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Mets ton bonnet !
Et bien ce n'est pas trop tôt. J'en avais commandé pour Noël, mais que dalle. Avant hier, il en était tombé trouakat, mais rien de bien fourni. Et puis hier, ils ont annoncé que je serais livré tôt ce matin. Et, pour une fois, ils ne se sont pas trompés. Quand son réveil a sonné un peu avant huit heures, elle a soulevé un coin du rideau et elle a dit : « oh, il y en a partout ». J'ai eu une pensée bizarre. Et puis elle a dit : « vous venez de gagner une heure de dodo supplémentaire... » Alors je suis retourné essayer d'échapper, à bicyclette, à une tornade de belle taille. Cinq minutes, parce que son réveil a sonné à nouveau. Si je tenais le petit plaisantin qui a eu l'idée brillante d'inventer un mode répétition pour les réveils.

Alors elle l'a éteint à nouveau. Et puis ils se sont mis à gueuler dans la cour de l'immeuble. Et puis quand j'allais me rendormir, c'est mon réveil qui a sonné. Forcément, personne lui avait dit pour la dérogation du matin. Ce qui fait que finalement, l'heure additionnelle est devenue des miettes de bouts d'heure. Non que ça m'ait dérangé. De l'autre côté, à l'horizon, un immense ouragan avançait à quarante kilomètres par heure dans ma direction.

Et puis l'heure a fondu et il a bien fallu se lever. Et quand à mon tour j'ai levé le rideau, c'était sur un beau paysage blanc. Il y en avait effectivement partout, jusque sur le rebord de la fenêtre, dis donc. Ca donnait à tous les angles des bâtiments, des rues, des voitures, un arrondi souple et doux à l'oeil. Blanc pur, blanc vierge, blanc glaçage sur la ville disparue. Chouette. Vite, habillons-nous.

En marchant, ça faisait scriche-scriche, comme si on avait des gaufrettes dans les godasses. Curieusement, il faisait moins froid que la veille. Et puis ça tombait. Je les ai comptées, au début. Une neige. Deux neiges. Trois neiges. Quinze neiges. Trois cent quatre vingt quatre neiges. Des grosses, en plus. Comme de la barbe à papa décolorée. Sur la langue, ça fond, c'est drôle. Et puis c'est plein de vitamines : ça vient de traverser dix kilomètres de pollution, tu penses.

Je voulais faire des photos, mais ils avaient déjà tout massacré avec leurs gros pieds. Sur les trottoirs, ça tournait déjà à la gadouille. De la petite neige, ça, que j'ai dit aux nuages. Les nuages, ça les a un peu vexés. Du coup, il s'est mis à neiger plus sérieusement, et puis vite fait bien fait ça a été de la neige de profession, qu'on en avait plein le cou. Alors j'ai souri dans mes mitaines et je me suis hâté vers la fac. J'espérais un peu qu'elle serait fermée. Après tout, la neige, c'est magique. Mais celle-là n'a pas voulu trop forcer. Elle a fait fermer les écoles. Pas les facs.

A la biblio, je prends un café. La dame a changé. Avant c'était une dame toute souriante. Et puis comme j'y allais tous les matins, elle savait. Quand elle me voyait, hop, elle mettait la machine en route. Un double bien serré. Maintenant c'est une dame molle, on sent que ça l'ennuie. Qu'on l'ennuie. Et puis elle sait pas, alors il faut que je lui explique. Dehors, je regarde les gens. La neige, ça rend les gens heureux encore plus heureux. D'abord, il y a l'innocent, un chinois qui marche lentement dans la neige, hors des chemins salés, la bouche grande ouverte. Peut-être est-ce la première fois qu'il voit cette poudre blanche, qui fait des paquets rigolos quand on avance sans lever les pieds. Et comme ça, traînant ses souliers, il avance, satisfait. Et puis, il y a l'indienne, qui a des petites chaussures de ballerine, et ça ne la dérange pas plus que cela. C'est à croire qu'elle ne sent pas le froid. Il y a aussi des gens que ça ne rend pas heureux, la neige. Parce que ça les rend ridicules, et qu'ils n'aiment pas être ridicules. Il y a la beauté fatale, avec ses talons. Difficile de garder sa dignité : ça glisse. Elle a l'air gauche, maladroite. Elle n'aime pas ça. Et puis il y a le playboy, qui s'abrite sous le préau, brosse du revers de la main son pardessus en tweed. Ca mouille et ça l'agace. Merde, de la fringue de chez Ygrek, quand même. Et puis, après, il y en a qui font des bonshommes, les projectiles volent de tous côtés, les copains roulent les copines dans la poudre et on a tous dix ans à nouveau.

Ce soir, ça s'est arrêté. Sur les trottoirs, on patauge dur dans le sorbet de boue. Le problème des villes, c'est que c'est plein de gens et plein de voitures. Ca bousille tout. Dans la campagne, on a toujours au moins quelques jours avant que ça fonde ou ne soit consommé par les vaches.

Reste plus qu'à espérer qu'il va geler cette nuit. Si on ne peut avoir la neige, qu'on ait au moins la glace. La glace sait faire de belles sculptures, quand elle s'applique. L'autre jour, il y avait un lézard de givre en bas d'une gouttière. Tout transparent et tout brillant. Au moins, celui-là, j'aurais pu l'attraper facile. Je ne l'ai pas fait, ça lui aurait cassé la queue.

Allez, même si on n'a pas de glace, ce n'est pas si grave. J'ai assuré mes arrières : j'ai mis une poignée de neige au réfrégirateur. Je la garde pour plus tard. J'ai de grands projets.

Ecrit par Barjac, le Jeudi 8 Février 2007, 19:54.
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