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De retour sur le net. Nouvelle vie, nouveau design. Nouvel homme ? Pas tellement. Le point sur ces deux mois de silence.
7 mars 2005 : the exboyfriend strikes back
Date de mon dernier post. Marianna héberge son ex, venu discuter affaires d'importance, ou plus exactement tenter de recoller les morceaux. Nous continuons d'échanger des mails où elle m'appelle « mon chéri » et où elle me confie qu'elle ne sait plus bien où elle en est, coincée entre un garçon qu'elle aime (lui, comprendre : aimer comme une habitude, un état de fait) et un garçon dont elle est amoureuse (moi, comprendre : aimer par passion soudaine). Deux semaines se sont écoulées depuis notre aventure passionnée, sans qu'elle fasse le moindre mouvement. J'use de patience, bien que le flou de la situation me mette le moral à zéro.10 mars 2005 : fin des haricots, début des salades
Mail de Marianna, le plus cinglé que j'aie jamais reçu. Elle commence par y répondre à diverses questions de ma part sur le Bon Usage de la langue grecque que je m'efforce d'apprendre. Puis quelques banalités. Puis la façade s'écroule, et ce sont soixante lignes où soudain elle se répand, ouvre les vannes, laisse couler tout ce qu'elle a sur le coeur. Je n'ai pas relu ce mail ; il est effrayant. Panique, larmes, enchainements sans queue ni tête. Avec pour conclusion que je suis le garçon qu'elle aime mais qu'elle vient de se remettre avec son ex parce qu'elle ne peut pas le faire souffrir après tout ce qu'il a fait pour lui. De quoi faire fuire un homme sain d'esprit. Ce que, fort heureusement, je ne suis pas.Répondre en l'état serait verser soit dans la colère, soit dans le pathos. Je m'en abstiens : pas question de refaire les mêmes erreurs qu'avec Chiara. L'effort est considérable, cependant. Mais je m'accroche à un vague espoir : ses mots ne sont pas posés et réfléchis, comme ils le seraient si elle avait soignement choisi sa direction, en fonction de ses sentiments et d'autres contraintes qui peut-être m'échappent (me souvenir de Ch. et de son angoisse à l'idée de s'arracher à une situation acquise). Ce n'est pas un capitaine qui, après avoir usé de la carte et du compas, oriente son gouvernail pour atteindre la destination qu'il s'est fixé, c'est un capitaine perdu en pleine tempête, et qui n'a qu'une idée en tête : se tirer de là. Quelle que soit la direction : prendre une décision, peu importe laquelle, du moment qu'elle me tire d'affaire. Je m'applique à lui expliquer, dans ma réponse, qu'en effet, elle doit prendre une décision. Mais que les conséquences de la décision, bien que positives à court terme (elle supprime la situation impossible dans laquelle elle est), peuvent s'avérer néfastes sur le long terme. Que si elle aime son ex, alors elle a choisi justement. Mais que si elle ne l'aime pas, alors si ce n'est moi qui vole son coeur aujourd'hui, ce sera un autre demain. Qu'elle ne fait que repousser l'échéance. Que non seulement elle ne sera pas heureuse avec lui si elle n'a pas de sentiments, mais que lui non plus ne le sera pas avec elle. Que ce qui importe n'est pas qui l'aime, mais qui elle aime. Etc. Je prêche pour ma paroisse. Et après ? Cela ne viole pas les règles du jeu, n'est-ce pas. Elle reçoit mon mail, on chatte un peu, elle ne sait plus. Elle est de nouveau perdue. Retour à la case départ. Je lui souhaite le bonsoir, sentant que cette histoire commence à demander beaucoup d'efforts pour peu de résultats. 11 mars 2005 : enough is enough
Je me réveille avec les nerfs en boule. C'est décidé, ces histoires ont assez duré. Deux semaines d'attente, de doute, d'incertitude, et le coeur qui fait des bonds au moindre indice ; je suis épuisé. Qu'elle récupère son ex, qu'elle fasse la Ch. si ça lui chante, moi je tire un trait sur l'histoire. J'ai suffisamment usé de patience, c'est est assez de Marianna. Je prends les avis de trois ami(e)s (autre leçon que j'ai tirée de l'épisode Chiara : se laisser conseiller par des proches non concernés, qui auront un aperçu plus lucide que moi de la situation) et tous vont dans mon sens. Je lui ai laissé plus de temps qu'il n'en faut pour se décider, j'ai soigneusement passé sous silence le trouble que la situation m'infligeait, j'ai été à son écoute. Il ne faut pas non plus trop tirer sur la ficelle. La journée se passe. Je réponds poliment, mais sans mot doux aucun, à ses messages, et lui dit qu'il faut que l'on discute sérieusement. Je la retrouve sur le chat le soir. Elle a dormi quatre heures la nuit précédente, à cause du fait qu'on a longuement discuté. Je réalise que ce n'est peut-être pas une bonne idée de lui dire au revoir le soir-même. Elle est crevée, ça risque de lui porter un coup. Je remets donc mes adieux au lendemain, et discute avec elle, poli mais chaleureux comme un hiver russe. Au bout d'une demi-heure de ce cirque, elle me dit qu'elle doit passer un coup de fil, et me souhaite le bonsoir. Je ne la retiens pas. Je reçois un message une heure plus tard, de la part d'Anna, sa meilleure amie : Marianna vient de quitter son ex-plus-ex-petit ami, elle ne veut parler à personne ce soir, et me contactera le lendemain. Soupir. Si j'avais su, j'aurais agi plus tôt. Je me serais épargné bien des tracas. 18-20 mars 2005 : only youuuu
Marianna vient passer le week-end à Birmingham. Je la retrouve à cinq heures vendredi soir ; c'est une belle et chaude journée de printemps, et je savoure l'excitation à l'idée de la retrouver. On se donne rendez-vous devant Tesco Express. Appuyé contre le mur, je discute un instant avec Wolf, rencontré par hasard. Puis il file. Je reste là, à l'endroit où la rue s'ouvre sur la place, caché par un pan de mur. Elle débarque soudain, passe devant moi sans me voir, à cause de l'angle. Je l'attrappe par la taille avant qu'elle n'ait le temps de se retourner, me prends un jet de bombe lacrymo dans les yeux et un coup de genou dans – mais non, allons. Elle est surprise, me reconnaît. Alors, comme si l'on venait de passer deux semaines sous l'eau, c'est une immense respiration, brûlante, déchirante, un hoquet de baisers et de caresses, instinctif, incontrôlable. On ne s'est même pas salué ; quelle importance. Enfin, le coeur reprend un rythme normal, et l'on descend Corporation Street joue contre joue, le sourire accroché aux oreilles. Sur la pelouse, au pied de l'aile Est de Saint-Philips, on s'assoit, on rigole, on s'embrasse. On s'aime. Je balbutie trois mots de grec, elle applaudit, répond avec trois mots de français, je lui tire mon chapeau. Combien de temps, je l'ignore. Le temps a disparu.Il finit par faire nuit, et avec la nuit, froid. On se rentre. Je la laisse aller manger chez Anna. Puis les rejoint dans la soirée. On se décide pour un bar de l'Arcadian. Anna nous tient compagnie une petite heure, puis s'éclipse, avec beaucoup de tact. Sur un morceau de banquette, on oublie tout ce qui n'est plus nous. Pour réaliser soudain que les chaises sont sur les tables et qu'il n'y a plus que nous dans ce bar. Un coup d'oeil à la montre, il est déjà deux heures du matin. On sort, sous l'oeil compréhensif et bienveillant des videurs. C'est beau, l'amour. De retour à ma chambre... De retour à ma chambre, quoi. Le soleil est déjà haut lorsqu'on s'endort dans les bras l'un de l'autre, vidés, comblés, heureux. Dimanche « matin », réveillés par son téléphone. Elle jette un oeil, et son visage s'obscurcit : « c'est mon ex ». Je ne fais aucun commentaire ; cette histoire-là ne me regarde pas. Elle laisse sonner, revient se coucher. La sonnerie s'interrompt. Elle souffle. La sonnerie recommence. Elle ne répond toujours pas. Troisième fois. Je suggère de mettre l'importun en mode vibreur, au moins, vu qu'il a l'air d'être du gène têtu. Quatrième. J'arrête de compter. Un message. Deux messages. Troisième message, de ses parents cette fois, mais sur le même sujet. A ce rythme-là, dans un quart d'heure, on a un avis de recherche sur Reuters, et un commando dans l'appart pour le petit déjeuner. Sonnerie. Et encore. Elle décroche, cette fois : c'est Anna. Brève discussion, Marianna se met à pleurer. Pour un premier matin en amoureux, on a fait mieux. Je la prends dans mes bras, attend qu'elle se calme, lui demande ce qu'il se passe, en en ayant comme un vague idée. Elle m'explique. Chéri est en train de remuer ciel et terre pour pouvoir lui parler. En passant par ses parents, la soeur d'Anna, (le pape, sans doute, mais on ne recevra la lettre que lundi) et en laissant entendre qu'il est très inquiet parce qu'elle ne répond pas au téléphone. Je m'étonne de ce que son ex se permette de contacter la famille, et du fait que l'excuse soit piètre : elle est assez grande pour ne pas avoir besoin qu'on l'appelle le matin pour lui rappeler de mettre son écharpe avant de sortir. Du fait aussi qu'il frise un peu l'impolitesse. Elle m'explique qu'il est le meilleur ami de son frère, donc fait pratiquement partie de ladite famille. Laquelle, par ailleurs, désapprouve totalement sa décision de le quitter. Et que les garçons ont tendance à être un peu trop protecteurs en son pays. Mentalité « à la méditerranéenne ». Je la réconforte du mieux que je peux, essaie de lui ôter son sentiment de culpabilité. Me garde de commenter sur le fait que je n'appellerais pas « protecteur » un comportement qui consiste à ne faire aucun cas du fait que la personne qu'on essaie de contacter puisse ne pas vouloir nous parler. On étouffe l'affaire dans un calin, puis je lui prépare le petit déjeuner. Il y a du soleil dans la cuisine, c'est pas souvent ici. Puis elle me laisse pour aller retrouver Anna. Le soir, on sort en boîte, elle, Anna, Chan, Nicholas et moi. J'ai reçu mes consignes : pas question de montrer qu'on est ensemble. Because Nicholas. Qui d'une part en serait offensé, d'autre part pourrait le répéter à Maria, etc. Je commence à avoir la moutarde française qui me monte au nez devant leur cinéma cypriote, aux uns comme aux autres. Entre les cachotteries des dames et l'ouverture d'esprit des messieurs, il reste peu de place pour mes tennis. Du coup, je fais une tête d'enterrement tout la soirée. Non, je ne m'amuse pas. J'ai une petite amie dont je suis fier, je ne vois pas pourquoi je devrais le cacher. Et je ne vois pas non plus pourquoi elle devrait le cacher. C'est grotesque. Nicholas est un bon ami, et si le fait que Marianna est avec moi lui déplait, ou si Maria (quelle qu'elle soit) venait à l'apprendre, que cela peut-il nous faire ? Pendant trois heures, je fais semblant de ne pas être le petit ami de Marianna. Puis on rentre, Nicholas part dans sa direction, Chan et moi dans la nôtre, Marianna et Anna dans la leur. De retour dans ma chambre, je suis complètement perdu. Va-t-elle dormi chez Anna ? A faire semblant de ne pas être avec elle, je finis par ne plus savoir si je le suis vraiment. Mais elle me demande de la retrouver dehors peu après, et cette fois on rentre ensemble, comme deux voleurs. Jeux amoureux. Elle fait comme si de rien n'était, jusqu'à ce que je l'interrompe et lui confie que je ne suis pas d'accord avec le fait de cacher quoi que ce soit. Nous sommes ensemble, et en ce qui me concerne, je souhaite le montrer à ceux qui m'entourent, parce que je suis heureux et fier d'être avec elle. Elle saisit le point, et s'écrie qu'elle aussi est fière de m'avoir, mais que c'est un tout petit monde, et qu'elle ne veut pas que son ex apprenne, par commérages interposés, qu'elle a retrouvé un petit ami. Alors je lui explique que se cacher, c'est d'une part prendre tous les amis qui nous entourent pour des abrutis, parce qu'ils finiront bien par se rendre compte qu'il y a quelque chose qui cloche ; et d'autre part donner raison aux commères : pourquoi se cacherait-on si il n'y avait pas quelque chose de honteux dans notre relation ? Donc, non, je ne joue plus à ce jeu. Elle suggère qu'on en reparle plus tard. Nuit amoureuse. Le dimanche, je lui chante quelques trucs ; elle trouve cela chouette. Elle file avec Anna. Me retrouve plus tard. Je l'emmène à la gare. Je suis triste qu'elle parte. 21 mars 2005 : faiseur de souvenirs
Lundi matin, dans le train pour Sheffield, où je dois assister à un atelier / conférence. J'hésite, échange quelques messages avec mon pote Dharmesh. Parvient à le convaincre. A me convaincre par la même occasion. De cette conférence, il ne restera rien dans un mois. Je vais voir le contrôleur, lui demande de changer mon billet. Deux heures plus tard, je suis à Leeds, où habite Marianna. Je l'appelle pour lui dire que je me suis endormi dans le train, et que j'ai raté mon arrêt, et que du coup je suis descendu à Leeds. Un peu gros, mais elle est tellement contente qu'elle y croit. Et vient me chercher à la gare. Je me sens un peu pitoyable, à cause de la conférence, et des mensonges en cascade que je vais devoir inventer pour couvrir la chose. Mais je suis trop content de la retrouver pour que cela me gène trop. Je découvre Leeds, qui est une ville agréable. Dans sa chambre, allongé sur le sol, la tête sur ses genoux, je m'endors. Elle cuisine quelque chose de bon. Retour à sa chambre. Cette même pensée qui me hantait déjà ce week-end, revient papillonner : que va-t-il se passer en septembre, lorsqu'elle aura fini son année et rentrera chez elle, à cinq mille bornes d'ici ? Ca me reprend, comme avec Chiara, et je pleure. Alors elle me prend dans ses bras, me dit des choses douces, me réconforte comme comme une mère. Ca ne l'effraie pas, un garçon qui pleure. Elle a pigé que je n'étais pas le modèle le plus stable, et ça lui va très bien, elle dit. Et puis elle allume des bougies, et le reste appartient aux souvenirs qu'on ne ferait que ternir à les vouloir décrire. Sur le quai de la gare, le lendemain matin. Crevés de n'avoir pas dormis, pressés par l'urgence de nous aimer, encore et encore, avant de nous séparer. J'ai appris à aimer ces moments, même s'ils sont douloureux. Parce que c'est dans ces moments-là que je la saisis vraiment. La Femme. Sa joue douce, sa peau tiède et parfumée dans le froid matinal, la petitesse de ses épaules, l'imminence du départ qui amplifie, dramatise tout, et la fatigue, qui fait un barrage entre le monde réel et celui du ressenti. Je ne suis plus qu'un nez caché dans son cou, un bras autour de ses épaules, une main sur sa taille, et un coeur d'enfant grand ouvert somnolant dans sa chaleur. Tant de souvenirs se mêlent alors, depuis la prime enfance jusqu'à récemment, en passant par Ch. et d'autres aires d'autoroute. 25-27 mars 2005 : week-end at Mark's
Vacances d'avril. Je passe le week-end de Pâques à la campagne chez Mark, le chanteur de mon groupe. On dort peu, fait quelques excès. On doit enregistrer le 4 avril. C'est l'événement. Marianna est à Chypre jusqu'au 6 avril.3 avril 2005 : Recording session at Robannas'
Nous sommes censés répéter dans l'après-midi et donner un concert le soir. Parfait entraînement pour l'enregistrement demain, surtout que nous n'avons pas répété depuis pas loin d'un mois. Vers 10h, coup de fil de Mark : « on s'est plantés, l'enregistrement est aujourd'hui ! On passe te prendre dans cinq minutes ». Cinq minutes ? Erm. Douche rapide, j'attrappe mes baguettes et file. Steve Basse et Mark attendent dans la voiture, Steve Guitare et moi embarquons, et en route. Nous arrivons au studio avec une heure et demi de retard. On fait connaissance avec l'ingénieur du son, qui laisse entendre que deux morceaux semble un objectif honnête pour la journée. Drums first, je vais donc m'installer dans la salle. Steve G. m'accompagne, tandis que de l'autre côté de la vitre, entre PC, racks d'effets et tables de mixage, Steve B. et Mark nous observent. Casque sur les oreilles (pour entendre mais ne pas enregistrer ce que les autres jouent), je fais deux prises pour chaque morceau. Fini pour la journée, en ce qui concerne la batterie. Steve B. enregistre ensuite la ligne de basse, je joue au billard avec Mark, Steve G. se prépare. En trois heures, la section rythmique est terminée pour les deux morceaux. Au tour des guitares, qu'il faut entregistrer plusieurs fois. Rythm, lead, bidouillis, solos, cela prend quelques heures. Puis, lorsque tout est prêt, Mark ajoute la voix. Il est 9h du soir, nous avons mal au crâne, ras le bol des deux morceaux que nous venons de passer 8h à écouter en boucle (et que nous jurons de ne plus jamais jouer) et parfaire dans les moindre détails. Le groupe a fait son job, il ne reste plus à l'ingénieur qu'à mixer tout ça. Mais nous partons avec une pré-copie déjà pas trop mal ficelée.6-8 avril 2005
23 heures, New Street Station. Je l'attends quai 10, elle arrive quai 2. Un jour, j'apprendrai à lire un panneau d'affichage. Heart sweet heart. Assis sur mon lit dans le noir, on regarde l'Amélie de Montmartre cavaler avec son album photo peu ordinaire. Sa tête sur mon épaule, mon bras autour des siennes, baisers silencieux. Bonheur. Trois douces journées en amoureux. Marianna part samedi à Amsterdam avec Anna.10 avril 2005 : bonnes révolutions
Au pub avec Dharmesh. Un coup dans le nez, et porté par un élan de confiance, genou en terre, nous prêtons le serment de mettre un peu d'ordre dans notre vie. La journée commencera entre 9h et 9h30 au labo, et si l'un est en retard, il incombe à l'autre de l'aller tirer du lit. Une heure de pause or so pour manger un sandwich à midi, puis piscine aux alentours de 16h30 pour clore la journée. Eventuellement boulot en soirée (facultatif, selon les besoins). Amsterdam annulé à cause d'une histoire de nom à changer sur un des billets qui revenait au prix d'un troisième billet, du coup Marianna vient le week-end suivant.11 avril 2005 : mise en pratique
Je m'inscris à la piscine, vais acheter de quoi ne pas faire mes ablutions nu. On passe à la muscu. Au milieu des polymusclés, j'ai l'air d'une brindille. Ramer, pédaler, courir, soulever, pousser, tirer. Boring. Je trouve ça bête de soulever des poids pour rien, simplement pour se muscler. Autant courir après un ballon, voir après rien du tout, pour le plaisir de la promenade, j'apprécie, autant la muscul me soule en moins d'une leçon. Complexé, certes. Mais fainéant, plus encore. La piscine, par contre, géant. Relaxant. Agreablement épuisant. On décide de laisser tomber les poids et mesures pour un temps.15-17 avril 2005
Marianna à Birmingham. Week-end en amoureux (je dis ça, c'est parce que je me souviens absolument pas de ce qu'on a pu fabriquer – autre que l'inévitable, s'entend. Peut-être qu'on n'a donné que dans l'inévitable, après tout. Ah si, on a été au resto chinois, même que c'était super bon, bien que le service laissât un peu à désirer.) 22-24 avril 2005
Week-end à Leeds. Vendredi. Je fais la connaissance de quelques potes de Marianna. On va boire un verre en ville. J'accroche bien. Soirée paisible. Samedi. Sortie au restaurant, puis boîte. Marianna est ravissante, sappée en cowgirl. Je me sens un peu bête avec mes éternels tennis T-shirt. A la télé, ils passent des épisodes de Musclor (He-Man, ici). Outre le fait que ça fait très bizarre (souvenirs, ou plutôt : impressions confuses de la prime enfance), j'acquiers la certitude que Musclor est (était ?) un personnage homosexuel. Dimanche. On se pose dans un parc au soleil. Je rampe vainement pendant une demi heure dans l'espoir de photographier un pigeon de près. J'abandonne, et c'est le pigeon qui cette fois vient poser devant moi. Bon. Elle sur le quai de la gare, moi dans l'embrasure de la porte du wagon. On se parle des yeux. Je la sens triste, et je ne suis pas bien heureux non plus. Soleil, parfum, douceur, couvertures, rires. Ce n'est pas comme si l'on en avait jamais assez.Mai 2005 - première quinzaine
(Télégraphique, parce que j'en ai marre de détailler.) Les bonnes résolutions tiennent toujours. Lever tôt, piscine en moyenne trois ou quatre fois par semaine. Première semaine de mai chargée : je dois présenter mon travail devant les profs et collègues de mon département. 8 heures de sommeil pour 72 heures de boulot, alarme incendie à 3h du matin la veille de la présentation, je suis un peu sur les genoux. Peu importe, je file à Leeds deux heures après retrouver Marianna. Elle révise pour ses exams. Je me promène en ville, fais des courses, lit les trois quarts du Code Da Vinci. Je n'ai pas récupéré le sommeil en retard, moments d'absence et d'hyperréalité. Trempé sous une pluie battante. Bonheur. Cadeau : 250 recettes françaises, chez Larousse. Elle apprécie ; on se promet d'essayer quand elle aura fini ses exams.
Réflexions diverses sur notre relation (feront l'objet d'un autre article). Ecriture de deux nouveaux morceaux avec le groupe. Pas mal, mais il reste du travail. Autres idées, en solo. Là aussi du travail. Conférence à Reading. Tout compris, ce qui est plutôt rassurant. Projets littéraires se précisant. Fatigue constante, et moral qui fait des vagues. Appréhension systématique avec les premières heures de la nuit. Profiter que Dharmesh est aux States pour prendre quelques libertés avec les horaires.
Ecrit par Barjac, le Lundi 23 Mai 2005, 12:46.
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