Auteur : The Beach Boys
Titre : The Very Best Of The Beach Boys
Label : EMI
Année : 2001
Prix : 140 F environ (import)

Mon frangin a toujours des idées formidables en matière de cadeaux. Mélomane comme il l'est, je ne suis pas surpris de trouver au pied du sapin, un 25 décembre pas très lointain, ce disque tout bleu et jaune. A vrai dire, moi les Beach Boys, je connais comme ci comme ça. J'en ai acheté un jour un album aux puces de Montreuil, parce qu'il était dans une boîte métallique tout à fait originale, mais n'ai jamais tellement prêté attention au contenu de celle-ci. C'est l'occasion pour moi de parfaire ma culture musicale.

Le meilleur moyen d'écouter un disque restant de le mettre dans l'appareil de lecture approprié, c'est ce que je m'empresse de faire. Au début, je suis un peu déçu. On dirait à la note près le dernier Green Day. De découvrir que mes idoles ont pu s'abaisser ainsi à copier un autre groupe, ça me met de plutôt sale poil. Heureusement, très rapidement, la musique évolue vers un truc totalement anarchique, sans rythme, complètement haché. C'est donc ça les Beach Boys ? Hum, je vais demander au frangin si il n'y a pas moyen d'échanger ce disque contre un autre, parce que là, il s'est trompé de taille. On dirait du Green Day passé à la moulinette, comme parfois quand le disque saute... Là, j'ai un flash, j'arrête le massacre, je sors les deux disques du lecteur, range la bande à Billy Joe dans sa boîte, et écoute cette fois les vrais Beach Boys. Ca peut paraître idiot, mais c'est Noël, et la caractéristique première d'un Noël, c'est qu'on n'a pas plus de quatre heures au compteur de dodo, vu que la petite soeur a décrété qu'il fallait se lever deux heures avant le soleil, et qu'on n'a pas les moyens de résister dans l'état où on est. Déjà, l'intégrité de mon groupe favori est sauve, je suis soulagé.

Cette fois, c'est nettement mieux. Le son est bien meilleur que sur le truc dégoté aux puces (qui ressemblait plutôt à un vynil écouté sous l'eau). Effectivement, c'est `Digitally Remastered', en anglais s'il vous plait. Ca swingue bien, on en trémousserait presque l'arrière train si on n'était pas en train de lutter contre la fermeture de la seconde paupière. Ca sent le soleil, la Californie, les années rock 'n roll, on aime. L'époque dorée des solos de guitare à une note, et sans complexe avec ça ! Même pas ringard pour deux sous, je suis assez surpris. On retrouve tous ces grands titres que je dois être le seul à découvrir : Good Vibrations, I Get Around, Fun Fun Fun, Surfin' USA et autres Barbara Ann (mais si, vous savez, le morceau ignoblement défiguré pour la pub Babibel ! Ca donne un truc genre `Bar-Bar-Bar, Bar- Barbara Ann', vous ciblez maintenant ?). C'est rock, on est sur la plage, du soleil et des bikinis plein la vue, du sel sur notre corps tout bronzé... Les lovers ne sont pas en rade : les excellentissimes Dont Worry Baby et Surfer Girl leur rappelleront avec émotion la jeunesse romantique de leurs parents (époque dont ils n'ont peut-être pas conservé tant de souvenirs que ça, à la réflexion) : du slow, du vrai, sans chichis ni fioritures, ça sent bon les vacances, tout ça.

Quant aux paroles, pas de souci à se faire. Tous les sujets essentiels sont abordés, à savoir le surf, les girls, le love, et le surf. Bon, c'est simplounet, je vous l'ai dit c'est de la musique de vacances on the East Coast, on est pas là pour philosopher. Juste pour taquiner la vague, faire tourner la crème solaire entre potes, avec les sourires à un million d'euros et le peigne dans le slip de bain, échanger quelques clins d'oeil avec les voisines de plage... C'est bigrement sain, les Beach Boys ! J'en oublierais presque qu'on est retournés à Paris et qu'il fait un froid de canard. Mais justement, n'est-ce pas là le but de la musique, après tout ? Nous permettre de nous évader un moment, nous mettre la pêche... Sans conteste, ce disque est un must. Alors n'hésitez pas, offrez des vacances au soleil à votre CD-thèque ! Round, round, get around, I get around !