Grand soleil sur Birmingham hier, véritable climat de printemps. Comme chaque année, on assiste à une étrange métamorphose de la foule. Soudain, les rues, les pelouses, sont envahies de personnes charmantes. Phénomène fascinant, confirmé par d'autres que moi (en l'occurrence A. qui m'apprend que ce matin-là, il y avait plein de « mecs canon » en ville). Essayant alors d'en comprendre les mécanismes, j'ai dressé une liste d'hypothèses, que voici.

1. Le soleil nous éblouit. Conséquence directe, on ne voit plus que des silhouettes, notre cerveau n'enregistre que le minimum et imagine le reste selon son désir. Tout le monde est beau, par simple application du principe qui fait qu'une demoiselle est toujours jolie au premier coup d'œil.
2. Tout est dans le décor. Il fait beau, le soleil chante, les oiseaux brillent. Sur les pelouses vertes, à l'ombre du feuillage, s'égaient les demoiselles. Décor idyllique, Eden retrouvé, il ne manque qu'une source d'eau fraîche au tableau. Emporté par la poésie de la scène, on ne voit plus que des nymphes, on se sent pousser des sabots de Pan.
3. Un effet de nu. Les températures étant plus clémentes, on se dénude sensiblement. Nous savons tous que la vue d'une peau douce a des effets stimulants, et que la même personne paraîtra beaucoup plus attrayante si elle est peu vêtue. La mini jupe et le décolleté ont fait leurs preuves.
4. Printemps, saison des amours. Lumière, tiédeur, couleurs vives, le printemps est la saison où la faune comme la flore s'en donnent à cœur joie. Peut-être sommes-nous simplement entraînés dans ce grand tourbillon de sève et d'hormones, vibrant à notre façon au sein du grand orchestre que dirige Dame Nature.

Ces hypothèses, plus ou moins rationnelles, ne parviennent pas, pourtant, à justifier l'ampleur du phénomène. Car ce n'est pas seulement une question de perception troublée. Sur les pelouses, tous ces visages que je n'ai pas croisés à la fac de toute l'année, tant de nouvelles et jolies demoiselles, de beaux garçons (d'un point de vue purement esthétique). Je formule donc deux hypothèses supplémentaires, pour expliquer ce mystère :

1. Quand les beaux jours reviennent, la foule d'hiver est remplacée par la foule d'été. La foule d'hiver, moyennement attractive, est rangée dans des cartons jusqu'à l'automne, et la foule d'été, avec ses shorts et ses jupes, est ressortie du grenier. C'est la municipalité qui s'occupe du changement, probablement la même équipe qui gère les décorations de Noël.
2. Si on se limite au microcosme de la fac, on peut avancer l'explication suivante, qui prend en compte le fait que nous sommes en période d'exams : il y a les étudiant(e)s que l'on voit toute l'année, ceux qui suivent les cours et travaillent dur, bref, les étudiants sérieux, et qui ne sont pas toujours les plus sexys. Et puis il y a les stars, les étudiants « cool », qui n'assistent pas aux cours, glandent chez eux tout l'hiver, et ne se pointent que pour les exams. Plus relax, ils bénéficient d'une meilleure apparence physique. Ce sont Joe Surfer (le genre de mec qui se pointe en tongs, lunettes de soleil, cheveux longs en bataille, bronzé, musclé, et me cause de profonds sursauts d'insécurité) et Britney Pop (le genre de nana bronzée aux UV qui affectionne le short en denim trop court et le top dévoilant le tatouage au bas du dos, et qui me cause également de profonds sursauts d'insécurité ). Autrement dit, ce sont plus ou moins les mêmes qui débarquent avec les beaux jours et qu'on retrouve dans Big Brother (après qu'ils se soient ramassés aux exams)

En conclusion, une hirondelle ne fait pas nécessairement le printemps, mais une foule de jolies filles en débardeur ne laisse aucun doute : les beaux jours sont de retour !