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Il ritorno della Chiara.
Damn ! Voila 4 jours que je n'ai pas écrit, il me semble qu'une éternité s'est écoulée ! Enfin me revoilà, fidèle au poste, avec des nouvelles toutes fraîches.
Nous en étions restés, si ma mémoire est bonne, à différentes hypothèses pour tenter d'expliquer le comportement mystérieux de Chiara. Votre serviteur avait de son côté laissé tombé cette affaire dans laquelle il ressemblait par trop à un marin qui dirige consciemment son navire vers la tempête. Besoin de calme, pas question de me prendre la tête pendant cent millions d'années non plus. J'avais donc rangé ma panoplie de sentiments dans le tiroir approprié, et bien que je n'eusse pas encore oublié la belle, mon coeur était toutefois apaisé, et je goûtais à nouveau au bonheur du solitaire. Je dormis assez peu la nuit de mardi à mercredi, trop occupé à penser à elle et à ce que j'allais bien pouvoir lui dire, espérant qu'elle ne refuserait pas le dialogue. Ma réflexion nocturne m'amena à la conclusion suivante : le mail est le pire des moyens de communication pour les amoureux qui démarrent, et ce pour plusieurs raisons. D'abord, et c'est aussi vrai pour toute forme d'écriture, je pense, les sentiments sont des choses extrêmement complexes à coucher par écrit. Celui qui veut les exprimer par les mots est obligé d'avoir recours à tout un tas d'artifices pour arriver à décrire les tourbillons dont il est le siège. Souvent, les images y sont nombreuses, les comparaisons fortes, et l'enchaînement des idées aussi organisé que le jardin lorsqu'on rentre de deux mois de vacances. Cela fait que les risques de confusion sont nombreux. Les images qui font rêver l'écrivain peuvent avoir dans le vécu du lecteur des connotations totalement différentes, les mots n'ont pas le même sens d'une personne à l'autre, bref, la menace de ne pas se comprendre est grande. On peut comparer cela à un processus d'encodage, dans lequel l'écriture est alors une façon de "coder" une émotion, les problèmes surgissant de l'autre côté du fait que la personne n'a pas forcement le même algorithme de décodage, et qu'il résulte qu'elle déduit, des mots, des sentiments au final différents de ceux qu'on voulait y exprimer. Je pense qu'écrire est moins dangereux une fois que l'amour est lancé ; c'est une question d'inertie. Un amour en pleine vitesse, quand il prend un gnon, ça le ralentit un peu, mais ça ne l'arrête pas. La confiance est acquise, on préfère remettre sa compréhension en cause que les sentiments de l'autre lorsqu'il y a confusion. Parce qu'on sait que l'autre n'aurait pas décemment pu vouloir dire des choses pareilles. On le connaît assez pour en être convaincu. Ensuite, le courrier est traitre, au sens où il est beaucoup plus réfléchi et moins naturel que la parole. Il m'arrive par example de m'énerver par écrit simplement pour le plaisir de l'argumentation. C'est un écueil à éviter. Par ailleurs, le fait que la personne ne soit pas juste en face de nous est dangereux. On peut gagner trop de confiance du fait qu'on n'a pas le regard de l'autre sur nous, on peut aussi dire des choses qu'on ne dirait pas si la personne était là parce que sa simple présence nous rappellerait le respect qu'on lui doit et nous laisserait deviner la douleur qu'on lui infligerait en laissant libre cours à notre colère. Enfin, la parole a l'immense avantage sur le courrier que les mots n'y sont pas réduits à eux-même. En effet, s'y ajoute le ton de la voix, l'expression du visage, la gestuelle, qui sont autant d'élément qui véhiculent une quantitè d'informations non négligeable. Si Chiara m'avait fait sa blague face à face, j'aurais senti à sa voix, à son sourire, qu'elle déconnait. Et quand bien même serais-je tombé dans le panneau, elle aurait pu rectifier le tir immédiatement, voyant que cela m'attristait, évitant à ma rancoeur de se développer. Ce qui amène encore un inconvénient du courrier : le fait qu'il n'est pas spontané. Trop de temps s'écoule entre l'échange, qui fait que 1. les sentiments se développent dans des proportions irréalistes sur le terreau du silence, 2. on a le temps de réfléchir bien plus qu'on ne devrait, envoyant des pages compliquées là où deux mots suffiraient pour tuer le serpent dans l'oeuf. Et plus on en écrit, plus on augmente le risque de confusion. Enfin, s'ajoute dans mon cas le fait que les dialogues sont en anglais, que je ne maîtrise pas aussi bien que notre belle langue française, et que Chiara pratique avec encore une certaine difficulté je crois. C'est le petit plus qui fait que les quiproquos deviennent quasiment inévitables. Enfin, j'ai réussi à tirer cette histoire au clair dans ma tête, et voilà mon coeur calme comme avant. A tel point que je ne fus guère ému hier lorsque je reçus, après cinq jour de silence radio, trois messages de Chiara. Le premier arriva dans la matinée : "I think we need to talk. I'm not angry at you, but I have the feeling I don't know you enough...". Cela me fit plaisir. J'avais eu un peu peur qu'elle refuse le dialogue, auquel cas de toutes façons je n'aurais rien perdu, car on ne construira jamais rien avec quelqu'un qui ne veut pas dialoguer (et je pense que le dialogue est la base de toute construction amoreuse solide). Puis, deux messages dans la soirée : "I'll arrive around 7pm, how can I join you in the evening ?", auquel je répondis que je passerais chez elle vers 8h, lui laissant le temps de retrouver ses marques et de se reposer un peu, et enfin, pour renouer avec l'art du mail-SMS qui fait tout le charme de mon italienne : "I miss you". Celui là, j'avoue que je ne l'attendais pas. Quoique... N'avais-je pas pronostiqué un certain relâchement dans son attention lorsqu'elle partirait, du fait de retrouver tous les gens qui l'aiment et de n'avoir plus guère besoin de moi là-bas ? Je ne serais pas surpris que cela soit simplement le contre-coup. Elle quitte sa famille et ses amis, et réalise qu'elle va retourner en terrain étranger, où les amis sont rares et l'affection précieuse. D'où le changement d'orientation. On voit que j'analyse les choses, comme toujours, mais sans y mettre trop de coeur. Nous verrons comment ça se passe ce soir, et je me garderai bien de toute flambée de sentiments, cette fois. Profiter de l'instant, ne pas s'engager dans les grands travaux, rester zen. On verra plus tard si ça vaut le coup de passer la vitesse supérieure. C'est donc avec calme et confiance que j'aborderai désormais cette relation, ce qui n'est pas un mal. En espérant que mon détachement ne m'empêche pas de vivre des belles choses, car je commence maintenant à me demander si j'ai tellement envie de m'acoquiner avec elle... En même temps, avec ce que j'ai dégusté pendant son absence, refuser ce qu'elle pourrait me donner à son retour serait le comble, non ? Nous verrons, parfois je crois qu'il faut savoir mettre son cerveau en standby (enfin depuis 23 ans que je cherche le bouton, je crois que s'il existait, je l'aurais trouvé...;)). Ecrit par Barjac, le Jeudi 21 Août 2003, 13:32.
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