimanche 13 Février 2005, 05:01.
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Commentaires
Songe -
Le 16/02/05 à 01:42

Cher Barjac,

Une pensée tardive et fugitive à la lecture de ces mots-ci dont la conclusion sur l'amour me semble pleine de vérité au regard de ce que je commence à vivre moi-même mais que je ne saurais ni voudrais décrire tant l'amour est instantanéité; au fond il n'y a de mots qui décrivent l'amour véritable que lorsqu'il n'est pas ou plus j'ai le sentiment. Lorsqu'on le vit on n'ose y aventurer des mots de peur de le fragiliser : c'est par trop inestimable pour y laisser s'aventurer des regards étrangers. Et je pressens déjà que s'il devait y avoir un terme à ce qui éclot doucement pour moi, j'aurais sans doute autant de mots que toi pour le louer et le regretter tout à la fois ...

La question que je me pose c'est de savoir si après l'avoir vécu une fois on laisse son coeur se remettre assez de la perte pour l'ouvrir pleinement à un second amour ? Sans doute est-on alors dans l'attente qu'un coeur passionné s'arrime assez fortement au notre pour lui rendre sa vigueur et lui éviter de garder trop le souvenir de sa désillusion passée ...

Une vie pour l'apprendre probablement ...

Je te souhaite en tous cas de retrouver le pied de l'arbre et cette tendre folie qui fait quitter les sentiers battus pour butiner tendrement dans la bruyère et ne plus se soucier ni du temps, ni même du monde qui évolue avec lui.

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