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Numéro 3
J'habite une petite maison dans ce qui semble être un village à la Venise. Il n'y a que deux murs, vraiment, le mien et celui des voisins d'en face, que sépare l'eau, ou plus exactement un bateau de taille moyenne, sans mat (probablement rangé à l'intérieur). J'habite seul avec mon chien, un petit chien berger entre brun et noir. Je suis un pêcheur. Dans mon salon brûle un bon feu de bois. De l'autre côté, il y a deux fenêtres. A l'une, une jolie demoiselle (qui a le visage d'une fille que j'ai aperçue dans un magazine érotique) s'attarde, l'on fait parfois la causette. A l'autre, un gamin se penche parfois, ou bien il est à l'intérieur, dans sa chambre. Au départ, rien ne se passe vraiment. C'est la petite vie tranquille de deux façades en vis à vis, univers clos de théâtre. Autre que les discussions avec la demoiselle (qui habite avec quelqu'un d'autre, mais mon souvenir a effacé qui, peut-être sa mère) et le gamin qui s'occupe du mieux qu'il peut, il n'y a rien. Puis vient la pluie. Un déluge. Cela dure plusieurs jours, un mélange de pluie et de neige (en plein mois de juin, incroyable). Le pont du bateau qui sépare nos deux façades est couvert de blanc. Au début, on s'active un peu de l'autre côté. Le gamin tape le mur avec un balai, il joue avec l'averse. On lui ferme la fenêtre. De ma fenêtre close, avec ma tasse de thé, je vois la lueur de sa bougie en face. Dialogue silencieux entre un môme, un marin, et la pluie. Et puis, au moment où le temps commence à m'inquiéter, je réalise qu'il n'y a plus trop d'activité chez mes voisins. Je sors, tout est blanc. J'apostrophe le gamin, lui demande combien ils sont chez lui. Je me dis qu'il va falloir s'organiser, si l'hiver a décidé de s'installer (et je pense que c'est plus qu'un hiver, sans doute le début d'une nouvelle ère glaciaire). Ils sont cinq chez lui. Ou étaient. Parce que ça se corse. Un matin, les gens sont morts. Tous. A part le môme et moi. Même mon chien. (Je perds le cours des événements.) La neige s'est arrêtée, mais le froid subsiste. Je m'assois sur mon rebord avec mon chien crevé. Avec dégoût, j'en enlève un morceau, le balance. (Heureusement, pas de pourriture, ou du moins une qui se traduit par un effritement sec, rien de liquide et puant comme dans la réalité). Mon bout de chien, sans crâne, juste un oeil noir et froid et un peu de poil accroche son reste de pate à moi. Je ne sais si c'est amical ou agressif, et qu'importe, un chien mort n'est pas censé bouger. Je panique un peu, sors sur le rebord. Aperçois mon chien. Assis sur les genoux d'un horrible pêcheur, long menton mal rasé, oeil à demi fou, le genre moyen âgeux. Le monde tourne. A la minuscule fenêtre de mon salon brûle le reflet de mon feu, d'un rouge sang, d'un rouge Enfer. Je suis coincé dehors. (Suis-je celui qui est mort ? Ai-je été viré de mon propre univers ? Où est passé le môme ?) FIN DU REVE Ecrit par Barjac, le Dimanche 3 Juin 2007, 22:34.
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