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Faites vos jeux, rien ne va plus
J’ai envoyé un message à son numéro, pour demander son adresse mail. Trois heures plus tard, j’ai envoyé un second message pour lui dire que si elle ne voulait pas que je lui écrive, je comprendrai, mais qu’elle me le dise, simplement. Depuis, j’attends, le coeur sur des braises.
La semaine prochaine, je serai seul à la maison. J’ai peur de faire une bêtise. Ecrire ne me soulage plus. Pleurer n’appaise plus mon coeur. Yann Tiersen m’entraîne dans une danse où je serre contre moi l’échec de toute une vie. Je veux mourir, je veux partir, et tant pis, la lune manquera. Oui, je l’ai déjà dit, mais cette fois, cette fois... Depuis que je t’ai quittée, j’habite rue de l’Enfer. J’espère monter quand même au Paradis, allez. Ch., je t’aime, je t’aime, je n’ai jamais cessé de t’aimer, je n’aime que toi. Mais j’aurais aimé, avant de partir, pouvoir te dire adieu. On a écrit beaucoup de choses sur la mort. On dit que ceux qui s’aiment s’y retrouvent. Mais si elle aime un autre, même là-bas, je ne la retrouverai pas. Je retrouverai au moins mon oncle Daniel, celui qui est mort à mon âge, celui qui aimait une fille. On discutera, je lui raconterai combien elle était belle, et comme c’était doux quand elle posait ses lèvres sur les miennes. Il me racontera combien il a pleuré le jour où elle lui a appris qu’elle allait se marier. Je remplirai son verre, il remplira le mien, et on regardera nos deux amours perdus, de là-haut. On les regardera embrasser leurs enfants, et l’on enverra sur ces têtes blondes dont on aurait pu être les pères, une brise légère pour entourer leurs frèles épaules. Je remplirai son verre, il remplira le mien, avec toutes ces larmes qui n’ont servi à rien. Il me dira combien il l’aimait, et je le comprendrai. Et il me comprendra. Alors on sera poètes, et on chantera pour les filles de là-haut. Même si elles sont moins belles, même si elles n’ont pas dans les yeux notre prénom, on chantera pour elles, et pour celles qu’on aimait. On chantera pour elles, pendant l’éternité, en buvant l’absynthe des jeunes hommes morts d’amour. On chantera et quand elles seront vieilles, qu’elles lèveront les yeux vers les étoiles, qu’elles se souviendront de ces hommes un peu fous qui leur ont donné tant d’amour et de souffrance, elles entendront ce chant silencieux, et elles sauront que nous sommes là-haut, que nous les attendons, qu’elles n’ont pas besoin de se presser. Ô Dieu, toi que j’ai tant prié, toi qui n’existes plus, prends soin d’elle comme je n’ai pas su le faire. Fait que l’homme qu’elle aime aujourd’hui la rende heureuse, lui donne de beaux enfants. Certains hommes sont faits pour vivre, d’autres sont faits pour mourir. A chacun son art. Je vous embrasse tous, mes amis aux visages inconnus, je vous embrasse vous qui m’avez tant apporté. Si ce n’est pour ce soir, ce sera pour demain. Ce sera fatalement pour un jour ; je ne mourrai pas vieux. Je suis las de marcher sans but, moi, le seul artisan de mon piètre malheur. Elle ne reviendra pas. Alors brûle, petite flamme, danse pour moi dans la pénombre. Bougies, que j’aimais votre lumière chaude et vivante. Danse, ma petite flamme, ma petite femme, et quand tu t’éteindras, je m’éteindrais avec toi, juste un filet de fumée montant vers le ciel. Ô Seigneur, pourquoi cela fait-il tellement mal, pourquoi, pourquoi, pourquoi... Pour toi. Toi la plus belle de toutes, toi dans les bras de laquelle je suis mort mille fois, et ce soir je meurs seul, loin de toi. Pardonne-moi de t’abandonner à nouveau. Ce soir, ce sera la dernière fois. Ecrit par Barjac, le Lundi 26 Juillet 2004, 06:18.
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