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J’ai la grattose.
[ Un vieux truc qui traînait dans mes brouillons depuis mars. Je le poste, pour chanter un peu de ton… ]

La grattose est une maladie nouvelle qui m’a frappé il y a une semaine et dont je pense être le découvreur, mais à laquelle par modestie, j’ai préféré ne pas donner mon nom (je réserve la « barjose » pour quelque maladie de la tête que je ne tarderai sans doute gnnn... pas à gnnn... attraper).

Les symptômes sont très simples : démangeaisons. Où ? Partout sinon la plante des pieds et la paume des mains. Causes ? Et bien j’avoue que j’aimerais bien les connaître. De l’absence de bouton, j’exclus les piqûres d’insectes. Ca pourrait être une puce, mais les puces, ça fait des boutons en grappes, trois à cinq regroupés en un hameau qui se retrouve rapidement au sommet d’une colline. Pas non plus un moustique, ces idiots ayant oublié d’être silencieux, je les remarque toujours. D’ailleurs, à propos des moustiques (des fois que certains me lisent), je voudrais dire un truc. Moi, ça ne me dérange pas qu’on me pique mon sang, surtout dans ces quantités là ; j’en donne bien plus aux gentilles infirmières dont la blouse se mélange vite avec le plafond blanc (« Monsieur ? Monsieur ? Holà M’sieur ! Sacrebleu, v’là l’junôme qui m’fait une syncope avant même que j’y ai mis l’èguille dans l’bras ! »). Mon sang, je le leur donne, au moustiques, pourvu que je n’aie pas à avoir un bouton gros comme le bras (j’ai des petits bras), et surtout que je n’aie pas à passer des heures dans mon lit, raide et transpirant, essayant d’attirer par mon immobilité, mon silence et ma ruse une proie environ mille fois plus petite que moi, une main crispée sur l’interrupteur de la lampe, l’autre sur la tatane — arme favorite du chasseur de moustique que je suis — et sachant parfaitement que dés que le sommeil aura raison de mes nerfs, le « iiiiiiiiizzzzzzz » du vampire au creux de mon oreille ne manquera pas de m’en tirer à grands seaux d’adrénaline. Mon bras armé se détendra brusquement, tel une catapulte, et abattra avec violence la mule vengeresse sur mon organe auditif externe. L’oreille rouge et sonnante, j’allumerai pour voir si l’affreux m’a échappé, mais pas un bruit, pas un mouvement au plafond. Je me recoucherai alors avec un sourire en coin de vainqueur. Et « iiiiiiiiizzzzzzzz », fera le moustique hilare. Alors je retournerai au combat de l’homme contre la bête, dont l’issue n’est jamais certaine. Tantôt la Tatane de la Justice triomphe, tantôt le chasseur à bout de nerfs cède à l’insecte. Enfin, tout ça pour dire que non, pas un moustique non plus.

Une allergie, alors ? Mais une allergie, c’est généralement localisé autour de l’endroit où le contact avec la substance allergène a eu lieu, n’est-ce pas ? Donc, à moins que sans m’en rendre compte je sois entré en contact de l’occiput aux orteils avec une saleté, cela m’étonnerait que nous ayons à faire à une allergie. Ou alors, il s’agit soit d’une allergie au savon, substance dont je m’enduis chaque matin l’intégralité du derme (pour ceux qui voudraient m’aider : oui, je rince après), soit d’une allergie à l’eau qui l’accompagne, soit enfin d’une allergie à l’air. Ces deux derniers m’étonneraient, pour la simple raison que je n’ai jamais réagi ni à l’un, ni à l’autre, exception faite de cette allergie bien connue qui touche 97% des individus mâles (gène localisé sur le chromosome Y) à l’eau de vaisselle et à celle, plus personnelle cette fois, à l’air de Pazitoucher (département de l’Ain). Donc pas non plus une allergie.

J’ai alors pensé à des orties. Même objection que pour les puces : les orties laissent des boutons, et dans mon cas, niet. Et puis, enfin, je me souviendrais de m’être intégralement roulé dans les urticacées, je pense. Ce genre de rituel païen, qui a le mérite de forger le caractère, marque, outre la peau, la mémoire. Donc, pas d’orties non plus. Du poil à gratter ? J’en doute. On en retrouve toujours dans les habits. Et puis, j’ai changé de fringues, forcément. Alors à moins que le mystérieux poilagratteur ait poilagratté toute ma garde-robe, cela me semble peu probable. Non, il s’agit d’autre chose.

Peut-on alors faire l’hypothèse de retombées d’armes bactériologiques ? Mettons qu’un missile se soit perdu, puis écrasé dans un champ, qu’un lombric ait avalé une gorgée du liquide vert transparent (c’est toujours vert transparent, ce qu’on met dans une arme bactériologique, les films sont formels là-dessus), qu’une vache qui passait peu après ait à son tour avalé un lombric vert transparent (on ne peut l’en blâmer : un lombric vert, ça ressemble un peu à de l’herbe, quand même), et de laquelle on ait tiré le lait vert transparent qu’il y avait dans le Minute Maid avec lequel mon frère m’a aspergé il y a dix jours en prétendant que c’était du champagne (il venait de remporter un championnat de jeu de voitures). J’aurais alors chopé un virus tout neuf. Ce qui me gêne, malgré tout, dans cette hypothèse, c’est cette histoire de missile bactériologique. D’après tout ce que j’ai pu lire de déclarations officielles ici et là, ça n’existe pas, des trucs pareils. Y en a bien qui ont fait des guerres pour aller en chercher là où paraît-il ça poussait tout seul, mais évidemment, ils n’ont rien trouvé, vu que c’est-un-mythe. Les déclarations officielles le disent, enfin quoi, mince.

Puis-je alors revenir aux insectes, mais un insecte minuscule, si minuscule qu’on ne pourrait pas le voir, et qui ferait des boutons eux aussi invisibles puisque tout petits, et cependant doué, en dépit de sa minusculosité, d’une grande vitesse de déplacement, puisque capable de parcourir ma surface dermique en quelques minutes ? Arg, c’était l’erreur ! Voilà que mon imagination se met à dessiner un insecte qui réponde au maximum possible de mes phobies ! Ma bestiole prend forme : c’est une arachnide à dents de requins, dont la gueule fabrique un truc gluant acide comme dans le documentaire avec Sigourney, et balançant lentement un horrible abdomen plein de bébés au bout de huit fois huit pattes velues. La bête pique sa proie de préférence à la caisse de Carrefour lorsque j’ai oublié mon porte-monnaie pour payer une BD de Manara et que la petite fille de la dame de derrière demande pourquoi la fille du dessin n’a pas de culotte, le tout le jour où je suis en retard pour l’exam où je joue ma moyenne, ou bien lorsque ma voisine de palier, déménageant en jupe très courte, me demande dans le couloir de lui refaire son lacet parce qu’elle a des cartons plein les bras, ou encore dans les ascenseurs pleins de rats bloqués sous l’eau dans le noir (on a fait le tour de mes phobies, je pense). Evidemment, la bestiole a dû pondre dix millions d’oeufs sous ma peau, et c’est sûrement elle qui provoque avec son dard empoisonné les démangeaisons par lesquelles, en grattant d’un ongle vengeur, j’aide à l’éclosion de générations entières de bébés truc. Beurk.

Enfin, cette maladie n’est pas terrible en soi. Je veux dire par là qu’on peut vivre avec, tant que le mental veut bien arrêter d’imaginer des trucs dégoûtants. Elle présente toutefois un désagrément certain, selon l’endroit où la gratouille se fait sentir. Tout le monde conviendra qu’il est des gratouillis plus socialement convenables que d’autres. On ne se gratte pas sous les bras ou à l’intérieur du nez (voire pire) comme on se gratte la tête ou le coude, même si dans les faits un gratouillis est un gratouillis, quel qu’en soit l’épicentre. Je passe donc mon temps à me trémousser sur place en attendant que mon interlocuteur-ou-trice ait fini son discours pour pouvoir filer aux toilettes pour la sixième fois de l’heure, ce qui est malheureux tant l’interlocuteurice, qui se sent non écouté(e), que pour moi, qui me sens non gratté.

Voilà pour l’instant tout ce que je sais de cette maladie, que j’étudie au jour le jour. J’espère en guérir sans jamais savoir de quoi il retournait. D’ailleurs, ce matin ça allait mieux. Mais j’ai peur que ça me laisse des séquelles. Tenez, la dernière fois que j’ai été au bureau de tabac, lorsque le type m’a demandé avec un clin d’oeil si je voulais « un petit grattage» pour un euro, je me suis enfui en courant, plantant là mon journal et le buraliste abasourdi !

Ecrit par Barjac, le Mercredi 19 Mai 2004, 20:23.
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