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Siciliana
Passé l'après-midi à éditer une partition de l'excellent groupe Motion City Soundtrack (si vous ne connaissez pas, c'est le moment de faire vos recherches). Elle a un exam dans un mois donc elle bosse tout le temps. On se voit à peine. J'ai presque oublié qui elle était. On descend manger une pizza en ville. Traversée lente de la rue des boîtes, avec sa faune du meilleur goût. A l'entrée des boîtes, des poupées Barbie à moitié nues sensées attirer la clientèle, et des videurs aux airs de truands pour contenir les débordements qui ne sauraient qu'en découler. Avec la chaleur, les jupes se sont multipliées, et nous venons nous joindre à une foule moite, essentiellement féminine ; il est tôt, les hommes sont encore chez eux à noyer leur nervosité dans l'alcool. Ils débarqueront vers vingt-trois heures, quand suffisamment désinimbhibés. Grand troupeau d'idiots en quête d'ils ne savent plus bien quoi, quelque chose de moelleux enveloppé dans un peu de satin ou de coton. On demande une table en terrasse, ce qui ennuie la serveuse qui avait prévu de nous coller dans un recoin minable.
Je fais le zouave avec mon couteau, ma fourchette, mon cœur inutile. Je la fais rire, je pose, parce qu'il y a l'autre qui me fait de l'œil, trois tables plus loin. Et moi, je ne quitte pas des yeux les jolies filles qui ne cessent de défiler. Tant et tant que ça en devient absurde ; je fredonne une musique de cirque. Voir passer une jolie fille, c'est agréable. En voir passer trois cent dans l'espace d'une heure, ça vous met mal à l'aise. Ça prend des proportions industrielles, on ne parvient plus à discerner chaque nana de la suivante, elles s'agglutinent, se dévaluent. S'il y avait trois cents Tour Effeil dans le monde, que resterait-il de Paris ? Je me contente de la faire marrer, ça me dispense de lui parler. Hier, j'ai vu une chouette fille dans un magasin. Elle n'était pas tellement mince. Mais elle était drôlement jolie. Toute bronzée, ondoyante, un je ne sais quoi d'italien dans le type. Mon type. Tout l'opposé. Je réfléchissais ce matin, aux conséquences. Si je voulais me barrer, il faudrait que je me retrouve un appart, ce qui veut dire un loyer multiplié par trois. A. ne manquerait pas de me rayer de sa liste d'amis, et une bonne partie des gens que je fréquente prendraient leurs distances. Ce serait à nouveau les longues soirées, cigarette après cigarette, CD après CD, pour tromper l'ennui, la solitude. Se mettre en quête, presque immédiatement de la prochaine. Peut-être attendre de pénibles années avant de la rencontrer. Passer trois semaines idylliques en se disant que c'est elle, vraiment, cette fois c'est elle. Passer trois années avec elle sans même m'en rendre compte, et me retrouver assis à la même table, même terrasse, même pizzéria, avec le même dégoût, le cœur s'accrochant de nouveau aux jupes des jolies passantes. Alors, à quoi bon ? Ecrit par Barjac, le Dimanche 11 Mai 2008, 01:38.
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