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La fée Clochette
Ai revu mon allemande à deux reprises. Pas sûr qu'il s'agisse d'une compatriote de Beethov, d'ailleurs : son anglais n'en a guère l'accent. Enfin qu'en sais-je, ce n'est pas comme si nous avions discuté. Juste entendue une fois, à la sandwicherie, commander un jam-pas-si-bon beurre, juste derrière elle dans la file, et comment on décide avec Pierre d'aller manger dehors, ce qui nous évite de prendre le même ascenseur. J'imagine la scène, une tension à couper au motoculteur et les mains qui tremblent, semant au quatre vents ces graines de thon et de mayo qui constituent la maigre pitance de l'étudiant moyen.
Et puis un matin j'ouvre cette double porte, celle qu'il faut toujours pousser ou tirer, je sais jamais, pourtant c'est pas compliqué de se rappeler : c'est toujours l'autre option, et hop, elle déboule de nulle part (elle devait s'être cachée dans la porte), toute mignonne avec ses bleuets d'yeux et ses longs roux cheveux. Je la laisse passer, ébauche un sourire en duvet de traversin (car il est plutôt tôt, toto) content d'être encore train de rêver quand j'aurais pourtant juré que la journée avait commencé, et accepte un merci souligné d'un sourire frais dents blanches lèvres rouges, mignonne belette, prédateur redoutable. Elle, moi, une porte, dans le silence de la fac encore déserte. Le Portier de ces Dames. Ses grands yeux d'azur, sérieux rieurs un peu surpris (vue de son côté, la porte vient de s'ouvrir d'elle même), et hop elle disparaît, ma fée Clochette en jupe marine, le pas sautillant, légère, légère, gélère d'un âne accroché à ma porte. Je reprends ma route, la tête dans les étoiles. Si tomber amoureux est une chute, alors appelons ceci un faux pas, le coeur qui butte sur une pierre, quelques enjambées chaotiques, le temps de rétablir son équilibre. Cupidon troquant son arc pour un pistolet à eau. Peut-être, surtout, la cotonneuse armure de l'ensommeillement matinal. Ecrit par Barjac, le Mardi 12 Juin 2007, 19:45.
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