Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)
Session
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?

Articles par rubrique
Discussions actives
Autres projets
Ailleurs
Blogs favoris
Recherche

Archive : tous les articles
Tribune
Gamin : Hello ami Barjac, l'amoureux des mots... Un petit tag pour toi [Lien] Au plaisir de te lire...
Gamin : Jolie skin en passant, j'aime beaucoup...

Prière pour un coeur qui se meurt
Il souffle sur ma ville un vent comme seule la Provence en possède, impétueux, sifflant, faisant de la maison craquer la charpente et trembler les volets. Je suis sorti fumer, dans la nuit glacée, sous un ciel couvert d’étoiles. Je crois que Dieu a posé sur le monde des hommes un ciel plein d’étoiles, un infiniment grand, pour nous rappeler qu’aussi haut que l’on s’élève parmi ses semblables, on n’en reste pas moins un infiniment petit. Et face à ce spectale, qui toujours me ravit, parce qu’il me remet à ma place sur l’échelle des choses, je me sens humble.

Debout sous les étoiles, au chaud dans mon écharpe, j’ai pourtant soudain une incertitude, une question qui surgit devant moi et à laquelle, pour une fois, je n’ai pas de réponse toute faite, pas de mots faciles à aligner pour laisser croire que la vie n’a sur moi aucune emprise. Cette question, c’est, là, au milieu de la nuit, sous ce ciel étoilé : voudrais-je partager cet instant, voudrais-je le partager avec une femme que j’aimerais, ou avec un ami ? Et terrible constat, mon « oui » ne s’élève pas sans hésiter. J’hésite, oui, j’hésite, et tout au fond de moi, j’ai envie de dire « non », que je suis bien ainsi, seul en face de ce ciel noir aux mille yeux scintillants. J’ai honte de ce « non », j’ai honte, pour la première fois, de réaliser que je n’ai pas envie d’amour, de proximité. Me voilà seul, et heureux de l’être. Mais qu’est un homme s’il n’a plus la volonté, certaine et indiscutable, d’aimer ? Que reste-t-il d’humain, à celui qui n’a plus l’envie d’aimer ? J’ai peur d’un tel constat. Car si je creuse un peu, et que je me demande ce qui pousse les gens à vouloir être aimé, je me rends bien compte que si leur coeur demande, c’est parce qu’il veut pouvoir donner en échange. Celui qui veut aimer, c’est simplement celui qui, déjà, aime. Et moi, moi qui n’ai plus cette envie, je me demande alors si ce n’est pas là la preuve que ce coeur qui est le mien n’aime plus. Non, je n’ai pas envie, de partager ma nuit avec une fille, ni avec un ami. Elle me plaît ainsi, belle de solitude, mais d’une solitude qui, parce qu’elle se suffit à elle-même, est peut-être l’aveu d’un amour perdu pour mon prochain. Et si, à 23 ans, je n’ai déjà plus ce malaise qui vient de n’être pas aimé, ce malaise dont l’absence trahit un coeur qui s’est tu, alors que serai-je dans 10 ans ? Seul et heureux ainsi, parce que n’estimant pas mon prochain suffisamment pour lui donner mon amour, cet amour qui me rendrait ce prochain désirable... Ce constat me fait peur, ce soir.

Même chez le timide, celui qui cache ses sentiments, le coeur bat encore, espère, désire, a besoin d’être aimé. Mais chez moi, rien de tel. Je ne veux plus aimer. Est-ce d’avoir trop donné, d’avoir brûlé d’amour, et dans les flammes de mes passions, laissé mon coeur se consumer entièrement ? Je n’attends plus du monde qu’il me fasse rencontrer une âme féminine qui réponde à la mienne, parce que mon âme n’appelle plus, ne demande plus, et par conséquent, n’a pas besoin de réponse. Je m’aimais mieux encore, pleurant ma condition, m’apitoyant sur mon sort, car j’étais malheureux, et que mon malheur de n’être point aimé disait : mon coeur bat, il bat pour vous, pour elle qui viendra un jour et que j’attends. Mais ce soir, mon coeur ne bat plus ; vous lisez donc un mort.

J’espère que ce n’est qu’un passage, un de ces moments où l’on croit pouvoir se suffire à soi-même. Un de ces moments dans lesquels j’ai un jour abandonné une fille qui m’aimait, et que j’aurais à regretter longtemps ensuite. Ce soir, pas même Ch. ne me manque, et cela me terrifie. Ce calme en moi, ce silence, c’est celui de la mort. Un homme qui perd son coeur perd sa vie. Car à quoi sert de vivre, si ce n’est pour aimer ? Seigneur, toi qui as mis tes étoiles dans le ciel, qui les as mises là pour que ceux qui s’aiment les regardent en se serrant l’un contre l’autre, Seigneur penche-toi sur mon coeur, donne-lui à nouveau ton souffle de vie, et qu’il souffre, et qu’il pleure, car dans sa tourmente, c’est son humanité qu’il crie, le besoin de son frère, le besoin d’être aimé.

Sera-ce la fierté qui m’aura tué ? Ou sera-ce d’avoir laissé mon esprit assassiner mon coeur, le tuer à coup de belles pensées grâce auxquelles je l’ai guéri, guéri de cette maladie mortelle qu’est la vie ? Pitié, faites qu’il n’en soit rien, et que demain je me lève en pleurant pour Ch. ou pour une autre, ou encore pour un ami. Qu’il est terrible, pour un homme, de pouvoir affirmer : ce soir où je suis seul, personne ne me manque.

Donne-moi, Seigneur, donne-moi d’aimer à nouveau. Redonne-moi l’estime que j’avais autrefois pour les femmes. Redonne-moi l’admiration que j’avais pour les hommes. Lave de ce dégoût mon esprit contaminé, qui a tourné le dos à ceux qu’il faut aimer, pour aimer des idées, des idoles dans le corps desquelles ne coule aucun sang sinon le mien. Ne fais pas de moi le plus bel exemple d’un individualisme que j’ai voulu combattre. Ne fais pas de moi cet homme moderne que j’ai toujours blâmé. Redonne-moi un coeur, un coeur aimant, souffrant, désirant. Donne-moi à nouveau de trouver mon lit trop grand et trop froid, mes journées vides et ma solitude pénible. Je ne veux pas, si jeune, tourner le dos à l’homme. Le nier, ce serait me nier moi, ce serait nier ce pour quoi je suis fait : aimer. Nous naissons plein d’amour, que nous donnons à nos parents, puis à nos amis, puis à celle que l’on choisit pour compagne. Que cet amour ne s’éteigne pas chez moi ; souffle, Seigneur, de ce souffle divin qui mit la vie en Adam, sur les braises déjà grises de mon coeur, afin qu’il brûle encore, de cette flamme vive, m’éclairant au dedans, et rayonnant sur ceux que j’aime. Ne me fais pas trahir les idéaux que j’ai portés en moi jusqu’ici. Entends ma prière, Seigneur, et donne-moi d’aimer mes semblables, et de vouloir qu’il m’aiment, car c’est là la nature première de ta créature, que tu créas à ton image, emplie d’amour.

Amen.

Ecrit par Barjac, le Mardi 23 Décembre 2003, 10:52.
Laisser un commentaire
Commentaires
Le 16/01/04 à 12:07
salut à toi Barjac
toujours autant de talent pour faire partager tes émotions et cet état sans vie, d'un calme qu'on n'aime pas : le mythe de Sisyphe de Camus raconte "
Cet univers désormais sans maître ne lui paraît ni stérile ni fertile" est-ce celui dont tu parles? Etre maitre de son destin peut apporter cette satisfaction : "Pour le reste, [Sisyphe] se sait le maître de ses jours". Amère satisfaction face à une terre inerte qui n'a plus les couleurs de l'espérance Toi qui étais - qui est sans doute encore - fait pour aimer, où sont passés les désirs d'autrefois, est-ce une preuve inéluctable du temps qui passe et qui laisse vides les amours qui auraient été possibles? Il n'y a que de la malchance à ne pas être aimé, il y a du malheur à ne pas aimer.
"pour que ceux qui s’aiment les regardent en se serrant l’un contre l’autre" : n'es-tu pas toi-même ému par la force de tes expressions? Ne ressens-tu pas ce vide, ce manque fondamental qui saurait faire battre ton coeur? Ch. te manque, tu as rêvé d'elle, et cette solitude que tu t'imposes dans ce passage ne doit te convenir qu'en partie. Peut etre préfères-tu cette solitude pour te donner cette force qui est d'être maitre de ton destin : seul parce que je le veux... je me suis moi-même interrogée en regardant sans doute les memes étoiles que toi, pas de réponse aux mêmes questions brandies vers l'infini, bien sur le désir fou de recommencer, destination surprise, aller simple..., Aimer à nouveau : espoir sans raison ou risque disparu.
Répondre à ce commentaire
Le 06/02/04 à 12:08

Ma chère Annaëlle,
Tout d’abord excuse le délai pour fournir une réponse à tes commentaires. J’ai cette fâcheuse tendance à remettre les choses à demain, mais je ne les oublie pas pour autant.

toujours autant de talent pour faire partager tes émotions et cet état sans vie, d'un calme qu'on n'aime pas : le mythe de Sisyphe de Camus raconte "Cet univers désormais sans maître ne lui paraît ni stérile ni fertile" est-ce celui dont tu parles? Etre maitre de son destin peut apporter cette satisfaction : "Pour le reste, [Sisyphe] se sait le maître de ses jours". Amère satisfaction face à une terre inerte qui n'a plus les couleurs de l'espérance

« Ni stérile, ni fertile », cela décrit-il mon univers ? Je ne crois pas. Je le dirais plutôt un peu des deux, fertile dans certains domaines tels que la réflexion, la musique, la lecture, qui sont mes passe-temps du moment, et sans doute aussi stérile dans d’autres domaines tels que la création de nouvelles relations, chose dont je me garde pour le moment, préférant me recentrer sur moi-même, construire ma maison avant d’y inviter ceux que j’aime. Pour ce qui est de l’amour, oui, stérilité dans l’action mais fertilité dans le raisonnement. Je rejette aujourd’hui l’amour pour des raisons qui ne sont pas nécessairement durables. Elles peuvent l’être comme elles peuvent ne pas l’être.

Toi qui étais - qui est sans doute encore - fait pour aimer, où sont passés les désirs d'autrefois, est-ce une preuve inéluctable du temps qui passe et qui laisse vides les amours qui auraient été possibles? Il n'y a que de la malchance à ne pas être aimé, il y a du malheur à ne pas aimer.

Je ne sais si je suis fait pour aimer. J’ai sans aucun doute un coeur qui aime avec passion, voire folie ; cela signifie-t-il que je suis « fait pour aimer », ou au contraire que je n’y suis pas adapté ? Aimer est une chose qui m’échappe totalement, qui me fait perdre tout contrôle de ce que je suis. Lorsque j’aime, je ne fais plus que cela, jour et nuit, à chaque seconde. Je suis incapable de vivre l’amour « raisonnablement ». L’amour n’est pas, dans mon cas, une douce romance, c’est une tempête d’une violence sans qualificatif suffisant. Je ne peux pas aimer et vivre cela de manière calme, je suis tantôt déchiré par une joie trop forte, tantôt écrasé par une douleur insupportable, suivant que j’ai foi ou non en la relation.

Quand j’écrivais cet article, je faisais le constat curieux que pour la première fois s’offrait à ma conscience un état de suffisance. Nulle envie de partager mon présent avec une amie ou un ami, nulle pensée qui me fasse tendre vers un ailleurs plus vert qu’ici. Non, le calme, la plénitude de celui qui se suffit à lui-même. Sur le coup, effectivement, cela m’a effrayé : était-ce que mon coeur était mort ? Etait-ce que plus rien en moi ne brûlait pour mes semblables, que plus aucun rêve de partage ne subsistait ? Un tel constat m’effrayait parce qu’il allait à l’encontre de vérités admises : l’homme est fait pour aimer, et en corollaire : celui qui n’aime plus n’est plus homme. Je crois maintenant que de telles vérités sont erronnées, et que l’homme n’est pas seulement fait pour aimer. Peut-être, à nos âges, a-t-on le sentiment que rien ne compte plus que l’amour ; n’est-ce pas l’âge où garçons et filles se cherchent et se trouvent, pour fonder ensuite une famille ? Pour ma part, j’ai momentanément cessé de croire en l’amour. Je n’ai plus cette foi qui fait que la majorité des garçons et des filles se donnent sans hésiter, sans réfléchir. « Aimer est toujours bon », semble-t-on penser. Je n’en suis nullement certain, et j’ai exposé ailleurs mon point de vue sur la question.

Pour être tout à fait honnête, je crois que je ne vois plus l’amour comme un Eden dans lequel je me jetterai avec joie. Je le vois comme amenant certes, la joie, mais surtout le trouble. En un mot, l’amour éveille ma méfiance bien plus qu’autre chose. Je n’ai plus la vision formidable des femmes que j’avais plus jeune, je ne crois plus en elles comme autre fois, je ne crois plus en l’amour comme remède à tous les maux, ni même comme quelque chose de globalement positif. L’amour ne m’attire plus. Qu’on évoque devant moi tous ces tableaux merveilleux : tendresse, baisers, draps froissés, et je ne peux que répondre : larmes, trouble, éphémère, bouleversement. Et d’ajouter cette question : à quoi bon ? Qu’apporte l’amour ? Qu’apporte-t-il de lui-même, qu’apporte-t-il sinon ce qu’on lui confère, aveuglé par nos émotions ? J’ai peut-être trop réfléchi sur l’amour, et j’ai fini par le voir sous un angle qui n’a plus rien de magique ou fascinant. Je ne vois pas d’intérêt à toutes ces manifestations amoureuses : baisers, câlins, doux regards. Tout cela me semble faux, me gène, me dérange. J’ai tout simplement perdu la foi, je crois. Là où se tenait hier un Dieu magnifique je ne vois plus qu’un trône vide, un néant. Et nombreux sont les fidèles, pratiquants ou non, qui me peignent ses couleurs, ses saveurs, et tendent le bras : regarde, regarde comme c’est beau ! Mais, moi, je ne vois rien, rien du tout. Je vois des gens qui hier se parlaient à peine s’embrasser comme s’ils se connaissaient depuis toujours, et je ne peux pas croire qu’on puisse partager autant aussi subitement. Il a suffit d’un mot, d’un geste, d’un concours de circonstances, et voilà qu’on se retrouve dans les bras l’un de l’autre. Mais pourquoi, pourquoi cet autre plus qu’un autre ? Et surtout, comment ? Oui, comment peut-on s’abandonner comme cela à quelqu’un que l’on ne connaît pas, sinon en se mentant à soi-même, en faisant semblant, pour la beauté de la chose, parce que c’est agréable ? Autant de raison qui m’apparaissent totalement égocentrées (c’est-à-dire ne concernant que moi). On ne se donne pas à quelqu’un, on se donne à l’amour. On est heureux de retrouver ce que notre mère nous donnait lorsque nous étions enfants. Mais, je crois très sincèrement que deux amoureux qui se donnent l’un à l’autre se donnent en fait à eux-mêmes à travers l’autre. Ce n’est pas le bonheur de l’autre qu’ils recherchent, mais bien le leur, à travers celui de l’autre. Ce n’est pas un acte aussi généreux qu’on le prétend. Lorsque j’embrasse une fille, je le fais parce que cela me rend heureux. Bien sûr, cela la rend elle aussi heureuse, mais son bonheur ne m’intéresse que parce qu’il fait le mien. Dans le cas où chacun trouve son bonheur dans l’autre, cela n’a pas tellement d’importance ; on peut prétendre à la générosité. A vrai dire, on ne dispose pas de moyen de savoir si l’amour est égoïste ou généreux. Il peut être aussi bien l’un que l’autre, puisque le bonheur des deux parties est indissociables. « Je veux ton bonheur. » Faut-il mettre l’accent sur « ton bonheur » (amour généreux) ou « je veux » (amour égoïste) ? Difficile à dire. Mais je m’égare du sujet.

Pardonne-moi si je ne trouve pas que le temps ait « laissé vides les amours possibles ». J’ai aimé encore tout récemment, et j’ai passé plus de temps en couple que célibataire au cours des dix dernières années. Et je ne compte même pas le temps que l’on passe à penser à quelqu’un, et pendant lequel on n’est pas tout à fait célibataire. Simplement, depuis Ch., mes amours m’échappent de manière complète. Avec ma seconde petite amie, histoire qui dura à peine une semaine pendant laquelle nous nous vîmes chaque jour, je terminai chaque jour en sanglots, incapable de supporter l’idée qu’une nuit me séparait d’elle. Je n’aurais pas tenu une heure loin d’elle ! Et ce n’était qu’une histoire d’une semaine, à laquelle je mis fin parce que brusquement je cessai d’aimer cette fille. Réaction inhibitrice d’un coeur surmené ? Je l’ignore. La seconde, Chiara, ne fut guère différente. Avec elle, toujours cette même angoisse quasi-phobique de devoir m’en séparer. J’attendais qu’elle s’endorme pour me laisser aller, parfois même je craquais ailleurs, dans une voiture à côté d’elle, au cinéma. Je ne l’étreignais pas comme on étreint une personne chère, je l’étreignais comme on étreint une personne morte. Je ne sais d’où me vient cette perpétuelle angoisse (le terme est faible : phobie serait beaucoup plus exact) de perdre ma petite amie. Une heure loin d’elle et c’est comme si elle venait de me quitter pour toujours. Chose curieuse aussi, j’étais beaucoup calme loin de Chiara qu’avec elle. Loin d’elle, mes angoisses s’effaçaient. C’était vraiment son contact, sa présence, ses gestes, ses paroles, qui me la rendaient vivante, d’une vie dont je ne pouvais m’empêcher de craindre qu’elle la quitte (qu’elle ne me quitte) l’instant suivant. J’ignore si se cache derrière cette angoisse-là un traumatisme enfantin (aurais-je été séparé de ma mère à la naissance ? Pas que je sache). Mais il est sûr que l’état dans lequel me met l’amour est une raison bien suffisante de m’en écarter.

pour que ceux qui s'aiment les regardent en se serrant l'un contre l'autre" : n'es-tu pas toi-même ému par la force de tes expressions?

Ce ne sont pas mes expressions qui génèrent l’émotion, mais bien mes émotions qui génèrent mes expressions :) Le processus est inversé du lecteur à l’écrivain. Par l’écriture, on enferme des émotions dans les mots ; par la lecture, on libère ces émotions de leur cage. Mais si mes expressions peuvent générer des émotions, et bien tu m’en vois très heureux.

Ne ressens-tu pas ce vide, ce manque fondamental qui saurait faire battre ton coeur? Ch. te manque, tu as rêvé d'elle, et cette solitude que tu t'imposes dans ce passage ne doit te convenir qu'en partie. Peut etre préfères-tu cette solitude pour te donner cette force qui est d'être maitre de ton destin : seul parce que je le veux... je me suis moi-même interrogée en regardant sans doute les memes étoiles que toi, pas de réponse aux mêmes questions brandies vers l'infini, bien sur le désir fou de recommencer, destination surprise, aller simple..., Aimer à nouveau : espoir sans raison ou risque disparu.

Justement, non, je ne ressens pas ce vide qui est propre à tant d’autres que moi. Je n’ai pas cette impression qu’il me manque quelque chose. Je commence à me dire que je suis fait pour être solitaire, parce que trop différent (mais pas forcément en bien). Ch. me manque... C’est difficile à expliquer. Ch., c’est un autre moi, un autre temps, un autre monde. Ce monde me manque parfois, mais je sais que d’une part je n’y remettrai jamais les pieds (Ch. appartient au passé, je ne peux pas croire qu’elle puisse appartenir à mon futur, et quand bien même un tel miracle serait possible, je ne suis pas certain de le souhaiter), et d’autre part parce que jamais aucune fille ne viendra remplacer Ch.. Ce n’est pas qu’il n’y ait aucune fille qui puisse relever le défi, c’est que je ne veux pas que ce défi soit relevé. Et tant que je ne voudrais pas estimer une fille comme j’ai pu estimer Ch., je ne pourrai pas aimer. Il est clair que dans la solitude je suis maître de mon destin bien mieux qu’en amour (puisque celui-ci m’échappe totalement en amour !).

Maintenant, il me faut mettre une limite à tout cela. Je pense que lorsque je vivrai à nouveau loin de ma famille, ce qui ne saurait tarder, il me faudra revoir mes théories. Il est aisé d’aimer la solitude lorsqu’elle n’est que l’absence de petite amie. Mais lorsqu’elle est l’absence de tout ami quel qu’il soit, je doute qu’alors on puisse résister longtemps à l’envie d’avoir quelqu’un dans sa vie. Et dans ces cas-là, c’est naturellement vers l’autre sexe que l’on se tourne. Time will tell... :)
Répondre à ce commentaire
Firefox 2
Blog hébergé par