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Marée noire
Jane de retour pour quelques jours. J'aime bien Jane. J'ai rencontré bien des filles, mais si peu de femmes, au final. Jane, pourtant, est une des rares à accéder à cette catégorie. Elle rayonne. Il me serait difficile de la décrire dans le détail, mais vous la reconnaîtriez sans peine si vous la croisiez : vous ne pourriez vous empêcher de l'aimer immédiatement. Question de charisme. Jane joue dans la cour des Grands. Vous savez quand vous rencontrez ce genre de gens. Ils vous inspirent confiance et respect. C'est quelque chose, dans la stature, dans le regard. Dans leur façon de comprendre le monde. Ils sont adultes. Mais sans avoir perdu leur part d'enfance. Ils rient, avec intelligence, de toutes les choses qui les entourent. Le monde est leur terrain de jeu. Ils n'en sont pas les maîtres – nul ne l'est – mais ils en ont compris l'essentiel. Et, sans se départir de leur sourire, une étincelle malicieuse au coin de l'oeil, ils vont et viennent avec grâce, aisance. Leur amitié est un trésor.

Ce n'est pas que je n'aime pas P., notez. Elle est gentille. Et généreuse : elle m'a fait cadeau de sa grippe, la semaine dernière. Non, j'aime bien P. Mais c'est une autre histoire. Avec un coup dans le nez, tout ce beau monde s'enhardit, et les sujets tabous finissent tôt ou tard par pointer leur museau. Je me mets à marcher plus vite ou plus lentement que tout le monde. Je n'aime pas écouter les filles prendre part à ce genre de conversations riches en détails techniques. Non que je préfère quand elles sont tenues par les hommes, mais en présence de filles, disons que je trouve cela embarassant. Plus exactement, ce n'est pas tellement le sujet. Il faut le discuter, justement parce qu'il l'est trop peu. Mais à demi ivres, on ôte à la chose le sérieux qu'elle requiert. Enfin, j'aime bien P. Hormis une proposition indécente – c'était sans doute pour rire, mais c'est un des problèmes de l'alcool : de « pour rire » à « plus pour rire », la marge est parfois dangereusement ténue – et un élan de « meilleure amitié » (elle promet de m'appeler demain, puisque je ne puis me rendre à sa réunion d'anniversaire / d'adieu) et de voir si elle peut se joindre à nous (mes potes et moi), qui serons quelque part sur Broad Street, le Las Vegas local, après notre après-midi barbecue. Et quoi, j'aime bien P., mais je trouve les filles décevantes lorsqu'elles boivent trop.

Un pub, un bar, un club. Il est rassurant de constater qu'on s'ennuie toujours autant dans les clubs. Autant j'aime beaucoup les bars, où l'on peut s'asseoir et discuter, autant je trouve les clubs sans réel intérêt. Ca doit être une des conséquences du fait d'avoir une petite amie. Et, ô combien j'en suis heureux, au milieu des garçons et filles dont le sourire a dû tomber quelque part sur la piste de danse, piétiné par mille pieds lourds d'alcool et d'ennui. Soyons honnêtes, l'alcool est une catastrophe. Dans ce pays en tous cas. Nous échouons à la fermeture de la boîte devant les quelques rares fast-food turcs encore ouverts, au milieu d'un flot confus de jeunes ivrognes. C'est l'heure misérable où les garçons se prennent pour César, les filles pour Cléopâtre, les uns hostiles de n'avoir trouvé de jupe à se mettre sous la dent, les autres capricieuses de n'avoir trouvé de Don Juan pour leur tenir la taille. C'est un peuple hagard, de gansgters titubants et de cendrillons déchues, un peuple désarçonné, engourdi par l'ivresse. Les chemises et robes sont froissées comme des chiffons, on s'allonge à même le caniveau, on braille ou l'on comate, le nez dans les frites et la graisse des pizzas. Il y a quelque chose de triste dans ces décors, quelque chose à la Brel. « Les paumés du petit matin ». Jane me confirme que telle fille porte un slip vert. Je me détourne. C'est une flotte d'épaves humaines, vomie là par une mer malade, répandue au pied des immeubles, dans la lumière froide des néons des snacks. Les détritus matériels se mêlent au détritus humains et l'on embrasse du regard le laid visage de l'Angleterre des fins de soirée. Le spectacle me touche, sans m'atteindre pourtant. Au fond, que m'importe ? J'aime une fille formidable.

Ecrit par Barjac, le Dimanche 24 Juillet 2005, 04:30.
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Commentaires
Le 24/07/05 à 09:25
J'ai adoré, c'est vraiment bien écrit... je suis charmée...
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Le 24/07/05 à 11:01
Merci :)
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Songe -
Le 25/07/05 à 17:40
Bonsoir Barjac,

Je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine mélancolie à la lecture de tes deux derniers textes ... sans doute parce que je me retrouve (ou m'égarre) trop dans leur constat  Je ne sais pas, il y a comme un goût amer qui vient sans doute s'ajouter à mon sentiment présent ...

Le commentaire n'a rien de bien constructif mais je tenais à exprimer un sentiment qui m'est venu en te lisant, avec suffisamment d'écho pour que je le relève ...

Bien à toi
Songe
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Le 26/07/05 à 04:57
Mon cher Songe,

Mélancolie, peut-être. Mélancolie, sans doute. Il est de ces questions (la mort, l'amour) qui rendent l'homme grave. Qui imposent aux mêmes hommes la même gravité. Ton écho est donc naturel, et à défaut d'être "constructif", il m'apporte toutefois confirmation que mes réflexions ne sont pas vaines et isolées. Nous aurons l'occasion de partager plus avant nos points de vue respectifs. Je dois filer, le bus pour Londres m'attend :)

Bien à toi,
Barjac
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Le 02/09/05 à 18:02
Pourquoi les questions sur l'amour rendent-elles l'homme grave? Ne devraient-elles pas, au contraire, le rendre heureux, surtout si, comme par exemple en ce qui te concerne, 'il aime une fille formidable'?

Chrysalide
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Le 17/01/06 à 12:24

je me souviens le temps ou je répondais assez régulièrement le long de tes écrits, c'est vrai que certains parlent de mélancolie, peut etre à cause de nos limites, et si une larme vient, elle pourrait bien être une preuve d'une nature exilée dans l'imparfait et qui aimerait s'emparer ici-même, d'un monde plus beau et soudain révélé. Beaucoup écrivent sur la mélancolie, c'est à se demander si ca ne serait pas un autre nom de la littérature...

Annaelle

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Le 19/01/06 à 16:15
Je me souviens du temps ou j'ecrivais assez regulierement, aussi :)

Je suppose que la melancolie genere un besoin de se dire, auquel l'ecrit sied peut-etre mieux que la parole parce qu'il est plus intime. La gaiete n'engendre pas un similaire besoin : on irait plutot chanter, celebrer, se depenser. D'ou peut-etre le fait que tant d'ecrits soient au final assez noirs (et que je n'aie pas ecrit depuis longtemps). Ce n'est la qu'une hypothese.

Barjac
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Le 30/01/06 à 21:11

Barjac, Barjac... Tes mots nous manquent... Tu nous manques... Tu manques... tant...

Que deviens-tu ? J'aimerais tellement avoir des nouvelles de toi, de ta vie, de tes amours... Pourquoi te fais-tu si rare ? Est-ce le bonheur, enfin ? Si oui alors je me réjouis pour toi, et ma douleur de ne plus te lire n'est rien.

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Le 05/02/06 à 20:39
Merci pour ce touchant commentaire :) J'ignore pourquoi je n'écris plus. Est-ce le changement de vie, une implication dans le monde réel qui me satisfait au point que je n'ai plus besoin du monde virtuel ? Est-ce le manque de temps ? Est-ce l'absence d'inspiration ? Est-ce l'endroit, avec ce qu'il contient de passé, et y retourner serait fatalement m'inscrire dans une continuité que je ne souhaite pas nécessairement ? Qui sait. Peut-être, en effaçant tout et en recommençant... Le ton serait différent, alors. Est-il encore de Barjac sans Ch. ? Il faut, pour se dire, un motif. Voilà sans doute ce qu'il me manque ces derniers temps. Je pourrais, certes, me contenter de coucher par écrit l'interminable succession d'événements mineurs, wagons qui bout à bout forment mon train de vie. Mais quel intérêt ? J'écris par plaisir, j'écris par besoin - ou bien je n'écris pas. Mais comme je l'ai dit, la vie fais des vagues. On me reverra tôt ou tard en ces lieux.

Merci beaucoup pour ton commentaire, et à bientôt. :)
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