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Un journal en ligne peut-il vraiment etre intime ?
Et si je me pose la question, c'est de toutes evidences parce que la reponse n'est ni un oui en bloc, ni un non indiscutable. Essayons alors de voir dans quelle mesure on peut parler de journal intime lorsqu'il est public, et les limites d'une telle intimite (fait ch... ce clavier anglais, sans les accents, on dirait presque que j'ai ecrit "antimite" : "interessons nous donc aux limites de l'antimite en ligne". Ca devient vaguement surrealiste, hein).

"Journal : Carnet dans lequel une personne note regulierement ses reflexions, ce qu'elle a vu ou fait, etc."
"Intime : qui est tout a fait prive." (Dictionnaire universel francophone, mais je suppose qu'on trouverait a peu pres la meme chose dans le Larousse)

La contradiction que souleve la notion de "journal intime en ligne" est evidemment que celui-ci devient, du fait de sa libre consultation, public, et qu'un journal ne saurait etre a la fois public et prive. A moins toutefois que le prive ne devienne intime. Une telle chose est-elle possible, a savoir peut-on reellement livrer notre intimite ("livrer notre antimite..."), par l'exercice du journal, aux autres ?
Un premier element de reponse consisterait a avancer qu'un journal intime est, dans sa forme traditionnelle, un calepin dans lequel on couche par ecrits nos sentiments, nos emotions, mais aussi le recit de notre vie au quotidien. Ce qui fait l'intimite d'un tel journal n'est donc pas, a priori, tant ce qu'on y ecrit, que le fait qu'on le cache sous son matelas, derriere une plynthe mal fixee, sous une pile de slips ou sur une planche astucieusement posee au dessus d'un tiroir de bureau (desole si je revele votre cachette favorite, mais vous savez, votre moman la connaissait deja parce qu'elle avait la meme a votre age, et votre popa s'en fout sans doute passablement). En un mot, le journal est intime avant tout parce qu'on le soustrait a toute autre lecture que la notre. Par consequent, si le journal est rempli de maniere intime, selon les regles decrites ci-dessus, mais que brusquement son auteur (ou un ayant droit, cf. le journal d'Anne Frank) decidait de le rendre public, on aurait alors un journal intime puisque se pliant aux regles de l'exercice, mais public puisqu'accessible a toute personne desireuse d'y jeter un oeil.

La mise en ligne de son journal est toutefois differente de l'exemple precedent. En effet, jamais Anne Franck n'a destine son journal a etre publie, et il a toujours ete pour elle tout ce qu'il y avait de plus secret. C'est cette assurance du secret qui permet a celui qui ecrit un journal d'y livrer tout ou partie des coins les plus recules de sa personnalite. Qu'en est-il en ligne ? Il n'y a donc plus de secret, et l'auteur, cette fois, est pleinement conscient que, potentiellement, des milliers d'yeux iront parcourir son journal. Plus de secret ? Hum, attendez. Il en est tout de meme un, de secret, mais d'une autre sorte. C'est celui de l'anonymat. Le journal n'est donc plus secret en ce qu'il est cache precieusement, mais en ce qu'il est anonyme. Plus encore, il y a fort peu de chances que les lecteurs aient la moindre de chances de (re)connaitre l'auteur. Si l'on y songe, ce qui est embarassant lorsque quelqu'un lit votre journal intime c'est le fait que 1. il a acces a une part de vous que vous ne voudriez pas forcement lui ouvrir, 2. il est capable de faire le lien entre les choses racontees et la personne qui les a ecrites. C'est surtout ce second point qui est le plus genant. En effet, que m'importe que mon journal intime soit lu par, disons, mes propres parents ou ma petite amie, si je suis assure que ceux-ci seront incapables de retrouver que j'en suis l'auteur ? Ou encore, que m'importe, meme si mon nom est sur la couverture, que le lecteur en soit quelqu'un qui me soit totalement inconnu (et reciproquement) et pour qui je ne suis et ne resterai rien qu'un type parmi quelques 6 milliards ? Hors, internet ne cumule-t-il pas ces deux conditions, savoir l'anonymat de l'auteur et l'absence de tout lien entre lui et le lecteur ?

Dans de telles conditions, il est alors effectivement possible d'avoir un journal qui reste intime, meme s'il est devoile en ligne. Aussi longtemps que personne ne connait mon identite, je puis m'y livrer avec tout autant de confiance que je le fis dans la version papier, certain de n'etre jamais que "le type qui a ecrit ces horreurs" (au pire, evidemment ;) ) et de n'avoir jamais a porter la responsabilite de choses qu'autrement je me garderais bien de reveler.

Se pose cependant un autre probleme. Le journal intime, dans sa forme traditionnelle, n'est pas destine a etre lu. Cela affecte profondement la facon dont on y ecrit. Je n'ecris certainement pas de la meme facon ce que je ne destine pas a la lecture et ce qu'au contraire j'y destine. L'expression n'est pas la meme, le style sans doute different. Il arrive que l'on s'adresse a son journal intime comme a une personne, tant il est vrai qu'ecrire pour une audience reduite a notre seule personne est peu naturel. Mais est-ce que l'interet de meler internet et le journal intime ne serait-il pas justement la, a savoir dans la possibilite, en offrant son intimite non plus a un lecteur imaginaire, mais bel et bien reel, humain, d'avoir enfin une reponse de sa part ? Qui n'a pas reve un jour de decouvrir, dans son calepin, un conseil, une parole rassurante, un clin d'oeil de la part de cet ami imaginaire qu'est ce journal ? Et bien, voila peut-etre que ce doux reve prend forme concrete, avec le journal en ligne, et la possibilite au lecteur de nous apporter son avis, son soutien, cette preuve de sa presence qui manquait tant au journal sur papier ! (Faudrait mettre ca sur la page d'accueil, avec Wagner en fond sonore, quel coup de pub ! - Je deconne evidemment.)

Et pour en revenir a cette question de style, il est evident qu'un journal en ligne N'EST PAS 100% similaire a un journal sur papier. Le mien me le demontre de lui meme, parseme d'allusions, de parentheses, qui s'adressent a un lecteur autre que moi, et qu'il ne me viendrait pas a l'idee de faire dans un journal papier. Il y a donc une difference indeniable, du fait que l'auditoire a change, s'est elargi.

Enfin, car il faut bien finir (si ce n'etait que moi, je trouverais surement encore des choses a dire, mais comme il y a peut-etre des gens qui vont lire ca, je me sens coupable d'avoir fait si long, deja, alors je vais arreter la), que le journal en ligne ne tombe pas dans l'ecueil de la mythomanie (non que cela soit ininteressant en soi, mais on sort alors du cadre du journal pour entrer dans celui de la fiction), tant il serait facile de raconter tout et n'importe quoi, chose que jamais on ne ferait dans un journal qui nous est destine (car la mythomanie sans auditoire, nous la pratiquons tous au quotidien, ca s'appelle plus communement le reve eveille, et ca n'a besoin ni de plume, ni de papier). L'honnetete restera donc, a mon humble avis, ce qui guarantit l'appelation Journal Intime (AOC, comme le vin) sur le net, et donne tout son charme a l'exercice. Sur ce, fini de s'astiquer les neurones sur le sujet !

(Ceux qui ont lu jusque la, je vous applaudis. Toutefois, vous devriez quand meme aller prendre le soleil - a moins que vous soyez comme moi dans un pays ou on roule tout le temps et ou il pleut a gauche -, car enfin m..., on est en Aout ;))

Ecrit par Barjac, le Samedi 2 Août 2003, 02:31.
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Commentaires
Le 02/08/03 à 09:13
Peut-on poser le problème autrement ? Le journal n'est pas obligatoirement intime. Il peut être aussi un prétexte à l'écriture, sous couvert d'un certain anonymat. Etre lu et critiqué pour progresser, n'est-ce pas aussi un des buts possibles du journal en ligne ?
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Le 02/08/03 à 16:28

Je suis d'accord avec l'un et l'autre. Je trouve aussi qu'un journal dont on sait qu'il y aura un lecteur ne peut pas être complètement intime, car il ne sera pas identique. Moi j'écris beaucoup à coté, et je sais que ce n'est pas la même chose, parce qu'effectivement à mon journal papier, je ne lui explique pas qui est fabrice ou jacques. Mais ceci dit, je suis d'accord avec toi quand tu parles du regard objectif de l'autre. C'est vrai, si on pose la chose autrement. Comme ce n'est pas la même démarche, ce n'est pas le même resultat, obligatoirement.

Je pense que sur le net, l'idée d'un journal est de se détacher de ses histoires. Quand on est le nez dans ses affaires (journal papier), on s'étouffe là dedans, le seul lecteur c'est nous, donc on ne se remet pas en question généralement. Alors qu'avec le fait d'avoir un lecteur, les commentaires des uns et des autres, ça nous détache de tout ça, et nous oblige à aborder les choses avec moins d'emprise, plus de recul. C'est ce que je trouve pas mal car souvent des gens vous disent des choses auxquelles vous n'aviez pas pensé.

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Le 02/08/03 à 16:55
Ma question se basait uniquement sur le journal intime, tel qu'on l'entend habituellement, et non sur le journal en general, mon objectif etant - et j'aurais peut-etre du le faire remarquer - de savoir si il m'etait possible d'abandonner le journal intime papier pour le journal intime online.

Mais, tu fais bien de le preciser, avec le net on a la possibilite de depasser le cote intime, de par l'audience qu'on a, et de faire effectivement un journal tout court. Avec les avantages qu'Alezia et toi soulignez, a savoir la possibilite d'un debat, d'un partage, qui fait avancer les choses bien plus que dans un journal purement intime ou tu ressasses ton propre point de vue en boucle. Non que cela ne te permette pas une certaine remise en question, mais ce sera toujours biaise d'une certaine facon, jamais aussi objectif et desinteresse que ca pourrait etre si le jugement porte venait de quelqu'un d'autre.

En tous cas, merci a vous deux pour ces commentaires tout a fait pertinents.
Répondre à ce commentaire
Le 03/08/03 à 11:23

 

Bonjour :) !

 

La réfléxion est d'autant plus intéressante pour moi qu'elle est l'objet de mon premier article de mon journal bien que je ne m'y sois pas donné tant de peine pour creuser la question, à ton image ... mais je suis bien heureux que tu l'ais fais, ainsi ma réfléxion se trouve prolongée ;)

Pour ma part, m'étant déjà posé à plusieurs reprises la question, j'avais abouti à une position autre étant donné que mon journal est à la base déjà informatisé (j'ai quitté mes pictogrammes pour la discipline d'une mise en page de traitement de texte) et que j'y étais déjà parti du principe que toute intimité où qu'elle soit révélée connaît toujours un risque d'être dévoilée (maman qui touche à la pile de slip ou dudulle qui s'est dit que le ptit cahier avec des chtits coeurs qu'il vient de trouver au pied du lit était bien joli ...); je n'ai jamais écrit que mes sentiments intimes et cela sans jamais désigner qui que ce soit directement ...

En fait ce que le journal a d'intime, que ce soit au fin fond d'un de mes répertoires ou en ligne, c'est que les pensées que j'y livre sont de celles que le quotidien m'astreint à dissimuler, la partie de mon être qui ne peut s'affirmer au grand jour ...

Mais dernièrement je me suis dit que l'intérêt d'une lecture d'autrui de ce morceau d'intimité est de partager une partie de nous que le quotidien ne nous permet pas, anonymat ou non ... en fait l'intérêt est ici d'offrir avant tout une intimité et d'exposer celle-ci seule au jugement des autres contrairement au quotidien où l'apparence est le premier jugement qu'on nous appose ... ainsi peut-on faire des rencontres que le quotidien ne nous aurait jamais permis ... après il est vrai que ça reste subjectif, et que chacun doit savoir s'il est honnête avec son intimité ou si celle-ci brosse un portrait apprété et arrangé pour le regard des autres ...

Personnellement, c'est un peu comme si j'écrivais spontanément et sentimentalement ce que je suis dans un instant précis et que seulement après cette "catharsis" je prenne conscience du fait que mes mots ne se sont pas seulement dévoilés à mes yeux mais également à ceux des autres ... bon il y a toujours un brin de conscience mais je considère que je n'ai rien à cacher de ma nature profonde si je souhaite que celle-ci puisse s'affirmer au grand jour ...

Hum ... essayons de ne pas faire un commentaire plus long que ce qu'il est censé commenter ;)

Songe :)

Répondre à ce commentaire
Le 03/08/03 à 16:40
Hi Songe,
Merci pour ton commentaire :)

Quelques remarques de ma part :

" (...) toute intimité où qu'elle soit révélée connaît toujours un risque d'être dévoilée"

Exact. Chez moi, toutefois, je n'ai jamais eu ce probleme parce qu'il y a un sacro saint respect de l'intimite qui fait que je pourrais laisser mon journal sur la table du salon, personne n'irait y jeter un oeil. J'ignore si ce pretendu respect ne cache pas en realite un desinteret plus troublant, et je prefere ne pas le savoir, a vrai dire (de toutes facons, maintenant c'est un peu tard pour avoir la moindre importance). Toujours est-il que je n'ai jamais eu cette crainte du "Qu'arrivera-t-il si on met la main sur mon journal ?", et ai donc toujours pu m'y livrer avec la confiance la plus aveugle. Le fait, a cause du risque d'etre decouvert, de s'imposer des restrictions, m'apparait comme une menace envers l'exercice du journal intime. Quel est l'interet d'avoir un journal "intime", si l'on ne peut y evacuer qu'une partie de notre intimite ? Je ne dis pas que remplacer les noms par leurs initiales soit malvenu, bien au contraire. Mais je pense qu'on devrait (je dis on, mais c'est a moi que je pense, car chacun definit ses propres regles comme bon lui semble) ecrire son journal non pas comme quelque chose susceptible d'etre decouvert, mais bien comme quelque chose qu'on pense ne jamais l'etre, de maniere a pouvoir s'y livrer pleinement.

"(...) c'est un peu comme si j'écrivais spontanément et sentimentalement ce que je suis dans un instant précis"

Tres bonne remarque. Je n'avais effectivement pas aborde la notion de spontaneite (peut-etre aussi qu'elle ne constitue pas une difference entre le journal online et le journal papier), mais il est vrai qu'un journal est un peu comme un "album photo interieur", ou chaque jour on depose un cliche de notre etat emotionnel a l'instant d'ecriture.
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