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Nouvelles réflexions sur l'amour.
En réponse au commentaire d'Ezekiel à l'article L'amour inutile.

J’ai effectivement défini le but principal de l’homme que je suis comme la quête du bonheur, et ce non comme un résultat démontré, mais comme une hypothèse admise. J’ignore s’il est si évident que cela que le but premier de l’homme soit réellement la recherche de son bonheur. Le bonheur est sans doute une chose vers laquelle on tend, mais fait-on seulement plus que tendre vers lui, je veux dire par là est-il une chose que l’on fait tout pour atteindre, ou simplement un rêve comme tant d’autres, qu’on laisse dormir dans un coin de sa pensée sans réellement essayer de le concrétiser ? Je ne me suis pas encore posé cette question

Tu le dis fort justement, la passion est désordre. Et comme j'adore ta métaphore du Soda et de l'eau, permets-moi une image de mon cru: ma passion, c'est mon héroïne... celle qui me place dans un état second, déconnecté du mal, dont les sensations sont intenses comme rien d'autre ne peut l'être... et après comme chacun le sait, il y a la redescente... elle est douloureuse, elle crée le manque, la douleur et toute une liste noire que je ne dresserai pas, convaincu que tu sais de quoi je parle. "L'héroïne" me tuera (c'est toujours une métaphore :-) ) mais je ne peux pas vivre sans en prendre à chaque fois que je peux... Tu définis l’amour comme une drogue (ton « héroïne »), et l’image rejoint parfaitement celle que je proposais d’un soda qui non seulement n’abreuve pas durablement, mais même a tendance à augmenter la soif. L’amour est effectivement ainsi : plus on y goûte, et plus on est tenté d’y goûter à nouveau. J’ai bien souvent éprouvé cette sensation de l’amour comme drogue, mais ce n’est pas l’héroïne que j’aurais choisie ; j’y aurais préféré la morphine, drogue qui fait cesser la sensation de la douleur, sans pour autant en soigner les causes. Dés lors, sitôt que la drogue cesse d’agir, la douleur réapparaît, et rien ne nous est plus pressé que de retrouver de quoi remplir à nouveau la seringue. Cependant, la morphine a tendance à endormir, à assommer, ce que l’amour ne fait pas. La comparaison possède donc ses limites, et il faudrait pour être plus réaliste imaginer une morphine qui, tout en supprimant momentanément la douleur, ne plonge pas dans le cirage, mais au contraire augmente l’intensité de l’existence comme le feraient des substances telles que l’adrénaline ou les stéroïdes. Tu auras peut-être eu cette sensation que l’amour ne pousse pas hors du réel, mais au contraire dedans, et que lorsqu’on aime, notre perception des choses qui nous entourent semble accrue. Je m’extasiais ainsi alors que je passais un moment avec Chiara au bord d’un étang : c’était comme si l’amour avait ouvert toutes les fenêtres de mon coeur, et que s’y engouffraient brusquement toute la lumière du dehors. Les nuages poussés par le vent, quelques canards caquetant paisiblement, un gamin jouant avec sa mère, toutes ces choses me semblaient nouvelles, comme si jamais auparavant je ne les avais vraiment remarquées, ni senti l’étrange beauté qui s’en dégageait. De même que lorsqu’on dirige la nuit une lampe de poche sur quelque objet, le voilà qui retrouve forme et couleur, l’amour semble rayonner (depuis nous) et nous renvoyer de notre environnement une image nouvelle et plus précise. Peut-être l’amour fait-il basculer le coeur dans un état de grâce qui ne se limite pas à l’être aimé, mais déborde sur tout ce qu’il y autour, et le monde entier semble soudain d’une rare beauté.

Tu définis le bonheur comme le niveau zéro d'une échelle à double sens et j'en ai la même définition. Cependant le bonheur n'est pas le but ultime de ma vie... je sais cela n'a rien de raisonnable, mais je ne peux m'empêcher de penser que lorsque notre heure approchera, les images qui réchaufferont mon corps seront celle qu'ont imprimées ma passion... Tu parles de passion, et sans que tu le dises, je sens pourtant que tu as dans l’idée cette même maxime que j’ai moi aussi longtemps défendue : la passion fait vivre, l’homme sans passion est un homme qui ne vit pas. Pourquoi cela ? Les raisons en ont été énoncées à l’instant, je crois. L’amour nous fait vivre quarante huit heures dans une journée, il semble nous donner la capacité soudain d’éprouver deux, dix, mille fois plus de choses que durant son absence pour un laps de temps égal. Parce qu’il nous « sensibilise », c’est-à-dire augmente la réceptivité de notre coeur, une journée d’amour est incroyablement plus riche en sensations qu’une journée sans amour. L’amour possède un côté nouveau, qui brusquement chasse la routine en donnant aux faits et gestes que l’on ne remarquait même plus un visage nouveau qui fait qu’on en prend conscience à nouveau. Acheter un sandwich à midi était une chose que je faisais chaque jour en Angleterre, au point que c’était devenu un automatisme, et je n’avais pas même conscience du chemin qui me menait à la sandwicherie, ni de l’acte de manger. Avec Chiara, la chose avait pris une apparence toute nouvelle, comme rafraîchie, et chaque pas que je faisais sur ce même chemin parcouru cent fois me semblait nouveau, transformé par le fait d’avoir dans ma main la sienne, de sentir son parfum dans l’air, de l’écouter, de lui parler. Des lieux qui m’étaient familiers me semblaient inconnus, et je les découvrais à nouveau dans la lumière de mon amour. Ainsi, l’amour est un peu comme un soleil de printemps sur notre vie, qui redonne aux gens, lieux, faits desséchés par l’habitude un regain de sève, et les voilà qui se colorent, bourgeonnent, fleurissent et retrouvent leur fraîcheur originelle. C’est une première raison qui fait que l’amour donne le sentiment de (re-) vivre, parce qu’il augmente notre perception du monde et y replace les choses qu’on avait cessées de voir.

Une deuxième raison à cela est celle de l’intensité des sensations. Tu conviendras que l’amour intensifie énormément celles-ci. Dans une journée routinière, l’éventail des sensations est relativement mince. Tout au plus le coeur sort-il de son sommeil pour une tranche de rire ou de colère, une joie ou une contrariété qui ne dure jamais bien longtemps. Au final, l’étendue de nos sensations se restreint à une bande étroite autour de la neutralité, entre un peu de joie et un peu de peine. Je prends une image mathématique pour mieux illustrer la chose. Supposons que le zéro corresponde à une ligne horizontale, et qu’en un point de celle-ci on fixe une aiguille. Cette aiguille peut se mouvoir de 90 degrés vers le haut (joie maximale) et de 90 degrés vers le bas (peine maximale). Admettons que l’on mesure la quantité de peine ou de joie par la distance qui sépare la pointe de l’aiguille de la ligne de neutralité. La peine ou la joie maximale correpond à la position perpendiculaire de l’aiguille, et sera donc égale à la longueur de l’aiguille, avec entre les deux tout l’éventail des gradations possibles. L’amour ne fait rien d’autre à mon sens qu’augmenter considérablement la taille de l’aiguille. Mettons qu’elle la multiplie par dix. Dés lors, pour un angle égal, la nouvelle aiguille mesure une sensation dix fois supérieure à celle mesurée par l’ancienne aiguille, et la nouvelle bande est par conséquent dix fois plus large que la précédente. Tu auras sans doute remarqué, toi qui sembles avoir de amour une facture proche de la mienne, qu’amoureux, on oscille entre des peines immenses (qu’on dit parfois infinies, alors qu’il faudrait simplement dire qu’elles atteignent le sommum de notre perception) et des joies non moins immenses, au point qu’on finit par avoir le sentiment qu’il n’y plus de juste milieu. Supposons pour expliquer cela que notre aiguille de tout à l’heure mesure 1 cm en période normale (en bleu), et donc 10 cm (en rouge) en période amoureuse. On conviendra qu’en temps normal, la bande allant de -0,5 cm (peine) à +0,5 cm (joie) autour du zéro est une « bande de neutralité » (bleu pale), dans laquelle nos émotions peuvent être négligées (car je doute que l’aiguille puisse vraiment se stabiliser sur le zéro parfait). En période normale, cette bande représente la moitié de la bande totale. La moitié du temps, on n’éprouve « rien d’important ». Lorsque l’on tombe amoureux, la bande totale est donc décuplée, et la bande de neutralité (qui n’a pas changé) ne représente donc plus que 1 cm pour 20 cm. Par conséquent, si l’aiguille oscille toujours de la même manière (supposons-le), elle passe dix fois moins souvent dans la bande neutre, c’est-à-dire que l’on éprouve dix fois moins d’émotions négligeables qu’autrefois. Maintenant, j’ignore si l’amour correspond à un rapport d’un pour dix. Peut-être pour certaines personnes représente-t-il un rapport moindre, et pour d’autre un rapport bien plus grand. Tout cela pour illustrer cette sensation curieuse qu’en amour, on a l’air d’osciller entre deux extrêmes, l’un de joie (moments d’amour partagé), l’autre de peine (séparation physique — distance — ou morale — doutes, brouilles). Ce long développement permet d’ajouter aux raisons de notre maxime « aimer, c’est vivre » un second point (le premier étant l’élargissement des perceptions) : l’amplification des émotions. Il est clair que ma division en deux points est un peu arbitraire. On aurait tout aussi bien pu tout regrouper en un seul, car il est évident que l’élargissement des perceptions et l’amplification des émotions sont deux manifestations du même phénomène. La différence est simplement que dans ce second cas, l’impression d’exister « plus » qu’auparavant ne provient pas du fait que le monde renaît autour de nous (du moins à travers notre regard), mais du fait que notre coeur est branché sur ampli. Je pourrais continuer à voir le monde comme il était avant et malgré tout avoir des émotions décuplées, ou l’inverse (qui arrive d’ailleurs parfois sans amour, du moins sans amour pour un être en particulier, juste parce que le soleil donne de telle manière sur tel arbre et que brusquement le monde nous semble transformé. Cela est plus rare, et surtout ne dure pas, à la différence de lorsqu’on est amoureux où la sensation persiste). Je n’ai pas encore expliqué pourquoi selon moi ce second point contribue à se sentir vivre plus abondamment. Accorde-moi un paragraphe supplémentaire pour le faire.

J’ai longtemps défendu, comme toi, une conception selon laquelle il m’était préférable de vivre en souffrant que de vivre dans la neutralité. Autrement dit, que je privilégiais une aiguille plus grande, quand bien même elle n’eut pu se mouvoir que dans la partie négative des émotions. Aujourd’hui, je prends de la distance avec ces choses que j’ai défendues sans vraiment les comprendre. Je ne dis pas que je ne les pense plus, ni que je les pense encore. Simplement, je les mets un peu de côté, le temps de les réfléchir à leur tour, afin de savoir si j’avais raison ou tort, et dans quelles limites. Mais oublions ces considérations et penchons-nous sur la question : pourquoi est-ce que je préfère vivre dans la souffrance que dans la neutralité ? Il semble pourtant clair que sur l’échelle des émotions, le zéro est plus positif, c’est-à-dire plus heureux, que le négatif. Nous avons parlé de la longueur de l’aiguille, de la distance entre sa pointe et le zéro (mesure de l’émotion) mais nous n’avons guère parlé d’une autre quantité qui intervient pourtant dans notre raisonnement : l’intensité. Qu’est-ce que l’intensité de l’émotion ? Selon notre image, elle se définit très simplement par la valeur absolue de la distance pointe-zéro (l’émotion), c’est-à-dire la même distance, mais cette fois non orientée, autrement dit on ne prend plus en compte que la distance, sans se soucier du fait qu’elle soit positive, ou négative. Dans cette vision des choses, « être à un cm de la ligne neutre » est ce qui nous intéresse. On laisse de côté le fait que ce soit « du côté de la joie » ou « du côté de la peine ». Ainsi, que ce soit ma souffrance ou ma joie qui augmente, dans les deux cas l’intensité augmente. Et lorsque je dis « je préfère souffrir que ne rien éprouver », ce n’est pas à l’échelle des émotions que je me réfère, mais bien à celle de l’intensité. Sur l’échelle des émotions, on l’a dit, le zéro est « plus joyeux » (donc plus souhaitable, sauf masochisme) que le négatif. Mais sur l’échelle de l’intensité, le zéro est un minimum en deçà duquel on ne peut aller. Pourquoi, donc, voulons-nous donc parler en intensité plutôt qu’en émotion ? Parce que, bien souvent, on associe l’intensité à une « quantité de vie ». Plus je connais des émotions intenses, plus je vis. Plus mes émotions sont neutres, moins je vis. Aussi, ce n’est plus la quête du bonheur que nous faisons, mais celle de la « vie », et l’objectif n’est plus de vivre le plus heureux possible avant de mourir, mais de vivre un maximum, c’est-à-dire le plus intensément qui soit.

Je pense avoir ainsi expliqué un peu (mais très longuement, fidèle à mes défauts ;)) ta perception des choses. Tu me corrigeras si je m’y suis trompé. On constate alors une chose intéressante : la conception de la vie « quête du bonheur » et celle de la vie « quête de l’intensité » semblent clairement s’opposer, puisque la première, selon notre définition du bonheur « neutre » appelle à l’intensité minimale. Alors se pose une question, que tu as implicitement soulevée le premier : sur mon lit de mort, à l’heure du bilan, quels éléments entreront en ligne de compte ? Sera-ce d’avoir vécu loin des tourments, dans le calme d’une existence de moine consacrée à des plaisirs sereins, ou sera-ce au contraire d’avoir vécu le maximum de ces tourments, qu’ils aient été joyeux ou pénibles ? J’avoue que je n’ai pas de réponse à une telle question, et même qu’elle me trouble. Car après avoir si longuement défendu le bonheur, je réalise que lors du dernier bilan, je comptais bien accorder malgré tout aux émotions fortes une place de choix. Peut-être dans mon cas la solution est que j’ai déjà dans mon bilan provisoire beaucoup de ces émotions, des émotions d’une force rare. Mais cela ne me satisfait pas. Cela me gène de voir mon « bilan des émotions fortes » s’arrêter là. D’autres questions se posent alors. La première, et la plus importante, je crois est : si je veux ajouter d’autres émotions intenses à mon bilan, l’amour est-il le seul capable de me les apporter ? Ou existe-t-il d’autres sources d’intensité ? Tu sembles penser que non, je n’en suis pas convaincu pour ma part. L’amitié est une source d’intensité positive, et il m’arrive d’avoir le blues en repensant aux amis que j’ai pu serrer dans mes bras avec non moins de tendresse (mais sans doute plus de confiance) que s’ils eussent été des petites amies. La satisfaction, le succès dans une entreprise importante, peuvent aussi entraîner des joies immenses. La peur, la mort d’un proche, un échec important peuvent être à l’inverse des sources d’intensité négatives. Il reste matière à creuser de ce côté-là, je pense.

Reforumlons la question initiale : les émotions intenses seront-elles les seules à compter au bilan final ? Je ne le crois pas. Si un jour j’arrive à écrire un roman (ou un traité de métaphysique de l’amour, nous semblons bien partis dans cette direction ;)), et que ce roman atteigne le minimum de succès qui me laissera penser qu’il avait quelque valeur, j’en éprouverai certes une immense joie sur le moment, mais au dernier jour, ce n’est pas cette émotion qui me restera. C’est le sentiment d’avoir fait quelque chose de ma vie, d’avoir apporté ma contribution à l’immense édifice de l’histoire humaine. Cela n’est pas une chose qui nécessite une intensité très importante, et qui pourtant compterait en bonne place (sans doute en seconde, après mon amour avec Ch.) au bilan de ma vie. Le fait même que je mette Ch. en tête de liste semble indiquer que l’amour tient malgré tout la première place au bilan. Mais il suffit d’un amour, de L’amour, et je n’ai pas besoin d’y ajouter cent petits frères pour pouvoir dire que j’ai aimé. Peut-être aussi, nouvelle interrogation, que pour beaucoup de gens cet amour bloque tout le reste. Je m’explique : puisqu’il doit siéger en première place, on ne cherchera rien d’autre à ajouter à son bilan tant qu’on ne l’aura pas trouvé lui. On peut alors se demander si les gens qui consacrent leur vie à autre chose que l’amour sont tous ceux qui le rencontrent, d’une part, et suffisamment tôt, d’autre part, pour avoir encore le temps d’ajouter autre chose au bilan. Moi qui souhaite devenir écrivain, par exemple, je m’interroge tout particulièrement sur les raisons qui me poussent à vouloir faire cela. Qu’est-ce qui se cache vraiment derrière le désir (le besoin) d’écrire ? Autant de questions que je laisse en suspens pour le moment. Mais libre à toi d’y chercher des éléments de réponse ; c’est toujours un plaisir de lire tes commentaires : ils m’aident à faire avancer ma réflexion personnelle.

Je suis d'accord avec toi, quelle bonheur d'observer des toits ensoleillés, des gamins qui jouent, un chat qui dort sur un canapé... Mais n'est-ce pas quelquepart un concept "d'ignorance" comme on ignore le manque, le doute, la douleur que provoque souvent l'amour...? ces toits qui brillent abritent surement des gens qui se disputent ou changent de chaine lorsqu'ils voient un somalien plein de mouche en train de pleurer pour survivre...? ces enfants qui jouent ne feront ils pas une petite bagarre improvisée pour savoir qui est le chef de la bande...? ce chat qui dort n'attends il pas de toi que tu lui donne sa paté et que tu lui foute la paix...? Ce que je veux dire c'est qu'en chaque plaisir il y a aussi le noir... j'en suis convaincu... le problème concernant l'amour est que c'est flagrant. Mais autant je ne pourrais me priver de regarder dormir mon chat égoïste en le regardant comme une peluche affectueuse, autant je ne veux pas me priver de l'amour assassin est chaotique en l'imaginant intense et beau... Je ne crois pas qu’il y ait dans le bonheur qu’offre les scènes que tu évoques une part d’ignorance, savoir que ce que j’aime en elles n’est en réalité qu’une part d’elles, et non pas ce qu’elles sont « en entier ». Lorsque je suis heureux de contempler une rue endormie au lever du soleil, je ne dis pas « j’aime cette rue parce qu’elle est belle au petit matin », car alors tu aurais raison de me répondre qu’elle est bruyante et embouteillée le jour, et que c’est la même rue que celle que je prétends pourtant aimer. Ce que j’aime, ce n’est pas « la rue », c’est « la rue au lever du soleil », c’est-à-dire non pas un lieu, mais un instant, une perception bien entière. Je n’aime aucunement la même rue dans la journée, même je la trouve hideuse. Mais je l’aime au petit matin, parce qu’elle est déserte, parce que les toits sont roses. Je n’aimerais pas la même rue à midi, même si rien d’autre que la luminosité n’avait changé. Et le fait qu’il y ait derrière les fenêtres des gens ne change rien du tout. J’aime les toits sous le soleil levant, pas ceux qu’ils abritent (et ce n’est pas un hasard si à ce moment précis ils dorment encore, justement). Que je sois le seul homme laissé sur terre, j’aimerai tout autant cette rue au lever du jour. C’est l’instant que je cueille, pour son calme, sa beauté, et aussi parce qu’il n’appartient qu’à moi. Lorsque tu apprécies une peinture, tu apprécies ce que tu vois. Il t’importe peu qu’il y ait des gens dans les maisons peintes, et que ces gens se crêpent le chignon. Seul l’instant que le peintre a immortalisé t’intéresse. De même pour les enfants qui jouent, le chat qui dort. Ce ne sont pas les enfants que j’aime, ni le chat parce qu’il dégage une apparente douceur de nounours. C’est l’instant. C’est aussi dans les enfants le fait qu’ils représentent la vie, l’homme, et ils ne sont pas moins vivants ni moins hommes s’ils se disputent ou deviennent des dictateurs. Je les aime pour cette vie, cette humanité, que je perçois dans son entier à travers eux. Le reste, ce qui est beau d’un côté, laid de l’autre, je me garde de l’aimer. De même pour le chat. Je sais que c’est un prédateur redoutable et d’un grand raffinement de cruauté. Et ce n’est pas « mon » chat que j’aime lorsqu’il dort, mais plutôt « un chat qui dort ». C’est l’image, l’instant, ce qu’il représente tout entier à mes yeux. Je n’aime pas le chat en lui-même (qui sait être un grand égoïste), ni l’enfant en lui-même (qui est peut-être méchant), ni les toits (qui abritent peut-être des gens mauvais). Ce que j’aime se situe sur un autre plan, au niveau de ce que représente l’ensemble à mes yeux.

Pour conclure tout ça, je vois l'homme comme un être masochiste. Je ne pense pas qu'il se fasse mal pour avoir mal... quoiqu'il fasse, et aussi irraisonnable que ce soit, il le fait en cherchant le plaisir. Et c'est pour moi le but ultime de ma vie: le plaisir... C'est ce qui fait que l'amour m'est indispensable malgré le lourd salaire qu'il demande... C'est ce qui fait probablement que l'amour est indispensable à presque tout le monde, y compris les petits ados de 12ans qui n'ont pas les mots et la reflexion pour le dire... Je partage cette idée de l’homme « masochiste ». Je l’ai dit dans mon nouvel article sur la question : j’ai aimé souffrir avec Chiara, pour le côté tragique de la chose, pour mille autres raisons qui font qu’il est parfois bon de souffrir. J’aime cette vision des choses qui change de l’éternel : « l’amour rend heureux, cela suffit pour oublier qu’il rend malheureux ». Cette affirmation ne tient pas debout, selon moi. En d’autres circonstances, on réfléchit bien plus lorsqu’il y a du malheur à la clé, quel que soit le bonheur en contrepartie. Je crois au contraire qu’il y a dans la souffrance amoureuse quelque chose que certains (beaucoup) trouvent attirant malgré tout. Lorsqu’on souffre d’amour, on est encore dans l’histoire amoureuse, et pour beaucoup, rien ne saurait justifier qu’on rejette une telle histoire. Lorsque je rêve d’amour (car malgré tout ce que je raconte, je ne suis pas non plus un cyborg avec une cardio-pompe en plastique), c’est souvent de disputes que je rêve. J’aime imaginer une longue discussion houleuse, où les mots fusent, où l’on se dit ses quatre vérités (peut-être aussi parce que je n’ai jamais eu le courage qu’il faut pour affronter ma peur d’une petite amie en colère). Sans doute y a-t-il en amour un certain plaisir qui se prolonge jusque dans la souffrance. Le plaisir de l’intensité, peut-être simplement. Mais pour être honnête, je ne souhaite pas, mais alors pas du tout, revivre ce que j’ai vécu avec la dernière rupture. Et encore, c’était Chiara, ce n’était pas Ch. Mais est-ce que cela aurait vraiment changé quelque chose ? Lorsqu’on souffre en amour, il faut croire qu’on touche le sommet de la douleur, et que dans cette position, l’aiguille ne peut que remonter, ou au moins plus descendre. Alors Chiara, Ch. ou une autre... Je crois que la douleur aurait été la même. La durée sans doute aurait varié. Si Ch. m’avait donné mon congé, je pense qu’il m’aurait fallu beaucoup plus longtemps pour m’en remettre. Voire peut-être beaucoup moins longtemps... (C’est le danger que j’évoquais plus haut). Tu vois, dans ma conception de l’amour, le côté follement merveilleux du positif venait comme dans ton cas contrebalancer le côté follement douloureux du négatif. J’ai perdu mes illusions, et si cela a considérablement terni l’image du côté positif, cela n’a rien changé à celle du négatif. Du moins, je doute du positif de mon histoire avec Chiara, mais ça ne remet pas en cause le négatif, ce que j’ai souffert. Par contre, à l’avenir, il est clair que le négatif aussi perdra de son terrible, puisque la douleur en amour est proportionnelle au bonheur qu’on comptait en tirer ; on ne souffre que de manque, et ce manque est un désir, qui est d’autant plus grand que la chose désirée est belle. Aussi, si l’image féminine est moins belle, le désir est moindre, et donc la satisfaction d’obtenir l’amour est aussi affaiblie que la douleur de le perdre.

Voilà, mon cher Ezekiel. J’espère avoir répondu à ton point de vue d’une manière satisfaisante. N'hésitez pas, toi et les autres qui me liront, à continuer à proposer vos points de vue ; ils sont un élément primordial de la réflexion.

Ecrit par Barjac, le Jeudi 19 Février 2004, 11:33.
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Commentaires
Le 19/02/04 à 15:41
Puisque notre avis est sollicité, je te donne le mien. Pas sur tout parce que je t'avoue très sincèrement que je n'ai pas tout lu. Je suis de celles qui ne peuvent lire de longs textes que sur des feuilles, pas sur un ecran.
Je suis frappée du fait que vous associez amour et passion. Dans mon ressenti c'est pas du tout la même chose. Et si la passion peut etre votre héroine ou votre soda c'est pas comme ca que je la vois. Je ne sais si c'est lié à mon cerveau féminin ou à mon vécu mais la passion... très peu pour moi. C'est comme la mer : c'est grand, c'est plein de courants invisibles, on en voit ni le bout ni le fond. Bref c'est terrifiant. Si on lutte on s'épuise inulitement, si on se laisse porter la passion nous rejette un jour sur une plage. Parfois plus morts que vifs. Et il est des gens qui n'ont de cesse que de retrouver ce frisson, cette peur, cette émotion intense. C'est pas mon cas.
L'amour par contre... Je préfère l'éprouver. Non pas que je pense que ce soit le plus joli sentiment du monde, loin de là. Enfin disons que je pense que beaucoup le corrompent, le tordent, le font dévier de son trajet initial. L'amour c'est ni le manque, ni la jalousie. L'amour c'est un choix. D'abord et avant tout. Un choix d'être et de rester avec une personne déterminée. Pas "à vie". un choix pour le présent. C'est aussi un engagement. A etre heureux d'abord puis à espérer que l'autre le soit. A tout faire pour que l'autre le soit. A l'accepter comme il est. Avec ses manies, ses défauts. C'est presque une profession de foi en fait. Enfin à mes yeux. ET c'est justement cet engagement qui donne toute sa grandeur à l'amour. Enfin à celui que j'éprouve. C'est ce qui fait sa richesse et sa beauté. Son coté précieux aussi.
Dire maintenant que l'amour est la quête de ma vie serait faux.
Mais c'est un autre sujet...
Au revoir.
Lili
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Anonyme -
Le 14/03/04 à 13:50
je suis tomber par hasard sur ce site ou plutôt on m'en a fourni le lien... mais peu importe. je tenais à réagir à cette article en particulier pour une chose qui me semble, à titre personnel bioen sûr éronné. je veux dire par là qu'elle ne correspond pas à ce que je vis chaque jour...
"Dans une journée routinière, l’éventail des sensations est relativement mince. Tout au plus le coeur sort-il de son sommeil pour une tranche de rire ou de colère, une joie ou une contrariété qui ne dure jamais bien longtemps. Au final, l’étendue de nos sensations se restreint à une bande étroite autour de la neutralité, entre un peu de joie et un peu de peine."
Répondre à ce commentaire
Anonyme - Re:
Le 14/03/04 à 14:07
hum dsl je me suis tromper de bouton donc je recommence :)

pour répondre à la citation que je viens de faire. pour moi chaque jour apporte son lot d'émotions plus intense que la précédente et ceux pour des choses quotidiennes qui n'ont rien avoir avec l'amour si je puis dire. que je soit amoureuse ou non n'est pas le problème ici. et pourtant chaque colère, chaque peine, chaque joie, bref chaque émotions est décuplé en moi et je n'ai que rarement des émotions "faibles" pourrait-on dire. je ressens cela à longueur de journée. je ne sais pas si c'est un don ou une malédiction mais c'est bien réel et d'autant plus dur à expliquer. même en ce moment alors que j'écris je ressens une émotion intense (par le fait même d'écrire). c'est ainsi et c'est pourquoi je tenais à réagir ici. je ne pense pas que l'amour seule accroît nos perceptions ou décuple nos émotions. ou alors il faudrait dire que je suis en permanence amoureuse du monde en son entier :). quoiqu'il en soit j'ai aussi tendance à ressentir à mes dépends les émotions des autres. c'est à dire que je m'en approprie une part à mon insu et sans que je n'en ai le contrôle. qu'ils soient heureux ( même de parfaits inconnus) et cela suffit pour que ma propre joie soit décupler à l'infini... qu'ils aient mal et cela suffit pour que je ressente une douleur tel qu'elle me donne envie de crier.
que dire alors que pour moi chaque journée voit rallonger l'aiguille de ton graphique.
mais il y a là également autre chose. l'indifférence. vous me direz, aucun rapport, et pourtant... c'est l'autre face de mon être si je puis dire. je peux aussi bien ressentir ce que je viens de décrire ou au contraire être dans une indifférence total, meurtrière parfois. je pense que c'est un moyen de défense que je me suis trouver sans y penser. quelque chose qui m'est nécessaire pour contrebalancer ce que je vis au quotidien et qui peut être pesant, qui l'ai même souvent, mais dont je ne souhaite pour rien au monde me séparer, loin de là.
aussi je peux avoir des périodes d'indifférence certaine, mais cela ne dure généralement pas, heureusement.
tout ça pour dire que je ne reste pas dans une bande neutre, je suis sans arrêt au-delà, que se soit dans un sens ou dans l'autre.
j'aimerais avoir votre avis la dessus, pour m'aider à progresser.
merci.
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Le 16/03/04 à 09:23
Chère « Anonyme »,

Je te remercie pour ton commentaire, et le point de vue alternatif qu’il propose. Essayons d’y répondre de notre mieux.

Dans ta vision des choses, si j’ai bien compris, l’intensité n’est pas une affaire d’amour, mais plutôt une caractéristique de ta personnalité, active à chaque instant. Je voudrais, avant toute chose, m’assurer que j’ai bien saisi ton propos, et pour cela clarifier certains points (tu me corrigeras si je me trompe, et par pitié, sans me vouvoyer :)). Ce que tu sembles dire, c’est en quelque sorte que l’intensité de tes émotions n’est pas liée à l’amour, qu’elle est constamment à son maximum. Tu dis que « chaque peine, chaque joie, bref chaque émotion est décuplée en [toi] ». Une première remarque : lorsque tu dis « décuplée », c’est forcément en référence à une émotion qu’on dira standard. Quand je disais que l’amour décuplait l’intensité de mes émotions, je disais simplement que mes joies devenaient dix fois plus intenses que lorsque je ne suis pas amoureux. Si, comme tu semble le dire, tes émotions sont constamment « décuplées », à quelle émotion normal fais-tu référence ? Je veux dire par là, quelle est l’émotion qui, multipliée par dix, donne la tienne ? Je suppose que la réponse est : l’émotion normale d’une autre personne. C’est-à-dire que tes émotions sont dix fois plus intenses que celles d’une personne non amoureuse, est-ce bien cela ?

Il y a là un premier point qui m’ennuie un peu. Comment peux-tu être certaine que tes émotions sont plus intenses que celles de tes semblables ? Nous ne sommes pas réellement capable d’estimer les émotions d’autrui, n’est-ce pas ? Faut-il se fier à ce que son comportement en trahit ? Curieuse conséquence du jeu de la séduction, c’est parfois lorsqu’on est amoureux qu’on est le plus froid avec la personne aimée. L’objectif étant de ne pas dévoiler sa faiblesse. On voit immédiatement que l’émotion d’autrui est difficilement mesurable. Pour affirmer que tes émotions sont dix fois ce qu’elles sont chez d’autres, il te faudrait tout d’abord pouvoir mesurer celles de cet autre, tu ne crois pas ?

Toutefois, je comprends ce que tu veux dire par là. Même si je ne suis pas capable de mesurer les émotions d’autrui, je connais les miennes, et je peux dans certaines situations prendre conscience qu’elles sont « plus aigües » que celles d’un autre. Je sais par exemple que certaines choses m’émeuvent que d’autres ne voient même pas, je sais que quand je vais au cinéma il n’est pas rare que je pleure, etc. Ce genre de choses me laissent penser que j’ai une sensibilité accrue par rapport à la moyenne de mes semblables. C’est peut-être aussi ton cas. Auquel cas, en effet, tes émotions s’en trouvent augmentées, puisque le domaine des choses qui les provoquent est plus large.

Cependant, mon propos n’était pas de comparer la sensibilité des uns et avec celles des autres, mais bien la sensibilité d’une personne lorsqu’elle est amoureuse avec celle de la même personne lorsqu’elle n’est pas amoureuse. Ainsi, je comparais non pas mon angoisse la veille d’un exam avec celle de mon voisin, mais les joies et peines que l’amour me procure avec les joies et peines qu’il me reste en absence d’amour. Tu sembles dire que les émotions que tu éprouves en amour sont équivalentes aux émotions que tu éprouves hors amour ? Est-ce vraiment le cas ? Est-ce que ton coeur bat de la même manière lorsque tu embrasses un garçon et lorsque tu sirotes un cappuccino ? J’ai du mal à le croire. Plus ciblé encore : est-ce que ton coeur bat de la même manière lorsque tu embrasses un garçon que tu apprécies mais rien de plus, et un garçon dont tu es follement amoureuse ?

Il est une chose, chez moi, qui est toujours à son maximum (« Bond, James Bond »...), c’est l’angoisse. Ma grande timidité, et ma tendance à faire un navire du moindre truc, font que je suis souvent sujet à de profondes angoisses. Dans ce cas-là, effectivement, l’aiguille reste à son maximum, amour ou pas. Mais dans tous les autres, je sens nettement une augmentation de mon intensité émotionnelle lorsque je suis amoureux. M’allonger dans l’herbe avec ma petite amie est incroyablement plus fort que m’allonger dans l’herbe seul. Seul, l’odeur de l’herbe fraîchement coupée me rend nostalgique, le chant des oiseaux m’est à peine perceptible. En bonne compagnie, cette même odeur d’herbe me semble beaucoup plus forte, de même que le chant des oiseaux, le bleu du ciel, etc. Ma sensibilité à mon environnement est nettement accrue lorsque mon coeur aime.

L’indifférence que tu cites est fort probablement un rempart, une défense, une façon de mettre entre toi et le monde une distance rassurante. Nous en usons tous, tu sais. Je pense que tout le monde de temps à autre fait sa « mauvaise tête », a besoin de solitude, etc. Il n’y a rien d’anormal là-dedans.

Tu parles de « progresser ». Mais progresser vers quoi ? Quel objectif voudrais-tu atteindre ? Ton état actuel ne te satisfait-il pas ? Essaie de répondre à ces questions : c’est souvent en définissant clairement un problème que la solution nous vient. Et si je peux t’aider d’une manière ou d’une autre, ce sera naturellement avec joie.

Bien à toi,

Barjac
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Anonyme - Re: Re: Re:
Le 16/03/04 à 17:50
tout d'abord merci pour ta réponse et tes nombreuses questions qui m'aident à clarifier ma pensée. je dois le reconnaître, j'ai écrit le commentaire un peu à la hate.
comment je mesure mes émotions ? comment puis-je savoir qu'elles sont plus fortes, plus intenses que celle de mon voisin ? dire que je sais ce que ressent autrui serait mentir. en fait je les mesure en fonction de moi. je m'explique : le mot "constament" employé en parlant d'émotions intenses que je ressentirais était peut-être un peu fort. il m'arrive je pense comme tout un chacun d'avoir des émotions que je qualifierais de "normal" si tant est que cela existe :) et c'est de cette base dont je me sert pour qualifier les autres d'intenses. le fait est que j'éprouve nettement plus d'émotions "intenses" que d'émotions "normals". ayant une référence je peux donc juger quelle émotion est la plus forte et je remarque ainsi que je multiplie ces émotions là.
il est vrai également que les choses qui me font réagir sont d'autant plus nombreuses. est-ce là la marque d'une sensibilité accrue ? sans doute. un banal fait de la vie de tout les jours qui ne provoquera aucune réaction de mon voisin (réaction visible du moins et c'est là comme tu l'as fait remaquer toute la difficulté que l'on éprouve à mesurer les émotions d'autrui) donc ce banal fait me fera moi réagir violement (intérieurement, ma réaction n'étant pas forcement extériorisé)...
en fin de compte ce qui provoquent c'est émotions intenses et en général ce qui attrait à ma relation avec autrui plutôt qu'un fait matériel (la perte d'un stylo ou autre lol. Bien que les deux soient parfois liée...)ce que j'appelle un fait banal peut-être par exemple, un geste sans arrière pensée d'un(e) ami(e) qui raisonnera en moi comme un rejet par exemple alors que ce n'est nullement le cas... en fait il serait plus juste de dire que je remarque beaucoup plus facilement ce genre de geste ou de phrase et que j'y suis beaucoup plus sensible qu'à autre chose. je parle ici d'émotions négatives mais cela est vrai pour les positives, à savoir un geste (ou une phrase) marquant la joie ou autre fait par un autre, instensifie automatiquement ma propre joie ou la provoque. n'y a-t-il pas quelque par une sorte d'amour la dedans ? ; une peur d'être rejeter aussi et une attention particulier aux émotions que manifeste autrui et qui de ce fait en déclanche en moi ?
ceci étant, j'ai donné l'exemple d'un(e) ami(e) mais comme je l'ai déjà dit il pourrait s'agir de parfait inconnu.
par contre et je m'en rend de plus en plus compte, l'odeur de l'herbe, un oiseau qui passe dans le ciel et toutes ces choses qui pourrait déclancher une émotions quelconque en moi ne le font pas. je ne ressent rien fasse à un tableau d'un peintre célèbre et que tout le monde dit aimé, je ne ressent rien devant des ruines romaines, je ne ressens rien en étant allongé dans l'herbre franchement coupée.
ce ne sont pas toutes ces choses qui font ressentir quoique ce soti mais les personnes qui sont avec moi en quelque endroit que ce soit. c'est aussi une ambiance, une atmosphére. par exemple quand j'entre dans une cathédrale, je pourrais rester des heures à contempler une statue particulierement magnifique ou un tableau sans rien éprouvé ( c'est pourquoi j'ai horreur des visites touristiques de cathédral ou de musée ou autres... ) mais en revanche mon attention ce focalise immédiatement sur un tout, une harmonie qui reigne dans les lieux, une atmosphére de paix et de sérénité par exemple et c'est à ce moment là que l'émotion se déclenche.
quand à svoir si la même émotions me vient lorsque j'embrasse un garçon avec qui j'éprouverais de la simple affection ou celui de qui je serais amoureuse... la question est : ai-je déjà été réellement amoureuse ? difficile à dire car avec quoi puis-je comparer ? et pour tout dire oui mon coeur bat de la même manière lorsque j'embrasse un garçon et lorsque je sirrote un cappuchino... parce que pour moi le baisé ne signifie rien et je serais beaucoup plus sensible à l'émotion que manifestera mon compagnon qu'à ses baisés. cela dit encore une fois : ai-je vraiment été amoureuse ? je me pose encore la question... c'est difficile à dire parce que je doute beaucoup de moi-même. tout ce que je sais c'est que je ressens par moment un manque effroyable, il me manque oui, plus que je n'aurais pu l'imaginer... mais était-ce de l'amour que je ressentais pour lui ... comment savoir ? comment savoir ( si je n'ai jamais été amoureuse) si les émotions "intenses" que j'ai ne seraient pas encore décuplées par mon amour ?
venons-en au terme que j'ai employé : progresser .
progresser vers quoi ? je parlais avant tout de progresser dans ma pensée et dans la comprehension de mon être.
"Ton état actuel ne te satisfait-il pas ?" demandes-tu... voilà une question que je ne m'était pas réellement posé et qui pourtant à toute son importance. je vais tacher d'y réfléchir car c'est une question qui met en jeu beaucoup trop de chose pour que l'on puisse répondre par un simple oui ou un simple non. Comme je l'ai dit je doute beaucoup et ma tête et sans arrêt emplie de questions... et cette question est en un sens une remise en question total de soi-même, elle implique également de bien se connaître, ce qui je pense n'est pas encore totalement mon cas. je n'y répondrais donc pas tout de suite car il me faut plus de temps pour pouvoir y penser. mais ce que je peux dire dés maintenant c'est qu'il y aura inévitablement un oui et un non.
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