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Nouvelles réflexions sur l'amour.
En réponse au commentaire d'Ezekiel à l'article L'amour inutile.
J’ai effectivement défini le but principal de l’homme que je suis comme la quête du bonheur, et ce non comme un résultat démontré, mais comme une hypothèse admise. J’ignore s’il est si évident que cela que le but premier de l’homme soit réellement la recherche de son bonheur. Le bonheur est sans doute une chose vers laquelle on tend, mais fait-on seulement plus que tendre vers lui, je veux dire par là est-il une chose que l’on fait tout pour atteindre, ou simplement un rêve comme tant d’autres, qu’on laisse dormir dans un coin de sa pensée sans réellement essayer de le concrétiser ? Je ne me suis pas encore posé cette question Tu le dis fort justement, la passion est désordre. Et comme j'adore ta métaphore du Soda et de l'eau, permets-moi une image de mon cru: ma passion, c'est mon héroïne... celle qui me place dans un état second, déconnecté du mal, dont les sensations sont intenses comme rien d'autre ne peut l'être... et après comme chacun le sait, il y a la redescente... elle est douloureuse, elle crée le manque, la douleur et toute une liste noire que je ne dresserai pas, convaincu que tu sais de quoi je parle. "L'héroïne" me tuera (c'est toujours une métaphore :-) ) mais je ne peux pas vivre sans en prendre à chaque fois que je peux... Tu définis l’amour comme une drogue (ton « héroïne »), et l’image rejoint parfaitement celle que je proposais d’un soda qui non seulement n’abreuve pas durablement, mais même a tendance à augmenter la soif. L’amour est effectivement ainsi : plus on y goûte, et plus on est tenté d’y goûter à nouveau. J’ai bien souvent éprouvé cette sensation de l’amour comme drogue, mais ce n’est pas l’héroïne que j’aurais choisie ; j’y aurais préféré la morphine, drogue qui fait cesser la sensation de la douleur, sans pour autant en soigner les causes. Dés lors, sitôt que la drogue cesse d’agir, la douleur réapparaît, et rien ne nous est plus pressé que de retrouver de quoi remplir à nouveau la seringue. Cependant, la morphine a tendance à endormir, à assommer, ce que l’amour ne fait pas. La comparaison possède donc ses limites, et il faudrait pour être plus réaliste imaginer une morphine qui, tout en supprimant momentanément la douleur, ne plonge pas dans le cirage, mais au contraire augmente l’intensité de l’existence comme le feraient des substances telles que l’adrénaline ou les stéroïdes. Tu auras peut-être eu cette sensation que l’amour ne pousse pas hors du réel, mais au contraire dedans, et que lorsqu’on aime, notre perception des choses qui nous entourent semble accrue. Je m’extasiais ainsi alors que je passais un moment avec Chiara au bord d’un étang : c’était comme si l’amour avait ouvert toutes les fenêtres de mon coeur, et que s’y engouffraient brusquement toute la lumière du dehors. Les nuages poussés par le vent, quelques canards caquetant paisiblement, un gamin jouant avec sa mère, toutes ces choses me semblaient nouvelles, comme si jamais auparavant je ne les avais vraiment remarquées, ni senti l’étrange beauté qui s’en dégageait. De même que lorsqu’on dirige la nuit une lampe de poche sur quelque objet, le voilà qui retrouve forme et couleur, l’amour semble rayonner (depuis nous) et nous renvoyer de notre environnement une image nouvelle et plus précise. Peut-être l’amour fait-il basculer le coeur dans un état de grâce qui ne se limite pas à l’être aimé, mais déborde sur tout ce qu’il y autour, et le monde entier semble soudain d’une rare beauté. Tu définis le bonheur comme le niveau zéro d'une échelle à double sens et j'en ai la même définition. Cependant le bonheur n'est pas le but ultime de ma vie... je sais cela n'a rien de raisonnable, mais je ne peux m'empêcher de penser que lorsque notre heure approchera, les images qui réchaufferont mon corps seront celle qu'ont imprimées ma passion... Tu parles de passion, et sans que tu le dises, je sens pourtant que tu as dans l’idée cette même maxime que j’ai moi aussi longtemps défendue : la passion fait vivre, l’homme sans passion est un homme qui ne vit pas. Pourquoi cela ? Les raisons en ont été énoncées à l’instant, je crois. L’amour nous fait vivre quarante huit heures dans une journée, il semble nous donner la capacité soudain d’éprouver deux, dix, mille fois plus de choses que durant son absence pour un laps de temps égal. Parce qu’il nous « sensibilise », c’est-à-dire augmente la réceptivité de notre coeur, une journée d’amour est incroyablement plus riche en sensations qu’une journée sans amour. L’amour possède un côté nouveau, qui brusquement chasse la routine en donnant aux faits et gestes que l’on ne remarquait même plus un visage nouveau qui fait qu’on en prend conscience à nouveau. Acheter un sandwich à midi était une chose que je faisais chaque jour en Angleterre, au point que c’était devenu un automatisme, et je n’avais pas même conscience du chemin qui me menait à la sandwicherie, ni de l’acte de manger. Avec Chiara, la chose avait pris une apparence toute nouvelle, comme rafraîchie, et chaque pas que je faisais sur ce même chemin parcouru cent fois me semblait nouveau, transformé par le fait d’avoir dans ma main la sienne, de sentir son parfum dans l’air, de l’écouter, de lui parler. Des lieux qui m’étaient familiers me semblaient inconnus, et je les découvrais à nouveau dans la lumière de mon amour. Ainsi, l’amour est un peu comme un soleil de printemps sur notre vie, qui redonne aux gens, lieux, faits desséchés par l’habitude un regain de sève, et les voilà qui se colorent, bourgeonnent, fleurissent et retrouvent leur fraîcheur originelle. C’est une première raison qui fait que l’amour donne le sentiment de (re-) vivre, parce qu’il augmente notre perception du monde et y replace les choses qu’on avait cessées de voir. J’ai longtemps défendu, comme toi, une conception selon laquelle il m’était préférable de vivre en souffrant que de vivre dans la neutralité. Autrement dit, que je privilégiais une aiguille plus grande, quand bien même elle n’eut pu se mouvoir que dans la partie négative des émotions. Aujourd’hui, je prends de la distance avec ces choses que j’ai défendues sans vraiment les comprendre. Je ne dis pas que je ne les pense plus, ni que je les pense encore. Simplement, je les mets un peu de côté, le temps de les réfléchir à leur tour, afin de savoir si j’avais raison ou tort, et dans quelles limites. Mais oublions ces considérations et penchons-nous sur la question : pourquoi est-ce que je préfère vivre dans la souffrance que dans la neutralité ? Il semble pourtant clair que sur l’échelle des émotions, le zéro est plus positif, c’est-à-dire plus heureux, que le négatif. Nous avons parlé de la longueur de l’aiguille, de la distance entre sa pointe et le zéro (mesure de l’émotion) mais nous n’avons guère parlé d’une autre quantité qui intervient pourtant dans notre raisonnement : l’intensité. Qu’est-ce que l’intensité de l’émotion ? Selon notre image, elle se définit très simplement par la valeur absolue de la distance pointe-zéro (l’émotion), c’est-à-dire la même distance, mais cette fois non orientée, autrement dit on ne prend plus en compte que la distance, sans se soucier du fait qu’elle soit positive, ou négative. Dans cette vision des choses, « être à un cm de la ligne neutre » est ce qui nous intéresse. On laisse de côté le fait que ce soit « du côté de la joie » ou « du côté de la peine ». Ainsi, que ce soit ma souffrance ou ma joie qui augmente, dans les deux cas l’intensité augmente. Et lorsque je dis « je préfère souffrir que ne rien éprouver », ce n’est pas à l’échelle des émotions que je me réfère, mais bien à celle de l’intensité. Sur l’échelle des émotions, on l’a dit, le zéro est « plus joyeux » (donc plus souhaitable, sauf masochisme) que le négatif. Mais sur l’échelle de l’intensité, le zéro est un minimum en deçà duquel on ne peut aller. Pourquoi, donc, voulons-nous donc parler en intensité plutôt qu’en émotion ? Parce que, bien souvent, on associe l’intensité à une « quantité de vie ». Plus je connais des émotions intenses, plus je vis. Plus mes émotions sont neutres, moins je vis. Aussi, ce n’est plus la quête du bonheur que nous faisons, mais celle de la « vie », et l’objectif n’est plus de vivre le plus heureux possible avant de mourir, mais de vivre un maximum, c’est-à-dire le plus intensément qui soit. Je pense avoir ainsi expliqué un peu (mais très longuement, fidèle à mes défauts ;)) ta perception des choses. Tu me corrigeras si je m’y suis trompé. On constate alors une chose intéressante : la conception de la vie « quête du bonheur » et celle de la vie « quête de l’intensité » semblent clairement s’opposer, puisque la première, selon notre définition du bonheur « neutre » appelle à l’intensité minimale. Alors se pose une question, que tu as implicitement soulevée le premier : sur mon lit de mort, à l’heure du bilan, quels éléments entreront en ligne de compte ? Sera-ce d’avoir vécu loin des tourments, dans le calme d’une existence de moine consacrée à des plaisirs sereins, ou sera-ce au contraire d’avoir vécu le maximum de ces tourments, qu’ils aient été joyeux ou pénibles ? J’avoue que je n’ai pas de réponse à une telle question, et même qu’elle me trouble. Car après avoir si longuement défendu le bonheur, je réalise que lors du dernier bilan, je comptais bien accorder malgré tout aux émotions fortes une place de choix. Peut-être dans mon cas la solution est que j’ai déjà dans mon bilan provisoire beaucoup de ces émotions, des émotions d’une force rare. Mais cela ne me satisfait pas. Cela me gène de voir mon « bilan des émotions fortes » s’arrêter là. D’autres questions se posent alors. La première, et la plus importante, je crois est : si je veux ajouter d’autres émotions intenses à mon bilan, l’amour est-il le seul capable de me les apporter ? Ou existe-t-il d’autres sources d’intensité ? Tu sembles penser que non, je n’en suis pas convaincu pour ma part. L’amitié est une source d’intensité positive, et il m’arrive d’avoir le blues en repensant aux amis que j’ai pu serrer dans mes bras avec non moins de tendresse (mais sans doute plus de confiance) que s’ils eussent été des petites amies. La satisfaction, le succès dans une entreprise importante, peuvent aussi entraîner des joies immenses. La peur, la mort d’un proche, un échec important peuvent être à l’inverse des sources d’intensité négatives. Il reste matière à creuser de ce côté-là, je pense. Reforumlons la question initiale : les émotions intenses seront-elles les seules à compter au bilan final ? Je ne le crois pas. Si un jour j’arrive à écrire un roman (ou un traité de métaphysique de l’amour, nous semblons bien partis dans cette direction ;)), et que ce roman atteigne le minimum de succès qui me laissera penser qu’il avait quelque valeur, j’en éprouverai certes une immense joie sur le moment, mais au dernier jour, ce n’est pas cette émotion qui me restera. C’est le sentiment d’avoir fait quelque chose de ma vie, d’avoir apporté ma contribution à l’immense édifice de l’histoire humaine. Cela n’est pas une chose qui nécessite une intensité très importante, et qui pourtant compterait en bonne place (sans doute en seconde, après mon amour avec Ch.) au bilan de ma vie. Le fait même que je mette Ch. en tête de liste semble indiquer que l’amour tient malgré tout la première place au bilan. Mais il suffit d’un amour, de L’amour, et je n’ai pas besoin d’y ajouter cent petits frères pour pouvoir dire que j’ai aimé. Peut-être aussi, nouvelle interrogation, que pour beaucoup de gens cet amour bloque tout le reste. Je m’explique : puisqu’il doit siéger en première place, on ne cherchera rien d’autre à ajouter à son bilan tant qu’on ne l’aura pas trouvé lui. On peut alors se demander si les gens qui consacrent leur vie à autre chose que l’amour sont tous ceux qui le rencontrent, d’une part, et suffisamment tôt, d’autre part, pour avoir encore le temps d’ajouter autre chose au bilan. Moi qui souhaite devenir écrivain, par exemple, je m’interroge tout particulièrement sur les raisons qui me poussent à vouloir faire cela. Qu’est-ce qui se cache vraiment derrière le désir (le besoin) d’écrire ? Autant de questions que je laisse en suspens pour le moment. Mais libre à toi d’y chercher des éléments de réponse ; c’est toujours un plaisir de lire tes commentaires : ils m’aident à faire avancer ma réflexion personnelle. Je suis d'accord avec toi, quelle bonheur d'observer des toits ensoleillés, des gamins qui jouent, un chat qui dort sur un canapé... Mais n'est-ce pas quelquepart un concept "d'ignorance" comme on ignore le manque, le doute, la douleur que provoque souvent l'amour...? ces toits qui brillent abritent surement des gens qui se disputent ou changent de chaine lorsqu'ils voient un somalien plein de mouche en train de pleurer pour survivre...? ces enfants qui jouent ne feront ils pas une petite bagarre improvisée pour savoir qui est le chef de la bande...? ce chat qui dort n'attends il pas de toi que tu lui donne sa paté et que tu lui foute la paix...? Ce que je veux dire c'est qu'en chaque plaisir il y a aussi le noir... j'en suis convaincu... le problème concernant l'amour est que c'est flagrant. Mais autant je ne pourrais me priver de regarder dormir mon chat égoïste en le regardant comme une peluche affectueuse, autant je ne veux pas me priver de l'amour assassin est chaotique en l'imaginant intense et beau... Je ne crois pas qu’il y ait dans le bonheur qu’offre les scènes que tu évoques une part d’ignorance, savoir que ce que j’aime en elles n’est en réalité qu’une part d’elles, et non pas ce qu’elles sont « en entier ». Lorsque je suis heureux de contempler une rue endormie au lever du soleil, je ne dis pas « j’aime cette rue parce qu’elle est belle au petit matin », car alors tu aurais raison de me répondre qu’elle est bruyante et embouteillée le jour, et que c’est la même rue que celle que je prétends pourtant aimer. Ce que j’aime, ce n’est pas « la rue », c’est « la rue au lever du soleil », c’est-à-dire non pas un lieu, mais un instant, une perception bien entière. Je n’aime aucunement la même rue dans la journée, même je la trouve hideuse. Mais je l’aime au petit matin, parce qu’elle est déserte, parce que les toits sont roses. Je n’aimerais pas la même rue à midi, même si rien d’autre que la luminosité n’avait changé. Et le fait qu’il y ait derrière les fenêtres des gens ne change rien du tout. J’aime les toits sous le soleil levant, pas ceux qu’ils abritent (et ce n’est pas un hasard si à ce moment précis ils dorment encore, justement). Que je sois le seul homme laissé sur terre, j’aimerai tout autant cette rue au lever du jour. C’est l’instant que je cueille, pour son calme, sa beauté, et aussi parce qu’il n’appartient qu’à moi. Lorsque tu apprécies une peinture, tu apprécies ce que tu vois. Il t’importe peu qu’il y ait des gens dans les maisons peintes, et que ces gens se crêpent le chignon. Seul l’instant que le peintre a immortalisé t’intéresse. De même pour les enfants qui jouent, le chat qui dort. Ce ne sont pas les enfants que j’aime, ni le chat parce qu’il dégage une apparente douceur de nounours. C’est l’instant. C’est aussi dans les enfants le fait qu’ils représentent la vie, l’homme, et ils ne sont pas moins vivants ni moins hommes s’ils se disputent ou deviennent des dictateurs. Je les aime pour cette vie, cette humanité, que je perçois dans son entier à travers eux. Le reste, ce qui est beau d’un côté, laid de l’autre, je me garde de l’aimer. De même pour le chat. Je sais que c’est un prédateur redoutable et d’un grand raffinement de cruauté. Et ce n’est pas « mon » chat que j’aime lorsqu’il dort, mais plutôt « un chat qui dort ». C’est l’image, l’instant, ce qu’il représente tout entier à mes yeux. Je n’aime pas le chat en lui-même (qui sait être un grand égoïste), ni l’enfant en lui-même (qui est peut-être méchant), ni les toits (qui abritent peut-être des gens mauvais). Ce que j’aime se situe sur un autre plan, au niveau de ce que représente l’ensemble à mes yeux. Pour conclure tout ça, je vois l'homme comme un être masochiste. Je ne pense pas qu'il se fasse mal pour avoir mal... quoiqu'il fasse, et aussi irraisonnable que ce soit, il le fait en cherchant le plaisir. Et c'est pour moi le but ultime de ma vie: le plaisir... C'est ce qui fait que l'amour m'est indispensable malgré le lourd salaire qu'il demande... C'est ce qui fait probablement que l'amour est indispensable à presque tout le monde, y compris les petits ados de 12ans qui n'ont pas les mots et la reflexion pour le dire... Je partage cette idée de l’homme « masochiste ». Je l’ai dit dans mon nouvel article sur la question : j’ai aimé souffrir avec Chiara, pour le côté tragique de la chose, pour mille autres raisons qui font qu’il est parfois bon de souffrir. J’aime cette vision des choses qui change de l’éternel : « l’amour rend heureux, cela suffit pour oublier qu’il rend malheureux ». Cette affirmation ne tient pas debout, selon moi. En d’autres circonstances, on réfléchit bien plus lorsqu’il y a du malheur à la clé, quel que soit le bonheur en contrepartie. Je crois au contraire qu’il y a dans la souffrance amoureuse quelque chose que certains (beaucoup) trouvent attirant malgré tout. Lorsqu’on souffre d’amour, on est encore dans l’histoire amoureuse, et pour beaucoup, rien ne saurait justifier qu’on rejette une telle histoire. Lorsque je rêve d’amour (car malgré tout ce que je raconte, je ne suis pas non plus un cyborg avec une cardio-pompe en plastique), c’est souvent de disputes que je rêve. J’aime imaginer une longue discussion houleuse, où les mots fusent, où l’on se dit ses quatre vérités (peut-être aussi parce que je n’ai jamais eu le courage qu’il faut pour affronter ma peur d’une petite amie en colère). Sans doute y a-t-il en amour un certain plaisir qui se prolonge jusque dans la souffrance. Le plaisir de l’intensité, peut-être simplement. Mais pour être honnête, je ne souhaite pas, mais alors pas du tout, revivre ce que j’ai vécu avec la dernière rupture. Et encore, c’était Chiara, ce n’était pas Ch. Mais est-ce que cela aurait vraiment changé quelque chose ? Lorsqu’on souffre en amour, il faut croire qu’on touche le sommet de la douleur, et que dans cette position, l’aiguille ne peut que remonter, ou au moins plus descendre. Alors Chiara, Ch. ou une autre... Je crois que la douleur aurait été la même. La durée sans doute aurait varié. Si Ch. m’avait donné mon congé, je pense qu’il m’aurait fallu beaucoup plus longtemps pour m’en remettre. Voire peut-être beaucoup moins longtemps... (C’est le danger que j’évoquais plus haut). Tu vois, dans ma conception de l’amour, le côté follement merveilleux du positif venait comme dans ton cas contrebalancer le côté follement douloureux du négatif. J’ai perdu mes illusions, et si cela a considérablement terni l’image du côté positif, cela n’a rien changé à celle du négatif. Du moins, je doute du positif de mon histoire avec Chiara, mais ça ne remet pas en cause le négatif, ce que j’ai souffert. Par contre, à l’avenir, il est clair que le négatif aussi perdra de son terrible, puisque la douleur en amour est proportionnelle au bonheur qu’on comptait en tirer ; on ne souffre que de manque, et ce manque est un désir, qui est d’autant plus grand que la chose désirée est belle. Aussi, si l’image féminine est moins belle, le désir est moindre, et donc la satisfaction d’obtenir l’amour est aussi affaiblie que la douleur de le perdre. Voilà, mon cher Ezekiel. J’espère avoir répondu à ton point de vue d’une manière satisfaisante. N'hésitez pas, toi et les autres qui me liront, à continuer à proposer vos points de vue ; ils sont un élément primordial de la réflexion. Ecrit par Barjac, le Jeudi 19 Février 2004, 11:33.
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