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Chiara, la lune, et un vaisseau fantôme
Hier soir (jeudi), nous avons mangé chez Vagelis et Cowboy. Je ne vais pas raconter la soirée d'hier dans le détail, je m'en tiendrai à ce qui compte à mes yeux.
Lorsque vous commencez à tomber amoureux, vous oscillez entre des moments de bonheur (elle m'a regardé, elle m'a parlé, elle m'a souri, etc) et des moments de tristesse (elle en regarde un autre, elle lui parle, elle lui sourit, elle m'ignore sacrément, dites donc, hey, oh, je suis la, youhouuuuu !). Aussi, il serait plus simple de dire que le repas d'hier fut triste dans l'ensemble, ponctué toutefois de deux longs moments agréables. Le premier moment est un de ces moments de bonheur que jamais je n'aurais connu en pareille situation quelques années plus tôt. C'est celui du type qui sort dehors à la fraîche et appuyé contre un arbre, regarde un croissant de lune orange se découper sur le ciel marine du soir. C'est celui du type qui se dit qu'après tout, sourire de femme ou non, il y aura toujours cette boule, là-haut, rassurante, calme, silencieuse, cet oeil bienveillant qui semble veiller sur nous, cette amie du solitaire. Souvent, j'aimerais aller sur la lune, y poser une chaise et m'asseoir là, écoutant le vrai silence, parfait, complet, entier... Une seule chose me manquerait là-haut : c'est de ne plus pouvoir regarder la lune. Le second moment est une de ces heureuses conséquences du hasard, qui fit que nous devions nous partager un canapé à 4 pour regarder un film, que Cowboy et Mendi y étaient déjà en train de se faire des papouilles, à côté de Chiara, qui me voyant entrer dans le salon, me désigna la place entre elle et Cowboy : "You sit down here", accompagné d'un sourire, et sur un ton qui ne souffrait aucun discussion (je me demande si c'est typiquement italien, cette manie d'exaucer les désirs en laissant croire que ce sont des ordres, comme si elle en prenait l'initiative contre mon gré). Est-il besoin de narrer en détail ce qu'il advint ensuite ? Quiconque a déjà été amoureux connaît les vertus de l'obscurité. Le film (Ghost Ship) était nullissime, comme la majorité des films qui veulent faire peur (je ne comprends pas qu'il n'y ait pas dans le genre d'aussi bons réalisateurs que dans le reste du cinéma, car enfin, le film d'épouvante est un régal s'il est bien construit et bien distribué). Mais je dois avouer que le film, je ne m'en souviens qu'en partie. Mon cerveau était ailleurs, répandu dans chacune de mes cellules qui touchait une partie d'elle, submergé par la douceur de sa peau, et le poids de sa tête posée sur mon épaule. Si vous avez déja pris un oiseau dans vos mains, vous me comprendrez d'autant mieux : vous aurez été surpris de découvrir qu'un oiseau n'a pas de poids. C'est à dire que vous sentez bien le contact avec votre peau, mais aucun poids. C'est une sensation très légère et très douce, comme de manger de la chantilly dans une couverture en angora, si vous saisissez le truc. On se sent comme un géant qui aurait entre ses mains quelque chose de tout petit, très fragile, très précieux, et on en est très fier. Enfin, c'est difficile à expliquer. Essayez d'attraper un oiseau, ça sera plus simple, je crois. Puis nous sommes rentrés, elle, Fred et moi, et mon pote a eu la présence d'esprit de nous laisser, prétextant qu'il allait bosser au lab. Je hasardai bien un "have you been to the lake at night ? It really is a nice place, very silent, peaceful", mais il ne récolta qu'un "Not tonight, it's a bit cold. Would you mind taking me home ?". Evidemment que non. Aussi la raccompagnais-je jusqu'à sa porte, nous nous souhaitâmes une bonne nuit, et je filai malgre tout vers mon lac, profiter de la pénombre et du silence pour réfléchir, puis rentrai me coucher, avec la sensation curieuse d'avoir oublié quelque chose quelque part, mais quoi et oû... Ecrit par Barjac, le Vendredi 8 Août 2003, 19:11.
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