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Promenade
Je suis descendu en ville. Il faisait bon, non pas cette chaleur étouffante qu’il règne d’ordinaire à cette époque. Le vent soufflait, léger, apportant l’air qui fait si souvent défaut ici l’été. Tiédeur des rues ensoleillées où la foule se presse, paisible, et qui contraste si agréablement avec la sensation d’étouffement, de brûlure que j’ai déjà pu conter dans d’autres posts. Mon coeur semble lui aussi bénéficier de cette fraîcheur : il parvient à goûter la beauté des filles sans contracter l’habituel cafard. Mon désir est à l’image de la chaleur, suffisant pour être agréable, mais sans franchir les limites au délà desquelles il devient un poids insupportable.

Je sillone la ville sans me presser, en fredonnant un air jazzy de l’immense Brian Setzer. J’apprécie la promiscuité, qui me permet de goûter, au hasard du flot humain, le parfum d’une chevelure, le frôlement d’une robe. Je réalise qu’en cet instant présent, j’aurais plaisir à partager ma promenade avec une demoiselle aimée. Nous marcherions doucement, j’aurais un bras autour de ses épaules, elle aurait un bras autour de ma taille, je dirais des bêtises, elle rirait avec tendresse, d’un rire de soeur qui vous prend pour un bêta. Nous prendrions un verre à une terrasse, heureux d’afficher notre amour, nos mains jouant ensemble sur le marbre de la table. Peut-être, on s’assiérait sur le rebord d’une fontaine, s’amuserait à se dessiner sur la peau, du bout d’un doigt mouillé, des peintures invisibles qui sècheraient dans le vent. Puis je ferais semblant de la vouloir jeter à l’eau, pour qu’elle s’accroche à moi, avec des cris d’enfant effrayé et ravi. Alors elle s’enfuirait en courant, et je l’attraperais au bout de la rue, refermerais mes bras sur son ventre, et sur son épaule, je poserais un baiser. Nous resterions là un instant, moi appuyé contre le mur, elle appuyée contre moi, moi les mains sur ses hanches, elle les bras autour de mon cou, accrochés par les yeux, faisant et défaisant le noeud au rythme des baisers. Peut-être, parce que mon regard serait allé mourir sur les courbes pleines de son décolleté, elle feindrait d’être fâchée, mais se garderait bien de rajuster son débardeur, fière au fond d’elle de se sentir si désirable.

Si elle n’y est pas allée, je l’emmènerais certainement à l’exposition de photographie, et l’on savourerait, au milieu des grands hommes, le silence et la pénombre fraîche. Et puis, main dans la main, nous reprendrions notre promenade au hasard des rues, mangerions une glace italienne, en allant vers le parc où assis dans l’herbe, nous écouterions le temps couler tout doucement. Elle s’allongerait, trouvant sur mes genoux un oreiller modeste où reposer sa tête ; je la regarderais dormir, dessinant de l’index les lignes de son visage. Nous rentrerions enfin, abreuvés de soleil et de joie. Oui, je crois, cette après-midi, j’aurais eu envie de faire l’effort d’aimer.

Mais il est bon aussi, de marcher seul, buvant par le regard les mille détails de cette foule, de cette heure, de ce lieu, se nourrissant des autres, amant de toutes les femmes qui n’en possèdent pas. Je passai cependant, entre deux rêveries, une heure, peut-être deux, perdu parmi les livres, et rentrai en sifflotant, sous le bras l’Histoire de l’Art, de Gombrich, dont je me fis cadeau. Demain, les magasins sont ouverts, en raison des soldes et de leur fermeture le 14 Juillet. J’en profiterai pour retourner prendre un bain de foule, boire une tasse ou deux de ce soleil d’été, me rafraîchir les yeux à la source vivante de la beauté des filles.

Oui, je suis un voleur. Je dérobe, à d’honnêtes demoiselles, la petite monnaie de leur vie. Et je continuerai mes modestes larcins, jusqu’au jour où l’une d’elles, plus rusée que les autres, saura me prendre au piège, et me passer enfin les menottes aux poignets.

Mais je ne m’en fais pas. Les filles ont un coeur trop grand pour ne pas oublier, un soir ou l’autre, de refermer la porte de leur geôle. Alors je m’enfuirai, retrouverai la vie de bohême du chapardeur d’instants.

[ Je tiens à remercier toutes celles et tous ceux qui m’ont laissé des commentaires cette semaine et la précédente. Est-ce dû à la lune, à l’été, au hasard, ou aux trois, je n’en sais rien : j’ai reçu une poignée de commentaires pleins de sincérité, d’émotion, qui m’ont vraiment fait plaisir, certains d’habitué(e)s que j’ai toujours beaucoup de plaisir à revoir, d’autres d’inconnu(e)s qui sont les bienvenu(e)s, tous extrêmement touchants. Je ne m’étends pas plus ; je répondrai comme se doit à chacun personnellement. Mais je tenais à vous dire, à toutes, à tous, merci, pour cette joie inattendue que vos commentaires m’ont apportée.

Très sincèrement,

Barjac ]

Ecrit par Barjac, le Dimanche 11 Juillet 2004, 08:22.
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Commentaires
Le 11/07/04 à 09:50
Barjac, merci pour cette jolie promenade.Elle sent bon l'été et la douceur de vivre. J'ai apprécié particulièrement cette phrase: 'Oui, je suis un voleur. Je dérobe, à d’honnêtes demoiselles, la petite monnaie de leur vie'. Peut-être un jour rencontreras-tu au bord de la fontaine le Petit Bonheur comme le chantait Felix Leclerc...
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Le 14/07/04 à 18:15
Espérons, espérons. Et, lorsqu'il manque au réel la couleur d'une femme, inventons-la ! Aimons à crédit, si j'ose dire.
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Le 11/07/04 à 14:31
Juste un grand sourire...
Allez ! Une bise aussi, car je ne peux m'en empêcher ! (Hi!hi!)
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Le 14/07/04 à 18:17
Merci Vendredi. Et doucement sur les bises ; tu sais qu'elles ont la fâcheuse tendance à me donner la couleur d'une cerise mûre ;)
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Le 15/07/04 à 07:47
C'est joli, une cerise mûre !
Sourire...
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