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[ Cet article se termine par une proposition de projet, auquel vous pourrez participer si vous vous en sentez l’âme, chacun selon ce qui lui dit. Pour aller directement au paragraphe concerné et ne pas boire dix paragraphes de Château-Barjac 2004 (mis en bouteille au domaine) — surtout que cette année, il est légèrement aigre, fruité mais encore un peu jeune ;) —, cliquez ici. ]

J’ai terminé Hearts in Atlantis de Stephen King (la traduction française doit s’appeler Coeurs perdus en Atlantide, mais elle perd le double sens de Hearts, qui désigne à la fois les coeurs, mais aussi le nom d’un jeu de carte qui joue un rôle important dans le roman, et en français s’appelle la Dame de Pique). Ce roman est un chef d’oeuvre. Je ne connais aucun écrivain qui parvienne aussi bien que King à parler du temps qui passe, de l’enfance et de sa magie (ses héros sont très souvent des enfants ou des ados, d’ailleurs).

Je fus encore une fois impressionné par le fait qu’un bon roman est incroyablement attachant. En fermant le livre, en faisant mes adieux à l’histoire, j’ai eu l’impression de quitter un endroit que j’aimais beaucoup. Je n’ai pas pleuré comme lorsque j’ai terminé le premier Zola de la série des Rougon. Mais j’étais tout de même fort triste, de savoir que l’histoire s’arrêtait là, qu’il n’y aurait pas une seule page de plus à tourner, une seule seconde supplémentaire en compagnie des personnages. Je ne peux que conseiller à chacun cet excellent roman.

Avant hier, le film Strange Days passait à la télé. Film de science-fiction troublant, parfois d’une violence insupportable (scène du viol/meurtre d’Iris). La science-fiction est quelque chose de très intéressant, car elle propose une vision de l’avenir, et invite par là même à une réflexion sur notre monde actuel et les directions qu’il prend. Un roman ou un film de science-fiction a ceci de troublant qu’il ne propose pas une fiction fantastique, un « autrement » situé dans un « ailleurs », mais au contraire un « à venir » situé dans ce monde qui est le nôtre. Partant de la situation actuelle, il tire parmi les évolutions possibles un scénario donné et nous invite à le dérouler. Ce faisant, il est un moyen de nous dire : le monde actuel est une hypothèse, un point de départ. Soyons vigilants quant à ce que nous en faisons, car le scénario que je décris n’est pas fondamentalement impossible. En plaçant l’action dans notre futur, la science-fiction invite à réfléchir sur le monde présent et les directions d’évolution qu’il prend.

Strange Days dépeint un monde où l’édifice social s’est écroulé, et où les lois de la société sont dans les faits remplacées par les lois de la nature. La force remplace le droit ; criminels, policiers corrompus, font la loi, tandis que le citoyen est individualisé à l’extrême, et fuit le monde réel dans le rêve. Sans lois réelles (elles existent mais semblent inefficaces), l’interdit devient roi. Violence, prostitution, pornographie sont omniprésentes. Peinture des bas fonds de notre société future, mais qui invite à se demander si la misère, les vices d’une catégorie peut-être marginale, ne remettent pas en cause l’ensemble du système social.

L’ambiance est glauque, et les images sont inquiétantes, parce que familières. Il n’y a rien, dans le monde qui est dépeint, dont on puisse dire : allons, c’est tout bonnement impossible. Et cela dérange. L’armée dans les rues évoque le Kosovo, la Tchétchénie, l’Irak. Les quartiers miteux où les filles en bas-résille attendent sur les trottoirs ont un visage qui rappelle étrangement le boulevard de Clichy à la nuit tombée. Rien de vraiment nouveau, dans ce monde de demain qui s’agite à l’écran.


En posant la question de la pornographie (le héros est un dealer d’enregistrements cérébraux mettant majoritairement en scène des actes sexuels) et de la prostitution de demain, ce film pousse à la réflexion. Et, observant la société actuelle, où la pornographie a envahi l’ensemble des médias, depuis les affiches publicitaires jusqu’aux journaux, je m’interroge sur cette évolution. L’accès à des contenus pornographiques ou violents n’a jamais été aussi aisé que de nos jours. L’anonymat d’Internet, la déresponsabilisation de l’individu, le repli de celui-ci sur lui-même, favorisent de manière inquiétante le développement de l’industrie du sexe, derrière laquelle se cache en général le crime organisé, l’esclavage moderne, l’inégalité des chances entre les peuples, entre les sexes. Aussi, j’ai l’intention de me lancer dans un travail sur la pornographie et la prostitution. Essayer d’une part, d’en mesurer l’état actuel, mais poser aussi la question de son utilisation, et du sens qu’elle peut porter en terme de l’évolution de notre société. Faut-il faire un parallèle avec l’empire romain dont le déclin s’est vu caractérisé par de profonds relâchements des moeurs ? Quelles sont, par ailleurs, les causes du sexe industriel, comment peut-on en comprendre les mécanismes, tant en matière d’offre que de demande ? Peut-on percer à nu les rouages qui ont rendu l’industrie du sexe aussi puissante aujourd’hui ? Peut-on comprendre les motivations psychiques qui poussent le client à consommer la « marchandises » sexuelle, mettre à jour les causes de ses désirs ? Peut-on, si l’on y parvient, proposer des moyens d’enrayer ce mal ? D’autre part, quel rôle joue l’état dans tout ceci ? Favorise-t-il l’industrie du sexe, l’ignore-t-il, ou lutte-t-il contre elle ?

J’ai déjà quelques idées sur la question, mais il me faut une documentation plus précise. Commencer par fournir un historique de la chose, dresser l’état des lieux actuel, se poser la question de son évolution. Déterminer les conséquences de cette industrie, tant sur ceux qui vendent que sur ceux qui achètent. Essayer de comprendre pourquoi une telle industrie existe, et quels en sont les principaux acteurs. Me baser sur mon expérience personnelle, fournir un témoignage aussi rigoureux que possible.

Je vais aller faire un tour à la bibliothèque pour trouver des bouquins sur le sujet. Dommage que j’aie terminé mon forfait Internet, d’ailleurs. Mais si une âme généreuse possédant l’ADSL se sent de m’aider à collecter les différents rapport sur le sujet — parlement européen, organisations pour les droits de la femme et de l’enfant, rapports divers et variés, témoignages, analyses de psys et médecins, statistiques en tous genres sur la traite des êtres humains et l’esclavage moderne — je lui en serai bien évidemment immensément reconnaissant :) Que quiconque qui aurait des liens, des docs, des bouquins à me conseiller n’hésite surtout pas à me faire signe. De même, si vous avez des témoignages, des expériences dont vous souhaiteriez me faire part, là encore, ce sera avec joie que je les accueillerai. Vous pouvez me les envoyer par mail, de manière anonyme ou non, de toutes façons je ne publierai pas les noms, et sans doute pas non plus les témoignages, sauf autorisation de la part de l’auteur. Je serai par exemple très curieux de connaître la réaction des uns et des autres face à la question. Cela m’aiderait plus que certainement dans ma recherche. N’hésitez pas non plus passer le mot à vos copains / copines.

Je préviens tout de même : il s’agit d’une analyse très sérieuse que je me propose d’entreprendre. On ne trouvera aucun contenu susceptible de choquer sur ma page. Je pense aussi soumettre, à ceux d’entre vous qui accepteraient, mes résultats avant publication, de manière à les livrer à une censure extérieure. Par ailleurs, quiconque souhaiterait se voir attaché au projet n’a qu’à me le faire savoir. Nous déciderons alors ensemble de l’organisation des recherches, du plan du rapport, des domaines sur lesquels nous focaliser, etc. et mettront en place des moyens pour faciliter la communication (mailing-list, forum, petits sablés et thé anglais, nous publierons aussi notre revue chaque mois, avec photo reportages, manifesterons dans les rues des capitales, nous participerons à des campagnes d’information et... OK, juste les deux premiers, ça sera déjà pas mal.)

Voilà, cette fois, je file. En espérant que je trouve là-bas autre chose que Les aventures de Manon Lescaut et du Chevalier De-je-sais-plus-quoi (Des Grisons, comme la viande ? Des Grille-pains ? Des Grieux ? Sais plus) .

PS: Etant donné que les mots « sexe », « prostitution », et « pornographie » apparaissent dans ce texte, je m’attends à des records d’audience. Si joueb plante, vous saurez pourquoi. ;)

Ecrit par Barjac, le Mercredi 26 Mai 2004, 16:49.
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