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Hors d'atteinte
Moral poisseux ce matin. Englué dans la molasse. Sentiment de solitude, cigarette sur un banc, face au terrain de football désert. Dans deux heures, ici. Courir après un ballon. Les cris de dépit, de soulagement, les encouragements. Les rires dans les vestiaires, la douche chaude, la sensation plaisante de fatigue physique, l'esprit reposé. Mais pour l'instant, le silence, que même les corbeaux respectent dans leur habit d'enterrement, et le ciel gris, au dessus des arbres. Funérailles, mais de qui, de quoi ?

Je rentre en France demain. Et comme chaque fois, j'ai le blues du départ. Je ne sais pas vraiment pourquoi, c'est une sensation floue. Tristesse, peut-être, de voir le temps qui passe dans les visages vieillis des parents. De rire avec le frangin et la soeur sans pouvoir oublier que ce n'est que temporaire. Un éclat de famille. Agréable mais condamné. Une semaine, et puis repartir avec le blues du retour. Retrouver la vie, cette vie, celle qui est mienne et dont je suis responsable. Celle de l'adulte, avec son uniforme trop grand pour mes épaules. Je suis un môme dans un corps d'homme. Je ris, je cours, je m'émerveille. Mais chut, tu es grand maintenant, maintenant, assis sur ton banc. Silence. J'aurais pu être un oiseau, un de ces corbeaux noirs aux préoccupations terrestres. Perché là, à écouter le vent pendant des heures, appartenant à ces arbres, à ce ciel. A la différence des autres animaux, l'homme est son propre et unique prédateur. Si l'on omet, bien sûr, le temps qui passe et qui aura le dernier mot, le dernier morceau.

Demain, c'est son anniversaire. Demain je m'envole. Elle part avant que je me réveille, ces jours-ci, elle se couche avant moi, on se voit à peine. Je voudrais que ça me manque. Je voudrais avoir envie d'être avec elle, avoir envie d'elle, envie de m'endormir dans ses bras, elle dans les miens, plutôt que regardant les rideaux danser devant la fenêtre ouverte. Je voudrais l'aimer, comme j'ai aimé les autres. Etre un bateau avec une ancre, plutôt qu'à la dérive. Non pas compter pour quelqu'un, mais avoir quelqu'un qui compte. Quelqu'un qu'on a envie d'embrasser, de serrer contre soi quand il y a du vent comme aujourd'hui. Echanger un baiser pluvieux, peaux humides, bonheur égoïste partagé. Nous, rien que nous, et le reste on s'en fout.

Elle n'aime pas la pluie. Toujours elle se plaint, ce temps pourri, elle dit. Elle est fière, elle passe des heures entières à se faire belle, mais la pluie, dans les cheveux des poupées barbie, pas joli. J'aime la beauté dramatique des côtes de l'Atlantique, elle aime le confort aisé de la Méditerranée. Nous sommes le soleil et la pluie, le silence et le cri, la couleur et le gris. La mort et la vie. Ce soir on va au resto. Ce qui nous manque, c'est l'amitié. Jamais je ne la compterai parmi mes amies. Nous sommes trop différents. Et sans l'amitié, il n'y a pas d'amour. On se respecte, on s'habitue l'un à l'autre. On est heureux ensemble. Mais il n'y a pas ce sentiment chaud dans le creux du ventre, cette envie de se blottir contre elle le dimanche matin. Ce n'est pas une vie partagée, ce sont juste deux vies en commun.

Alors, tu me diras, pourquoi rester avec elle. Parce que ce n'est pas elle, le problème. Ce serait pareil avec une autre. Même si elle était plus drôle, plus jolie, plus tout. Il n'est d'amour sans admiration. Hors mon regard sur les femmes a changé. Elles sont tombées de leur piédestal. Elles ne sont plus que l'autre moitié, avec ses défauts, ses qualités, ses manies, tout comme nous. Merveilleuses un temps, et puis. Et puis voilà, on se lasse de tout. La princesse redevient carrosse. Je m'ennuie, et j'ai honte de ce coeur morne et froid qui est le mien. Mais c'est mon coeur, sauvage. Je suis comme ces côtes. Ces falaises. Cette mer. Je me fous de tout, d'elle, de nous. Je ne sais pas donner, et à peine recevoir. Je suis comme ce ciel, indifférent.

Tends les bras, petite fille, tends les bras...

Tu ne m'attraperas pas.

Ecrit par Barjac, le Jeudi 21 Juin 2007, 15:29.
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Commentaires
Le 21/06/07 à 16:29


C'est très beau ! Peut être que l'aventurier qui est en toi ne cherche qu'un peu plus de bonheur et d'idéal. Même si comme l'oiseau il le sait devant son nid.
Le plus dur c'est de briser le moule de la lassitude et de l'ennuie.

Bon Courage

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Le 25/06/07 à 19:02
Merci, Le Veilleur. L'habitude, parfois pesante, a pourtant du bon. Il faut s'y résoudre, je crois. Il serait trop usant de se réinventer sans cesse.

Bonne route à toi,

Barjac
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